Préserver et développer l’activité touristique sur le canal du Midi

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La priorité de toutes les parties prenantes est de travailler à la préservation et au développement de l’activité touristique sur le canal du Midi. L’inscription du canal du Midi sur la liste des biens du patrimoine mondial de l’Unesco, le 7 décembre 1996, a conduit le gouvernement français à mettre en œuvre des outils nationaux afin d’assurer la protection et la valorisation de cet ouvrage reconnu comme exceptionnel. A ce titre, l’Etat français a une mission de garant devant la communauté internationale quant au devenir de cet ouvrage d’art. Des mesures réglementaires de protection ont été mises en place au titre des « sites » (loi du 2 mai 1930) et au titre des « Monuments historiques » (loi du 31 décembre 1913). Une mission que confirme Jacques Noisette, chef du service relations institutionnelles et communication de VNF Sud-Ouest quant aux propos circulant sur un déclassement possible du canal. « Nous rendons compte à l’Unesco de tout ce qui se fait sur le canal. Une convention a été signée entre l’Etat et VNF dans le cadre d’un plan de développement du canal. Nous ne sommes donc pas du tout dans une logique de déclassement de l’Unesco pour le canal du Midi », assure le responsable. Celui-ci ajoute : « Nous sommes dans une volonté de transparence car l’entretien du canal a de vrai conséquence sur le tourisme ».

D’autres interlocuteurs s’impliquent dans des engagements pour l’entretien du canal du Midi comme Jean-Marc Samuel, qui habite dans l’Aude, et se trouve à la tête du collectif « Agir pour le fluvial », créé en 2017. « Les usagers du réseau fluvial évoluent dans un environnement de plus en plus critique : dégradation des conditions de navigation, affaiblissement du maillage territorial, menace de fermetures d’une partie des canaux et baisse du niveau des services », estime Jean-Marc Samuel. En ce qui concerne le plan de gestion du canal du Midi : « On essaie de discuter pour savoir que faire sur ce canal pour le valoriser et conforter son attrait touristique ». En revanche, le collectif regrette que l’on oublie lors des sessions de réunion de situer une partie du débat sur la navigation. Pour Jean-Marc Samuel : « Le fluvial ce n’est certes pas que la navigation mais cela reste le point essentiel. Par exemple, il n’était nulle part question de navigation lors d’une réunion sur le Comité de Bien ». Cependant, là où les interlocuteurs se rejoignent, c’est sur l’intérêt de trouver ensemble une solution pour développer l’activité touristique sur le canal.

Distinguer voie verte et vélo-route

Dans une ambition de valoriser encore plus le tourisme vert associé bien souvent à l’esprit du « slow tourisme » autour et sur la voie d’eau, de multiples acteurs proposent des prestations et il a été réalisé des aménagements pour faciliter l’accès à ces sites de balades.

Il est ainsi désormais possible de relier l’océan Atlantique à la mer Méditerranée, bien sûr, en bateau, mais également en vélo en empruntant, sur une distance supérieure à 500 km, successivement la voie verte, d’anciens chemins de halage et ce qu’on appelle une « vélo-route ». Pour les plus courageux, il est bien sûr aussi possible de marcher sur ces mêmes voies à la découverte ou redécouverte des sites prestigieux et du paysage qui font l’attrait et le charme si recherché des voies d’eau notamment sur les plus de 400 km du canal du Midi. Il faut toutefois bien faire une distinction entre les différentes dénominations car chaque appellation définit le type d’accès et de qualité de route qui sont proposés.

Une « voie verte » se caractérise par son unique accessibilité à la circulation des piétons et de tout véhicule non motorisés. Les voitures, mobylettes et motos et tous véhicules à moteur y sont strictement interdits de circulation, de stationnement ou d’arrêt. De plus, une « voie verte » doit répondre à certaines normes édictées pour favoriser le tourisme mais aussi les loisirs et les déplacements de la population plus locale. La pente doit être faible ou nulle pour permettre l’accès également aux personnes à mobilité réduite.

Une vélo-route se définit comme suit : « Sécurisée grâce à des séparations physiques des routes fréquentées par des engins motorisées et autre élément important, respectueuse de l’environnement, de la culture et du patrimoine des lieux qui sont traversés ». Les vélo-route, comme leur nom l’indique, sont des itinéraires cyclables jalonnés mais qui empruntent les routes partagées, ce qui signifie qu’elles sont également fréquentées par les voitures et les motos. Cependant, une vélo-route entend privilégier les petites routes tranquilles dans un environnement, bien sûr, agréable et en évitant les dénivelés excessifs... Que du bonheur pour les cyclistes.

Le département de l’Hérault se classe comme l’un des départements de la région Occitanie les plus actifs en faveur du vélo et des vélo-routes nationales. La voie verte du canal du Midi de Béziers à Portiragnes-Plage représente 15 km. Dès 2020, de nouveaux travaux d’aménagement « voie verte » vont être réalisés entre Argens Minervois et Argeliers. Il en est tout autre pour les chemins de halage. Le revêtement de ceux-ci est assez inégal, avec des parties plus roulantes, d’autres plus accidentées. En théorie, si l’accès à ces parcours est toléré par VNF, selon un article du code des transports maritimes, il faut demander une autorisation d’y circuler à cet établissement.

L’alimentation en eau du canal du Midi

Le grand projet de creusement d’un canal date de l’enfance de Pierre-Paul Riquet, quand il a assisté au projet de présentation d’un canal des Deux Mers aux Etats du Languedoc où son père procureur siégeait. C’est seulement sa carrière achevée et fortune faite, qu’il décide de revenir vers ce projet de creusement du canal et d’y réfléchir techniquement. Le projet n’avait pas pu aboutir jusqu’à alors car un problème majeur en empêchait la réalisation : son alimentation en eau. Pour alimenter en eau le canal du Midi durant une année, il faut environ 90 millions de m3.

Une partie existait déjà naturellement avec la Garonne, navigable de Toulouse à l’océan. Evidemment, des problèmes techniques se posaient, à savoir les altitudes de départ et d’arrivée qui étaient sensiblement les mêmes. Il fallait franchir des niveaux situés à plus de 190 mètres d’altitude. Il a été nécessaire de trouver des solutions pour avoir des quantités d’eau suffisantes pour alimenter le canal avec, surtout, un débit constant.

Une difficulté devait être d’abord solutionnée : trouver le point par lequel amener cette eau pour que celle-ci s’écoule uniformément vers l’ouest en direction de Toulouse et vers l’est en direction de Béziers. Le génie de Pierre-Paul Riquet a été de créer une réserve d’eau qui alimente deux versants du canal. Il propose cette solution pour alimenter le canal, un réservoir d’eau, lui-même alimenté par les ruisseaux de la Montagne Noire qui sera créé à Saint Ferréol. A noter que ce bassin de Saint Ferréol, d’une capacité de 6 300 000 m3 d’eau, sera, à son époque, le plus grand lac artificiel jamais conçu. Indispensable pour assurer l’alimentation du canal l’été. A ce réservoir viendront s’ajouter les eaux de la Rigole de la Plaine (rivière Sor), la Rigole de la Montagne et la prise d’eau de l’Alzeau (altitude de 680 mètres) qui recueillent les eaux de la Montagne Noire, principale source d’eau du canal du Midi. Celui-ci est donc alimenté en eau par des petites rivières issues des versants méditerranéen et atlantique de la Montagne Noire.

Pierre-Paul Riquet prendra à sa charge le financement de la rigole d’essai dont l’intérêt était de démontrer l’efficacité de son projet, à savoir, amener de l’eau de la Montagne Noire au point de partage et démontrer que cela était réalisable.

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