Prévenir un « report modal inversé »
Pour le pdg, la clé du succès pour prévenir un « report modal inversé » vers la route réside pour la navigation intérieure dans le renforcement de sa fiabilité. Celle-ci n’étant plus suffisamment assurée à l’heure actuelle.
Le changement climatique se traduit par des fluctuations plus fréquentes des niveaux d’eau, avec un effet majeur sur la fiabilité, le coût et donc l’attractivité du transport fluvial. En outre, la flotte doit relever le défi de la durabilité, alors que l’organisation du secteur et ses modes de financement rendent plus difficiles sa transition vers des technologies nouvelles.
Pour sa part, le port de Rotterdam veut faciliter le recours aux énergies renouvelables, notamment en participant au projet des conteneurs-batteries de ZES.
Forger des coalitions verticales
Pour aller au-delà d’une « lutte contre les symptômes », des « coalitions verticales » réunissant toutes les parties concernées (y compris les chargeurs) sont nécessaires aux yeux de Castelein. Car verdir la flotte ne suffit pas dans un secteur où « le batelier se bat contre l’incertitude alors qu’il a peu de prise sur le réseau navigable et les ports ».
Le responsable rotterdamois a plaidé pour une approche intégrée des corridors, la création de fonds aidant à la modernisation de la flotte et la mise en place de réglementations qui permettent le passage à de nouveaux modes d’exploitation comme la navigation autonome.
Une congestion passée sous silence
Rotterdam doit dans une large mesure sa position de premier port européen à sa localisation fluviale au confluent du Rhin, du Waal et de la Meuse, qui en a fait la première porte d’entrée maritime du continent. Le grand port néerlandais traite un trafic par la voie d’eau de 154 Mt et note près de 73 000 escales de barges par an. Quelque 3,6 millions d’EVP sont acheminés chaque année depuis ou vers Rotterdam.
Parmi les obstacles à la fiabilité du secteur, Allard Castelein n’a pas fait de mention directe de la congestion larvée qui frappe les grands ports à conteneurs et entrave sévèrement l’efficacité et la rentabilité des opérateurs fluviaux actifs sur ce créneau. Il s’est contenté de citer les efforts livrés pour optimiser le traitement des bateaux, mettre en place des outils informatiques et stimuler la coopération entre toutes les parties concernées.