L’Union maritime et portuaire de France revendique une nouvelle gouvernance des ports

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Michel Segain, président de l'Union maritime et portuaire de France (UMPF) et de l'Union maritime et portuaire du Havre, a adressé à la rentrée 2019 un courrier aux députés concernant l'urgence d'une nouvelle gouvernance pour les ports français. Détail du contenu de ce courrier. Michel Segain, président de l'Union maritime et portuaire de France (UMPF) et de l'Union maritime et portuaire du Havre, a adressé à la rentrée 2019 un courrier aux députés concernant l'urgence d'une nouvelle gouvernance pour les ports français. « Lors du dernier Comité interministériel de la mer en novembre 2018, le Premier Ministre a mandaté le ministère chargé des transports pour définir un cadre nouveau, évolutif et partagé entre l'Etat, les collectivités, les acteurs économiques et sociaux, visant à consolider le rôle des ports dans l'économie française. Pour son élaboration, sept axes de travail ont été identifiés portant sur les grandes thématiques visant à conquérir une place au premier rang du classement mondial des ports de commerce ou, tout du moins, reconquérir des places plus convenables pour notre pays qui a le deuxième espace maritime mondial juste derrière les Etats-Unis. Parmi ces axes de travail, il nous apparaît primordial de vous alerter sur celui qui est à la fois structurant au cœur de toute démarche stratégique, c'est-à-dire la gouvernance », explique dans son courrier le président de l'UMPF.

Attractivité des territoires

Le responsable rappelle que les unions maritimes et portuaires sont des fédérations ou des associations professionnelles qui représentent tous les acteurs économiques privés engagés dans une démarche collective. Aujourd'hui, ces places portuaires représentent plus de 1 600 entreprises en France et près de 80 000 salariés. 

« Nous œuvrons tout au long de l'année à l'attractivité des territoires. Nous sommes médiateurs pour faire converger les intérêts privés et publics en créant un environnement propice pour fluidifier, optimiser et sécuriser le passage de la marchandise. ». Michel Segain indique également que les unions maritimes et portuaires représentent tous les corps de métiers liés aux activités portuaires, compagnies maritimes, services aux navires, entreprises de manutention etc. Il ajoute que ces unions représentent des entreprises qui investissent régulièrement des moyens humains, techniques et organisationnels sur les territoires portuaires.

Fort de cette représentativité, Michel Segain estime aujourd'hui qu'il convient de donner une place plus importante au secteur privé dans la gouvernance des ports, un message qu'il martèle depuis plusieurs années déjà. « Au prétexte de limiter les conflits d'intérêt, nous estimons avoir été exclus de la composition des instances de décision des ports, à savoir les conseils de surveillance. Nous nous inscrivons en faux contre l'argument du conflit d'intérêt. S'il y a bien un endroit où cette possibilité peut être déjouée, c'est bien par les unions maritimes puisqu'elles les bannissent d'elles mêmes, au sein de leur propres instances ».

Ne pas s'accommoder d'organisations de gouvernance sclérosées

Michel Segain explique aux parlementaires que la politique portuaire, selon lui, ne peut plus être une compétence exclusive de l'Etat. « La gouvernance des ports doit être impérativement modernisée en associant les intérêts du public avec ceux du privé afin de soutenir les investissements pertinents dans les ports. Il faut que cette gouvernance reflète un juste équilibre qu'il convient de trouver. La gouvernance est le pilier structurant de tout développement durable et donc de tout développement portuaire et territorial. La gouvernance est la colonne vertébrale de tout développement ».

Michel Segain appelle donc les députés à peser dans ce sens en réservant notamment un siège aux unions maritimes et portuaires au sein des conseils de surveillance des grands ports maritimes français, de métropole et d'Outre-mer avec voix délibérative. « Le monde économique ne peut s'accommoder d'organisations de gouvernance sclérosées qui oublient de vivre avec leur temps, le temps des investisseurs, de leurs salariés, de leurs clients et de tous ces jeunes qui devraient se tourner vers la mer, les transports et la logistique. », conclut le président de l'UMPF.

Des réponses à l’interpellation de Michel Segain seront peut-être apportées lors du prochain Cimer qui devrait avoir lieu en novembre ou début décembre 2019, sans doute dans une cité portuaire, dont le nom n’est pas encore connu. Le Cimer 2019 devrait aussi apporter des précisions sur la stratégie nationale portuaire, annoncée lors du précédent Cimer en 2018.

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