Se déployer et stabiliser les flux
L’ambition affichée de Greenmodal d'être actif sur le secteur en ayant lancé notamment un nouveau bateau, le Condor, et de se déployer sur le bassin Rhône-Saône ne permet pas de stabiliser les flux qui restent variables chaque semaine. Avant le Covid-19 et la panne de l'écluse de Sablons, suite à l'arrivée de son nouveau automoteur, Greenmodal avait augmenté sa capacité de transport sur la ligne Fos-Lyon de 25 % depuis janvier 2020.
Les variations d'activité sont dues à la perte d'activité des clients de la société. « Aujourd'hui, nous voyons voit notre fréquence diminuer sur l'itinéraire de Mâcon. Normalement, nous avons deux navettes par semaine et, à ce jour, nous n'en sommes plus qu'à une, voire zéro, depuis le confinement ». Dans ces conditions, la stratégie d'entreprise est « de tenter » de stabiliser un plan de transport avec ses clients. Greenmodal continue à maintenir trois barges par semaine depuis Fos à destination de Lyon. Sur le ferroviaire : « Nous essayons de revenir à la fréquence initiale de trois rotations par semaine ».
Concernant les modes massifiés, depuis quelques semaines, Thibault Fruitier affirme « sentir un léger retour. La crise du conteneur vide en Asie vient dynamiser légèrement notre activité bien que pour celle-ci le plus important reste le conteneur plein ». Majoritairement, le transport fluvial de Greenmodal est axé sur des marchandises générales pour la grande distribution et les grandes et moyennes surfaces.
Un écart tarifaire important entre les modes
A l'heure actuelle, la question essentielle de Greenmodal est de savoir comment maintenir son activité sur les prochains mois. « Notre situation est très précaire, et nous avons forcément été contraints de réorganiser notre entreprise », explique le responsable.
La difficulté rencontrée par Greenmodal est d'être confrontée à un marché agressif sur l'activité transport dans le bassin Rhône-Saône. « Avant le Covid-19, l'écart tarifaire en fonction des modes de transport n'était pas aussi important ». Thibault Fruitier souligne que « la situation est devenue préoccupante car les enjeux financiers sont tout de suite différents si on affrète une barge ou un convoi ferroviaire par rapport à un camion ».
Toutefois, l'entreprise a pour projet de redéployer des cales sur le bassin et de verdir sa flotte. Elle attend de savoir dans quelle direction son activité va évoluer. « D'autres potentiels de développement sont planifiés avec, notamment, l'augmentation de la fréquence à destination de Lyon courant début 2021 », assure le directeur général.
Le dirigeant, au final, associe les deux activités : « Nous travaillons avec les deux modes de transport. Nous avons besoin de penser complémentarité entre les modes de transport. Au niveau du volume sur le bassin Rhône-Saône, le fluvial et le ferroviaire cumulés, notre portefeuille client a changé. Désormais, celui-ci est très diversifié, plus éclaté », ce dont il se félicite.