Bien que le Covid-19 ait fortement affecté les réservations de la société Nicols, à l’égal de tous les loueurs en début de saison, celle-ci pronostique que ce sera malgré tout l’opportunité pour les Français qui passeront leurs vacances dans l’Hexagone de découvrir le tourisme fluvial lors de l’été 2020. « Notre espoir, c’est de toucher une nouvelle clientèle que l’on n’aurait pas atteint avant », indique Corinne Dufaud, responsable des réservations chez Nicols Yacht.
Comme la réglementation lui en offre la possibilité, Nicols a proposé un avoir valable 18 mois suite au confinement qui a interdit la navigation de loisirs aux clients qui avaient déjà réservé. Certains d’entre eux ont choisi de naviguer cet été et à l’automne sans retarder davantage leur séjour.
La clientèle allemande et suisse, très présente en nombre chaque année, ne sera sans doute pas au rendez-vous. Habituellement, les plannings de juin chez Nicols sont remplis à 80 %, avec une forte majorité de clients de pays frontaliers. Les premiers départs en navigation ont repris le 29 mai 2020. Cependant, peu d’activité a été réalisée. Il reste donc la perspective que le repositionnement de certains vacanciers français au cours de cet été, empêchés de voyager à l’étranger, puisse profiter à la voie d’eau.
« Ils avaient prévu de partir au bout du monde et, du coup, ils recherchent tout de même un dépaysement pour cet été, de la découverte et c’est ce que le tourisme fluvial peut offrir en plus de la sécurité, des vacances originales et exotiques en petits groupes, famille ou amis », estime Corinne Dufaud. D’où l’attente d’une clientèle novice chez Nicols qui va souhaiter tester la navigation fluviale cet été.
Des idées innovantes
Par ailleurs, un des atouts de la société, à la fois loueur et constructeur de bateaux depuis 1936 (650 bateaux construits en 35 ans), ce sont ses idées innovantes. Pour agrémenter la balade avec les différents bateaux de 2 à 12 places, une « piscinette » d’une contenance de 700 litres a été réalisée. Elle peut-être remorquée à l’arrière du bateau. « Il y fait aussi chaud que dans un jacuzzi car on l’a équipée d’un capot coulissant et d’un skimmer. C’est idéal pour un climat continental. En Alsace, on propose la piscine en location ».
Surtout, le grand atout pour la navigation dans le Grand Est, c’est le premier bateau habitable à propulsion 100 % électrique, le SixtoGreen. Basé sur les canaux de la Marne au Rhin et la Sarre en Alsace, il obtient un taux de remplissage supérieur de 6 % au même bateau dans sa version thermique. « Nous sommes restés pour les particuliers à un léger surcoût de seulement 10 % plus cher à la location que le thermique pour que les gens acceptent quelque chose de plus vertueux », explique Corinne Dufaud. Même si, précise la responsable commerciale, « il faudra produire une plus grande quantité de bateaux pour que le SixtoGreen soit amorti. Il coûte 50 % plus cher à fabriquer que le thermique ». Nicols conçoit et fabrique ses bateaux à Cholet et se positionne comme « un chantier innovant, responsable de l’environnement touristique ».
Le choix de l’électrique n’est plus un frein grâce au partenariat avec VNF et à l’implantation des bornes électriques tous les 11 km. « On peut charger deux batteries en simultané en 1 h 30 à 2 h pour naviguer entre 6 à 8 h par jour ». Une belle démonstration de l’avenir du tourisme fluvial plus écologique. Les bornes installées par VNF pour un test avec les deux fabricants et loueurs partenaires pourront être utilisées par tous les utilisateurs de la voie d’eau dès cette année 2020.
« La navigation, c’est une vraie immersion dans la nature avec une idée de vacances en totale liberté pour les gens qui viennent pratiquer le tourisme fluvial ». Quel que soit le bateau choisi, thermique ou électrique, le charme de la navigation fluviale est tout simplement de planter un piquet sur la berge lorsqu’on veut faire une halte pique-nique ou pour un amarrage de nuit.
