Lineas, opérateur de fret ferroviaire belge, a décidé de renforcer « de manière proactive » son offre sur le Rhin pour « faciliter le passage de la péniche au rail » et garantir la continuité des chaînes d’approvisionnement, à l’heure où « les eaux du Rhin atteignent des niveaux dangereusement bas ».
A partir du 15 juin 2020 et pendant tout l’été, l’opérateur de fret ferroviaire belge assurera quatorze services Xpress hebdomadaires le long du Rhin et offrira de la capacité additionnelle sur la région de Mannheim.
Les eaux du Rhin sont à leur niveau le plus bas depuis cinq ans, d’où la nécessité d’offrir des solutions multimodales à haute fréquence et à capacité flexible – « sans qu’il soit nécessaire de réserver des trains-blocs entiers » – pour maintenir la circulation de marchandises, explique Lars Redeligx, directeur commercial de Lineas. avec un rappel de la sécheresse de 2018.
D’où la décision d’augmenter « considérablement » la cadence sur trois axes :
- le Swiss Xpress passe de 5 à 8 rotations par semaine;
- les Austria et Slovakia Xpress, qui empruntent un itinéraire similaire, voient doubler leur fréquence, de 3 à 6 aller-retours par semaine, avec des extensions régulières vers la Hongrie ;
- le « service Mannheim» représentera un ajout potentiel pouvant aller jusqu’à 3 rotations par semaine vers Mannheim, Stuttgart et Karlsruhe. Lineas dessert déjà la région via Cologne et moyennant l’intervention d’un partenaire vers Worms. Des trains-blocs directs peuvent être assurés à la demande.
Pour les trains-blocs et les wagons isolés, cela représente « au minimum » 10 000 tonnes brutes supplémentaires par direction et par semaine, indique Lineas. Pour les volumes intermodaux, la capacité est majorée de 120 EVP par direction par semaine.
La connexion avec les autres destinations du Green Xpress Network (GXN) de Lineas peut s’opérer à Anvers, Rotterdam ou Recklinghausen (dans la Ruhr, près de Duisbourg).
Contacts avec le secteur fluvial
Lars Redeligx ajoute que la compagnie est « en contact étroit avec les opérateurs de barge pour répondre aux besoins du marché ». Cela ne signifie pas que l’extension de l’offre de Lineas est le résultat d’une concertation avec le secteur de la navigation intérieure. Mais des contacts ont été noués avec des organisations comme l’UENF et des opérateurs comme Danser pour explorer comment il peut être possible d’éviter une réédition de la situation de désorganisation des flux rencontrée lors de la longue période d’étiage en 2018, précise la porte-parole de Lineas.
Il n’en reste pas moins que, s’ils peuvent être complémentaires, les modes fluvial et ferroviaire sont aussi concurrents et que la sécheresse de 2018 s’est soldée pour la navigation intérieure par des pertes de parts de marché par rapport au rail, comme le montrent notamment les statistiques pour le transport fluvial en Allemagne (voir l’article) et pour le transport ferroviaire aux Pays-Bas (voir l’article).