L'arrêt annuel de navigation sur le Bas Rhône a commencé le 8 mars et devrait se dérouler jusqu’au 19 mars 2020, soit « pendant 10 jours maximum », délai habituellement consacré par la Compagnie nationale du Rhône (CNR) à des opérations de maintenance et de travaux sur cette partie du fleuve. Explications sur l’importance de ce chômage annuel.
L'arrêt annuel de navigation sur le Bas Rhône a commencé le 8 mars et devrait se dérouler jusqu’au 19 mars 2020, soit « pendant 10 jours maximum », délai habituellement consacré par la Compagnie nationale du Rhône (CNR) à des opérations de maintenance et de travaux. Cette période ne concerne toutefois pas Port Saint Louis du Rhône qui devrait être arrêtée du 22 mars au 2 avril.
Ce sont plus de 300 personnes (CNR et entreprises extérieures) qui sont mobilisées sur les 14 écluses à grand gabarit du Bas Rhône aux dimensions moyennes de 195 m à 200 m de long, 12 m de large et 15 à 16 m de profondeur. Explications sur l’importance de ce chômage annuel, pour lequel, au moment où nous écrivons, nous n’avons pas encore connaissance des éventuelles conséquences que pourraient avoir sur son programme de nouvelles mesures prises dans le cadre de l’épidémie de Covid19 (NDLR) en forte progression en France.
Une démarche préventive
Les ouvrages sont suivis régulièrement par les services mécaniques et le génie civil dans le cadre des expertises annuelles ce qui permet de s'apercevoir « des dysfonctionnements qui peuvent amener à réaliser (ou à planifier) des rénovations assez importantes ». Avec pour objectif, toutefois, de limiter les conséquences sur la navigation. La CNR concentre, chaque année, ses interventions au mois de mars. La date est annoncée en amont aux navigants afin de leur permettre de s'organiser et, pour certains, de planifier leurs propres opérations de maintenance.
Les opérations de maintenance et les travaux concernent le génie civil des ouvrages, soit les équipements électromécaniques et les automatismes. Et elles relèvent à la fois de travaux récurrents sur l’ensemble de l’écluse, comme les vidanges du sas, l'entretien ou le nettoyage, et de maintenance programmée des organes de vantellerie. Ce terme désigne l'ensemble des vantelles et des vannes qui permettent les mouvements d'entrée ou de relâcher d'eau dans le sas des écluses, autrement dit qui permettent leur remplissage ou leur vidange.
Dans les opérations de maintenance, sont notamment programmées, au niveau des portes, le remplacement des galets de la porte ou encore des vérins qui commandent les vannes d'évacuation de l'eau de la cale (structure, rails, prises d’eau, grilles, peinture, etc.), ainsi que des opérations d’entretien et de réparation touchant au génie civil du matériel. Par exemple, des abaissements de plan d’eau sont réalisés sur certains biefs afin d'entretenir les parements souvent en pierre de taille.
« CNR engage également, lors de cet arrêt de navigation annuel, des expertises techniques approfondies pour vérifier l’état des matériels et programmer des travaux ultérieurs ». Pour « l’auscultation » des parties immergées des ouvrages ne pouvant être mises à sec, ce sont à des plongeurs et à des robots auxquels recourt la CNR. Cela permet d’apporter en temps réel un diagnostic détaillé en 3D des structures de génie civil immergées grâce aux caméras vidéo, acoustique et scanner embarqués.
En dehors de cette période de maintenance, la CNR dispose de 168 heures maximum par an d’arrêt pour des travaux ou gérer les aléas. « Cette démarche préventive, qui combine fiabilisation du patrimoine fluvial et modernisation technologique, répond aux cahiers des charges de CNR, concessionnaire du fleuve. Ce sont des interventions diverses d’inspection et de maintenance sur les ouvrages ».
Des opérations minutieuses
En ce qui concerne la zone accidentée sur le secteur de l'écluse de Sablons au Sud de Vienne, « ce temps d’arrêt annuel programmé de la navigation, décidé avec VNF et en concertation avec les navigants, est mis à profit par les équipes CNR pour mener le maximum d’interventions nécessaires à la remise en service de l’écluse, accidentée le 18 février 2020 » précise un communiqué de la CNR.
Ainsi, en fonction des opérations déjà menées et sous réserve du bon déroulement des tâches restant à réaliser, « l’écluse de Sablons pourrait donc être rendue à la navigation entre le 26 mars et le 30 mars. En tout état de cause, la reprise de la navigation sur ce secteur sera soumise à autorisation de la part des autorités ». Car après avoir réalisé une étude pour savoir comment appréhender ce type de chantier, la réparation ou le remplacement d'une porte d'écluse, les travaux, demandant l'intervention et l'expertise de beaucoup d'intervenants, devront être gérés de façon coordonnée. Des opérations minutieuses supervisées par un bureau d'études notamment avec la mise à l'eau de la nouvelle porte puis la phase de ballastage et le transfert du nouveau vantail...
En ce qui concerne le Pampero, après le dépotage des 8 cuves de 350 m3 chacune, l'évacuation de l'automoteur devra être effectuée par la compagnie. L'opération de dépotage des 2 cuves endommagées suite à la chute de la timonerie, qui aurait tout de même blessé le capitaine, a demandé une mise en sécurité de 400 à 550 mètres et a également nécessité d'évacuer une certaine partie de la population.
- Tonnage transporté :- 1 % sur le trafic ayant transité aux écluses par rapport à 2018 - Flux : augmentation de + 6,9 % par rapport à 2018 - Conteneurs : + 8.6 % par rapport à 2018 - Eclusages : 85 485, +1,5 % par rapport à 2018 (84 552) - Nombre de bateaux éclusés : 65 055, +1,8 % par rapport à 2018 (63 915) - Passagers transportés (à bord de paquebots de croisières) : + 5,2 % par rapport à 2018