1,6 millions de tonnes, c’est la quantité de céréales exportées via Nord Céréales sur la campagne 2018-2019. Le blé domine avec 81 %, puis ce sont 274 134 tonnes d’orge et 41 058 tonnes de pulpes sèches de betteraves qui sont exportées. Sur le podium des exportateurs, Glencore prend la première place, Soufflet la deuxième et Cargill la troisième. Transgrain arrive au pied du podium. Au niveau des destinations : 548 417 tonnes ont été expédiées vers l’Algérie, 499 330 tonnes vers l’Egypte, 184 000 tonnes vers l’Arabie Saoudite, 180 143 tonnes vers la Chine, 108 336 tonnes vers pays d’Europe, 88 423 tonnes vers le Maroc, 9 879 tonnes vers le Yémen.
Pour la campagne 2018-2019, « la qualité a été exceptionnelle pour la moisson 2018 mais les rendements étaient plus faibles, indique Joël Ratel, directeur de Nord Céréales. Dès le mois d’août, nous savions que les exportations seraient moins importantes. » De juillet à décembre 2018, entre 550 000 à 600 000 tonnes ont été sorties. Puis dès février 2019, il y a eu un renversement total. « Après 3 ans sans exportation vers l’Egypte, nous avons chargé 8 Panamax en un mois et demi, soit 500 000 tonnes de blé », précise Laurent Bué, président de Nord Céréales. Et Joël Ratel d’ajouter : « Nord Céréales a su s’adapter. La Sica était ouverte 24 h sur 24, 7 jours sur 7. Avec 28 dockers en mars, contre 0 en septembre ».
Difficultés à trouver des bateaux
Pour les collecteurs, ce fut difficile de trouver des bateaux car les mariniers vont chercher le boulot ailleurs pendant les mois de juillet à décembre. Rappelons que les marchandises arrivent chez Nord Céréales à 46,9 % par camions, 43 % par bateaux, 10,1 % par trains.
En parallèle, Nord Céréales a importé 331 820 tonnes via sa filiale DKIE : 215 235 tonnes de maïs pour les amidonniers, 81 017 tonnes de pellets de bois industriel, 17 641 tonnes d’engrais pour les OS, 5 595 tonnes de pellets de bois GMS et 3 689 tonnes de soufre. « Le dossier engrais a du mal à prendre, évoque Joël Ratel. Nord Céréales espère proposer un service de mise en big bag ».
Un nouveau silo opérationnel en 2022
Quelles sont les perspectives pour 2019-2020 ? « Nous avons de nouveau une belle qualité pour la région Hauts de France pour la récolte 2019 : les blés ont de très bons PS, avec une teneur en protéines correcte en moyenne de 11,4 à 11,5, souligne Joël Ratel. Nous avons la meilleure valeur boulangère de France avec un P/L inférieur à 1. C’est un point important pour les meuniers. Ceci est le fruit du travail effectué sur la sélection variétale dans les Hauts-de-France. Cette région n’a plus à rougir par rapport au reste de la France. Nous sommes capables de faire tous les ans des blés de qualité ». A mi-novembre 2019, 750 000 tonnes ont déjà été exportées, contre 350 000 tonnes à la même date en 2018.
Nord Céréales va investir de 13 à 15 M€ dans un nouveau silo nouvelle génération. D’une capacité de 48 000 tonnes, il devrait être opérationnel pour 2022. Il disposera d’une cadence de chargement et de déchargement de 1 000 t/h (contre 400 t/h actuellement). Ce silo pourra recevoir tous les types de produits : des céréales, des pellets, du malt (marché sur lequel Nord Céréales va se lancer), … « L’auto-nettoyage sera rapide, ajoute Joël Ratel. Ce silo disposera également d’un poste de chargement pour les conteneurs. Ce contenant va prendre une place importante ».
Le chiffre d’affaires de Nord Céréales s’élève à 10,8 millions d’euros au 30 juin 2019 : 6,9 M€ pour le fobbing export, 1,9 M€ pour la refacturation aux filiales, 0,7 M€ pour le stockage et 0,2 M€ pour le stockage Matif. Les achats et charges externes s’élèvent à 5,6 M€. Le résultat d’exploitation est de 848 000 €. Le résultat net atteint 1,9 M€, dont 1,6 M€ a été versé par l’assurance suite à un sinistre (explosion en 2018). La ristourne accordée aux actionnaires est de 0,26928 €/t. Le montant sera versé en janvier 2020. Nord Céréales est le troisième silo portuaire de France, avec 330 000 tonnes de capacité de stockage, 14,7 mètres de tirant d’eau, dispose de deux nettoyeurs et un séchoir.