En attente de la stratégie portuaire
Sur le plan national, le responsable attend beaucoup de la future stratégie maritime et portuaire du pays. Les travaux ont démarré en juillet 2019. Et Michel Segain tient à rappeler toute l’importance de la future gouvernance des ports, un sujet sur lequel il monte, une fois de plus, au créneau. « Si l’Etat continue d’ignorer les partenaires privés locaux des ports en ne les mettant pas dans le cœur du réacteur avec un droit de vote délibératoire, nous irons à l’échec. Nous ne souhaitons pas être représentés par des membres des chambres de commerce car ils n’ont pas le même métier que nous. Nous ne comprenons pas pourquoi l’Etat s’obstine à ne pas vouloir mettre les unions maritimes et portuaires dans la gouvernance. Si rien ne change, nous irons dans le mur ».
Michel Segain craint, en effet, que le système actuel soit purement et simplement repris sans être refondu. Sur la question des conflits d’intérêts, le président de l’Umep et de l’UMPF estime que la présence et le fonctionnement même des unions maritimes et portuaires au sein des gouvernances permettrait justement de ne pas tomber dans l’écueil. Le responsable se dit prêt à intervenir auprès du gouvernement pour faire un certain nombre de propositions si la question de la gouvernance ne va pas dans le sens d’une plus grande place faite au secteur privé couplé à un vrai pouvoir décisionnaire.
Autre grosse attente sur le volet social, cette fois, la démarche actuellement entamée entre autre par l’Unim dans le cadre d’un pacte social qui pourrait, s’il est signé prochainement, apporter un certain nombre de garanties pour les clients des ports français.
Désintérêt pour les ports en France
S’agissant du plan de relance du gouvernement et son volet verdissement des ports, Michel Segain se montre une nouvelle fois très critique. « Il y a un désintérêt flagrant de l’Etat pour les ports. Le plan de relance aujourd’hui s’élève à 100 milliards d’euros dont 40 milliards portés par l’Union européenne. Sur cette enveloppe, 200 millions d’euros sont consacrés au verdissement des ports en France. Si on fait un parallèle, et je n’ai rien contre, le plan vélo est également à 200 millions. Pour les ports français, 200 millions, c’est tout de même peu. L’envie n’est pas là. Or nous représentons une partie du levier bleu de l’économie française ». Seul motif de satisfaction, la place octroyée dans ce plan aux transports massifiés. Au Havre, la part modale, ferroviaire et fluviale ne représentent aujourd’hui que 13 % des modes d’acheminement.