Quelques jours avant la semaine de l’emploi maritime en France, qui s’est déroulée du 11 au 16 mars 2019, l’Organisation internationale du travail (OIT) a organisé une réunion de travail sur « les mesures à prendre pour promouvoir l’attractivité de la profession maritime aux yeux des jeunes, maintenir dans l’emploi les gens de mer expérimentés, assurer la diversité et les possibilités offertes à tous, notamment les femmes et les groupes exposés à la discrimination ».
Cette réunion s’est déroulée dans le cadre de la 94è session maritime de la conférence internationale du travail et de l’initiative sur l’avenir du travail prévu dans le cadre du centenaire de l’OIT fêté cette année. Les échanges ont eu lieu entre des représentants de gouvernements, d’organisations d’armateurs et de gens de mer ainsi que d’organisations intergouvernementales et non gouvernementales à Genève du 25 février au 1er mars 2019.
Avoir une approche créative
Les documents de l’OIT rappellent qu’il est indispensable de disposer de gens de mer qualifiés pour garantir la sûreté, la sécurité, le caractère écologique et l’efficacité du transport maritime aussi bien marchandises que passagers. « Il est nécessaire d’attirer des nouvelles recrues de qualité et de maintenir dans l’emploi des gens de mer expérimentés, y compris des femmes-marins et des marins issus d’autres groupes sous-représentés. Pour ce faire, il faut prévoir une approche créative impliquant les partenaires sociaux et toutes les autres parties prenantes concernées, afin de trouver des solutions efficaces et viables ».
Si les aspects positifs et attrayants d’une carrière dans le secteur maritime sont nombreux, il existe aussi des enjeux et des difficultés qui peuvent dissuader les jeunes d’aller vers la profession de marin. De même, des gens de mer expérimentés peuvent renoncer à la vie en mer. En raison de la pénurie de gens de mer annoncée, en particulier d’officiers, il convient de promouvoir les bonnes pratiques et de traiter les difficultés afin de veiller à ce que les gens de mer recrutés à l’avenir soient qualifiés et motivés.
Le transport maritime, tout comme d’autres secteurs, s’adapte aux évolutions technologiques constantes – notamment l’automatisation et la numérisation –, qui entraînent une réduction de la taille des équipages, avec les risques de stress et d’isolement que cela suppose, une réduction des congés à terre, ainsi que des changements dans le mode d’exploitation et de gestion des navires. Si l’évolution des technologies de la communication – en particulier l’accès à Internet, y compris en haute mer – est généralement positive car elle offre aux gens de mer la possibilité de rester en contact avec leurs amis et familles à terre, elle peut aussi nuire à l’interaction sociale à bord.
Peu de femmes-marins mais trop confrontées à la discrimination ou au harcèlement
Les femmes représentent seulement un faible pourcentage des gens de mer en activité, sont largement sous-représentées dans la profession et constituent donc une ressource sous-utilisée. S’il existe de bons exemples de carrière réussie pour des femmes-marins, y compris des femmes-capitaines sur des navires de transport de marchandises ou de passagers ultra-modernes, trop de femmes du secteur sont confrontées à des problèmes comme la discrimination, l’isolement et même le harcèlement sexuel.
Les résultats de la réunion seront soumis pour examen au conseil d’administration du Bureau international du travail lors de sa 337è session, en novembre 2019.