Passer des actions symboliques aux flux pérennes

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Le passage du Tourmente et ses escales ont été l’occasion d’effectuer des livraisons alliant fluvial et vélo-cargo notamment. Des exemples de transport multimodal « vert » jusqu’au dernier kilomètre qu’il reste à transformer en flux et solutions durables. Le Tourmente a effectué une livraison de vins en centre-ville de Lyon via vélo électrique le 9 octobre 2020. En tout, 600 kg ont été livrés en 3 heures  au centre-ville par un cycliste de la société de coursier lyonnais Fends la bise. Dans sa remorque, le coursier a pu mettre jusqu’à 200 kg de marchandise. Plus petit qu’un camion, le deux-roues circule plus facilement en centre-ville. « Pour se garer et débarquer, c’est également plus pratique, Autrement, la contravention est presque automatique », assure Denis Robert, de l’association Fleuve de liens. Près de 800 bouteilles ont été livrées dans la matinée. « Ce stock vient compléter la partie qui a été vendue », ajoute Denis Robert, également viticulteur en Ardèche et membre de la SCIC Les Canaliens. 

Basé non loin du port de Viviers, en Ardèche, Denis Robert cherche à transporter sa production, et celles de viticulteurs ardéchois, par voie fluviale. Pour cela, il réalise des actions symboliques, comme celle menée avec le Tourmente, de Jean-Marc Samuel, mais aussi avec la péniche Alizarine. Cédée puis, finalement, rachetée aux enchères en 2018, cette dernière a effectué quatre voyages par an de 2015 à 2017 en direction de Paris. En 2020, un voyage a permis de transporter du vin jusqu’à la capitale. L’association espère augmenter cette fréquence en 2021. Pour elle, la péniche a l’avantage d’éviter les nuisances sonores et de se déplacer de façon plus écologique. Avec son moteur diesel, Alizarine consomme 760 litres d’essence et émet 2010 kg d’équivalent CO2 pour effectuer un aller-retour simple Valence-Paris, selon l’association Fleuve de liens. En comparaison, un camion consomme 1 200 litres de gazoles et émet 3 160 kg d’équivalent CO2. 

En décembre 2019, Fleuve de liens a fait une première livraison bateau-vélo triporteur à Paris avec l’association Cour Cyclette d’Alfortville et la régie de quartier de Stains. L’objectif est toujours le même : faire la promotion de l’usage du vélo pour les derniers kilomètres. Avec une autre association, le Tourmente a participé à une livraison de ce type à Toulouse pour livrer du vin de Bordeaux, dans l’optique de promouvoir des produits régionaux. 

à la recherche d’un flux retour

D’Ardèche, un bateau doit compter trois semaines voire un mois pour rejoindre les quais parisiens. Afin de rentabiliser ces déplacements, Fleuve de liens recherche des producteurs locaux pour éviter un retour à vide. « Nous aimerions travailler avec des brasseries de bières artisanales », indique Denis Robert. 

Autre projet, la récupération de marchandises en provenance du Havre. L’association envisage de travailler avec Transoceanic Wind Transport (TOWT), une compagnie maritime française de voiliers acheminant des produits d’outre-Atlantique. Si le navire est en capacité de rejoindre le Havre, l’association cherche pour l’instant un pilote expérimenté pour faire les derniers kilomètres techniques jusqu’au port. Dans la même optique, lors l’escale à Sète, le Tourmente s’est fait livrer une caisse d’huile d’olive tunisienne provenant du voilier Oiseau pas sage, avec les membres de l’association Bourlingue et Pacotille. Le symbole est là, reste maintenant à développer l’idée. 

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