Dans le domaine des transports et de la logistique, il existe déjà beaucoup d’outils qui facilite la dématérialisation des procédures et des flux. Des solutions existent pour le suivi des conteneurs, des wagons, des supports de manutention, des poids-lourds, etc. Il ne faudrait pas que la navigation intérieure et le transport fluvial restent à l’écart de ces évolutions numériques qui sont indispensables pour être intégré aux chaînes logistiques et reconnu par les chargeurs toujours davantage désireux de suivre leurs marchandises au plus près. Dans le magazine de décembre 2018 de NPI, un dossier est consacré à la numérisation des procédures, documents, flux et aux possibilités offertes par la blockchain.
Voici en complément des articles de ce dossier, comment la FNTR avancent sur « la révolution numérique ». L’élément central en est la lettre de voiture électronique disponible depuis 2017. Jusque-là, ce document n’existait que sous format papier. « Ce n’est pas une simple dématérialisation, explique Thierry Grumiaud, délégué à la commission de transport, international et douane à la FNTR. Il y a aussi une mise à jour et une transmission en temps réel des données dans un cloud sécurisé et accessible à l’ensemble des intervenants de la chaîne transport : opérateurs, expéditeurs et destinataires lors de toutes les étapes du transport ».
Qui dit numérisation dit traçabilité
Pour la FNTR, cette lettre de voiture électronique peut être considérée comme un premier pas vers une blockchain tout en alertant sur le fait que celle-ci ne peut pas répondre à tous les besoins. Numériser la lettre de voiture, cela a surtout permis à la FNTR et à ses adhérents de se rendre compte que d’autres opérations pouvaient être automatisées en développant des liens vers d’autres acteurs concernés : assurance, administrations, douanes, banques, etc. C’est la raison pour laquelle, un groupe de travail a été mis sur pieds pour travailler sur la mise en place « d’un tunnel de données sécurisé par la technologie blockchain. Qui dit numérisation, dit traçabilité », explique Thierry Grumiaud. Le groupe de travail a défini des priorités en établissant d’abord que la lettre de voiture est le cœur de la base de données car c’est le document de transport indispensable pour toute opération. Dans la base de données, les différentes étapes de réalisation de l’expéditions peuvent être suivies et validées et transmises aux acteurs concernés. Quand l’expédition est réalisée, le document de transport est signé électroniquement, le Smart contract est créé. Les étapes suivantes peuvent être le déclenchement de la facturation, le suivi du règlement du côté des banques, un éventuel suivi du litige avec les assurances.
Thierry Grumiaud conclut : « Nous travaillons avec la mission interministérielle Méditérranée Rhône-Saône, nous allons participer à un projet sur l’axe Seine. Nous participons aussi à la standardisation des normes concernant la blockchain au niveau de l’OMC et des Nations Unies ».