Dans la vallée du Lot, neuf compagnies de tourisme fluvial sont installées pour un total de 120 bateaux immatriculés, a précisé Sylvain Ginier, président de l’association des exploitants de bateaux en vallée du Lot. Parmi les sites à découvrir la ville de Cahors, ses vignobles, Saint-Cyrq-Lapopie... Il était l’un des intervenants lors des Assises du tourisme fluvial en Occitanie, le 17 novembre 2020. En 2020, les pertes des compagnies varient entre 20 et 60 %. La variation « dépend notamment si l’activité se déroule principalement en juillet-août ou d’avril à septembre ».
Concernant l’activité de son entreprise, Quercy Découvertes, elle compte une agence réceptive, deux bateaux Valentré et le Fénelon mais aussi le « petit train de Cahors ». Le Valentré propose des croisières dans le méandre de Cahors, 60 % du chiffre d’affaires est réalisé avec une clientèle individuelle, 40 % avec des groupes. Le Fénelon propose des croisières-déjeuner à bord en navigation, son chiffre d’affaires se répartit à 80 % pour les groupes et 20 % pour les individuels.
Le réseau de 80 km de voies navigables a rouvert le 27 juin 2020. A noter que ce réseau ne dépend pas de VNF. Compte tenu des règles sanitaires, le Fénelon est resté fermé, « cela n’aurait pas été rentable, on passait de 60 couverts à 28. Il y avait aussi 90 % d’annulation ou de report pour 2021 ».
Il y a eu beaucoup de touristes dans la vallée du Lot l’été 2020, le Valentré a été bien fréquenté même avec une capacité diminué de 120 à 90 passagers. « En juillet et août 2020, on a réussi une hausse de 10 % par rapport 2019 ». Pour Sylvain Ginier, ce qui a permis l’augmentation de la fréquentation, c’est la mise en place d’une billetterie en ligne qui a permis de remplir le bateau tout au long de la journée plutôt que seulement l’après-midi.
Sylvain Ginier a poursuivi : « En 2020, l’objectif était de limiter la casse, de faire le dos rond. Nous y sommes parvenus, il n’y a pas de perte cette année malgré la chute du chiffre d’affaires de 850 000 euros à 288 000 euros mais avec une marge plus importante ». L’entreprise a aussi bénéficié des mesures d’accompagnement comme le chômage partiel, les prêts à taux zéro pour la trésorerie, les reports et annulations de charges.
Manque de visibilité pour 2021
« L’inquiétude, c’est surtout pour l’année prochaine. En 2021, il y a les reports de 2020. A ce jour, nous n’avons aucune demande de réservation de groupes français ou étrangers pour le début de la saison », c’est-à-dire avril à juin. « Il y aura du monde en juillet et août, ce n’est pas le souci ».
Le dirigeant se demande donc s’il faut prévoir d’ouvrir dès avril ou seulement début juillet ? Une ouverture en avril signifierait que tout va bien, les réservations de groupe sont au rendez-vous. L’autre option, « un peu plus réaliste », est d’ouvrir ponctuellement pour accueillir les reports de groupe de 2020 et les week-ends pour des clients individuels. La troisième hypothèse est d’ouvrir à partir de juillet en ayant fait les quelques groupes reportés de 2020 d’avril à juin.
Décider entre ces trois options dépend si la mesure d’activité partielle, pour le moment prévu jusqu’à fin décembre 2020, est renouvelée en 2021. « Tout ne tiendra que si le chômage partiel va jusqu’au 30 juin 2021, c’est la clé de voûte. Sinon, il faudra licencier et je vais perdre les compétences car il s’agit de métiers qualifiés, par exemple, on ne trouve pas de bon pilote du jour au lendemain ».
