« Près de 200 hectares fléchés vers les EMR dans les ports français »

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L’Observatoire des énergies de la mer du Cluster maritime français, en partenariat avec l’Union des ports de France, a publié une « note » qui montre l’importance grandissante des activités liées aux énergies marines renouvelables (EMR) et l’importance de leurs retombées économiques dans les ports français. Une « note » de l’Observatoire des énergies de la mer du Cluster maritime français, en partenariat avec l’Union des ports de France (UPF), publiée en octobre 2020, a été l’occasion de réaliser une enquête qui montre que les énergies marines renouvelables (EMR) représentent « des investissements, du chiffre d’affaires et des emplois pour les ports français ». Du côté du foncier, « près de 220 hectares sont déjà fléchés vers les EMR dans les ports français », soit « des surfaces significatives », selon le document. Ces 200 ha se déclinent en 25 ha accueillant déjà une activité de type production industrielle, 118 ha sont « réservés », 48 ha « disponibles ». Les réponses à l’enquête montrent : « Quatre ports ont déclaré prévoir de nouveaux aménagements pour le développement des EMR (pour un coût total de 35,7 M€) et 20 ha sont d’ores et déjà en cours d’aménagement. Les aménagements prévus pour le futur concerneront 34 ha spécifiquement dédiés aux EMR et 125 ha pouvant accueillir des activités EMR mais pas uniquement ». La note rappelle que le développement d’activités EMR sur les ports (même de manière temporaire) représente aussi une opportunité pour les entreprises qui y sont habituellement localisées, en mobilisant leurs compétences (services portuaires) ou en leur offrant un cadre de diversification (industrie navale notamment). {{IMG:1}}

Deux technologies matures

Concernant les investissements des ports en lien avec les EMR, la somme atteint 55,3 millions d’euros en 2019 après 63,4 M€ en 2018 et 16,5 M€ en 2017. Depuis 2010, ce sont 600 M€ d’investissements qui ont été réalisés ou engagés pour accueillir des activités en lien avec l’éolien en mer dans les différents ports français. « En 2019, les investissements ont essentiellement concerné Brest et Port-La-Nouvelle qui viennent après ceux réalisés à Saint-Nazaire et Cherbourg et précèdent ceux prévus au Havre ainsi que dans tous les futurs ports de maintenance ». Ces montants font que « les ports représentent un poids significatif dans les investissements de la filière puisqu’ils représentent 12 % du total des investissements effectués par tous les acteurs de la filière et 75 % de l’investissement des acteurs publics ».

Le marché des EMR est assez récent en France, la construction du premier parc éolien posé de Saint-Nazaire a débuté à l’été 2019, le chiffre d’affaires apparaît donc modeste (1,75 M€) mais est appelé « à croître de manière significative dans les années à venir », selon la note. Ce chiffre d’affaires « provient principalement des recettes domaniales pour des sites accueillant des activités EMR, des réservations de terrains ou encore des revenus issus des droits de ports ».

Il faut relever que, pour le moment, les deux technologies les plus matures sont l’éolien posé et flottant et c’est là que les ports se positionnent préférentiellement. Les autres technologiques moins matures sont l’hydrolien, l’houlomoteur, l’énergie thermique des mers mais représentent du potentiel à plus long terme. Les emplois se créent donc majoritairement autour de l’éolien posé et flottant mais « les gestionnaires portuaires mobilisent relativement peu de ressources humaines spécifiquement sur les EMR (seulement 5 ETP dédiés). Cela s’explique par le fait que les ports ne sont pas encore très sollicités par l’installation des projets EMR et que l’activité des gestionnaires de ports se limite au pilotage, au développement et à l’accompagnement des activités EMR. Toutefois, les ports accueillent une grande partie des emplois de la filière actuellement portés par les grands sites industriels comme à Saint-Nazaire ou Cherbourg ».

Besoin de visibilité

D’une manière plus globale, la note de l’Observatoire explique : « Les ports constituent l’outil de prédilection pour accueillir les activités engendrées par le déploiement des EMR » grâce à « leur situation à l’interface entre les domaines terrestre et maritime » et en tant que « lieux de convergence énergétique ». Pour les ports, « il s’agit d’une réelle opportunité de développement » pour laquelle il leur faut « mobiliser leurs compétences » et avec laquelle ils peuvent « contribuer à la réussite de la transition énergétique ».

Les EMR concernent tous les ports français, aussi bien les GPM, les décentralisés, qu’ils soient dans l’Hexagone ou en Outre-Mer. Elles offrent aux ports la possibilité d’accueillir différentes activités et d’assurer des rôles variés au cours du temps : accueil de la production industrielle en amont, logistique pour l’assemblage des pièces et l’installation en mer, exploitation et maintenance pendant 20 à 30 ans une fois les parcs implantés, démantèlement et recyclage quand les parcs atteindront leur fin de vie.

Pour l’accueil de la production des éléments (mât, nacelle, pale, fondation..), pour l’assemblage et la logistique de l’installation en mer, « les industriels ont besoin de vastes espaces et de terrains aménagés ». Pour les ports, « l’aménagement d’espaces adaptés (notamment aux dimensions et poids des composants) peut nécessiter d’importants investissements, et c’est pourquoi les gestionnaires de port ont besoin de visibilité quant aux évolutions du marché ».

Les ports doivent prévoir « une emprise au sol importante sur un temps long » pour tout ce qui relève de la logistique relative à la construction de parcs éoliens en mer, essentielle pour permettre la coordination entre la fabrication/assemblage (terrestre) et l’installation (maritime). « La réception et l’expédition des pièces impliquent l’aménagement de quais (lourds pour certains éléments), ainsi que des plateformes logistiques spécifiques. La mobilisation d’espaces bord à quai sur des temps longs représentent un véritable enjeu pour les ports où le foncier est rare, tout comme le maintien de la fluidité du passage portuaire, primordial lors de ces manœuvres (l’immobilisation des bateaux dédiés à l’installation des éoliennes ayant un coût très important) », relève la note.

Une fois les parcs mis en service, le port situé à proximité continue à être concerné par les aspects exploitation et maintenance préventives en permettant l’acheminement des techniciens et du matériel nécessaire. Il est accessible en permanence aux 3 à 4 navires dédiés qui font de 20 à 30 mètres de long, réalisent des aller-retour fréquents entre le parc et le port, à tout moment en fonction des interventions nécessaires. « Ce type d’activités ne nécessite pas l’implantation d’infrastructures de grande envergure sur le port et un ponton classique suffit aux navires. Le principal enjeu pour un port de maintenance est d’assurer la cohabitation entre ses différents usagers ».

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