L'intérêt de l'escale est confirmé par Léo Beilmann, opérateur de la compagnie Agis, qui envisage que d'ici 1 à 2,5 ans la halte devrait rentrer dans les plannings des tours opérateurs car elle offre plusieurs attraits. « L'accès au centre-ville parce que Valence est le high-light du Rhône et en plein développement afin de devenir la cité de la gastronomie. L'office de tourisme va devoir travailler avec nous, il y aura un deuxième travail de terrain. Dès l'année prochaine, le bateau Provence va être spécialisé dans le Bike and Tour. C'est une ouverture qui permettra de rentrer l'escale dans les plannings des tours opérateurs ». La Via Rhôna est un atout majeur (800 km de pistes cyclables du Lac Léman à la Méditerranée) : elle passe devant la halte fluviale et chaque bateau dispose de 10 à 20 vélos à bord. Ce qui fait de l'escale une plate-forme multimodale et souligne l'orientation d'un tourisme qui devient de plus en plus « vert »
Un investissement de près de 1,5 millions d’euros
La plate-forme de débarquement de 85 m2 implantée sur 5 ducs d'Albe (chacun mesurant 1 mètre de diamètre et 19 mètres de profondeur) permet à deux bateaux de 135 mètres de s'amarrer en même temps et de disposer d'une alimentation en eau potable, d'éclairages à détection de mouvement. L'équipement est situé au niveau du parc Jouvet et en face du souterrain désormais éclairé sous l'autoroute A7.
Les différents décideurs sur ce projet ont tenu à réaliser des aménagements qui puissent accueillir tous les gabarits de bateaux. « On ne voulait pas une halte fluviale qui soit uniquement réservée aux gros bateaux mais au contraire permettre à toute la clientèle itinérante sur le Rhône, de la Freycinet aux petites sapines, de trouver une halte d'attache qui leur donne l'opportunité de visiter la ville », assure Eric Chapand directeur général de l'office de tourisme de Valence-Romans.
L'investissement de près de 1,5 millions d’euros HT, réparti entre l'Agglo à hauteur de 334 000 euros, la CNR pour 400 000 euros, la région Auvergne-Rhône-Alpes avec 300 000 euros et l'Etat avec 115 000 euros, a pour ambition avouée d'attirer une nouvelle forme de tourisme. « La tendance est au slow tourisme et Valence est une nouvelle porte d'entrée », selon Nicolas Daragon. Il s’agit de bénéficier de la présence touristique de quelques-uns des 25 paquebots à passagers qui sillonnent le bassin entre Lyon et Martigues (5 fois plus qu'il y a 5 ans) avec une capacité d'accueil à bord de 130 à 190 personnes sur un bateau de croisière (soit un potentiel annuel de 750 passages et de 150 000 croisiéristes) qui ont une capacité de dépense moyenne par jour et par passager estimée à 50 euros. Le tout dans une ville qui veut être identifiée comme une cité dynamique autour de sa gastronomie. La halte permettra en outre de désengorger les haltes en amont et en aval parfois saturées.