Depuis sa mise en service en 2017, la rampe Ro-Ro de la darse Sud à Fos-sur-Mer a été utilisée plusieurs fois dans sa configuration « accostage» c’est-à-dire avec ses inserts métalliques en place pour le compte d'Iter. Elle a en effet été conçue pour le roulage des colis les plus lourds et les plus gros du réacteur de fusion Iter. Elle permet d'embarquer directement des véhicules chargés sans toucher à leur contenu et peut supporter des convois de 880 tonnes transportant des colis de 600 tonnes. Elle est d'une longueur de 17,8 mètres, large de 28,6 mètres avec un tirant d'eau de 5,5 mètres et son coût a atteint un montant total de 2,7 millions d'euros. L'agence Iter France, le GPMM, Daher, CFT et Sosersid se sont associés pour réaliser cette rampe à Fos-sur-Mer en darse Sud, à proximité du quai export d’Arcelor Mittal.
En configuration « accostage », elle a notamment été utilisée début juin 2020 pour l’arrivée par voie maritime depuis Shanghai d’un composant majeur (400 tonnes pour 10,5 mètres de diamètre) du réacteur de fusion Iter. C’est la pièce la plus lourde (plus de 500 tonnes avec son berceau de transport) de toutes celles qui ont été livrées à Iter à ce jour, et la plus large de toutes celles qui seront intégrées dans l'installation. Il s'agit d'un des six aimants annulaires qui ceinturent le tokamak Iter. Ce colis a ensuite été embarqué sur la barge Sirocco de la CFT à destination du port de La Pointe à Berre, où commence la partie routière du voyage par un itinéraire spécialement conçu pour les convois destinés à l'installation Iter à Saint-Paul-lez-Durance.
Utilisation de la barge Sirocco de CFT
Le 4 mai 2020, ce n'est pas pour le compte d'Iter qu’un convoyage a été réalisé mais pour Petroineos. Ce transport a permis d'utiliser pour la première fois la rampe en configuration « échouage ». Ce qui signifie que lors de la manœuvre d'échouage, la barge Sirocco de la CFT est venue se poser directement et en toute sécurité sur la marche de la rampe.
La veille, une opération de levage a été réalisée, sous la supervision de la CFT avec le concours de la société de manutention Sosersid. Cette opération de levage préalable a consisté à enlever les inserts métalliques ou caissons pour découvrir la rampe d'accès sur laquelle est venue s'échouer la barge Sirocco de la CFT. « Les caissons qui sont habituellement en place pèsent 5 tonnes, leur manutention demande une préparation afin de les enlever et obtenir la rampe dans sa configuration échouage, explique Nikolas Rensing, chargé de projet colis lourds XXL à la CFT. Mais une fois qu'on a amarré la barge, qui se trouve au même niveau que la rampe d'accès, et qu'on a ouvert le pont, c'est beaucoup plus rapide de faire sortir le convoi ».
Cette nouvelle configuration permet d'éviter, une fois en place, « de faire une opération de ballastage pendant le roulage » et, par ailleurs, de manœuvrer lorsque la barge est posée en toute sécurité. Selon Nikolas Rensing : « La barge est moins soumise à une vague qui pourrait rentrer et qui pourrait interrompre le travail. On s'affranchit des problèmes de houle ou autres qui pourraient porter préjudice à l'opération ».
L'opération a été une réussite et montre qu'il est possible de venir livrer un colis lourd directement en darse Sud avec les deux possibilités techniques. « Cela nous permet de renchérir et d'élargir nos possibilités techniques et ainsi de répondre à plus de demandes. Nous savons réaliser les opérations selon les deux possibilités, en accostage et en échouage ».
Une opération de levage a enlevé les inserts métalliques pour découvrir la rampe d'accès sur laquelle est venue s'échouer la barge Sirocco de la CFT.