L’importance de la mixité des usages dans les ports urbains et sur l’eau

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Le thème sur la logistique urbaine fluviale au colloque annuel de l’association « la Seine en partage et ses affluents » a permis de rappeler l’importance de la mixité des usages entre les activités industrielles et de loisirs dans les ports urbains et sur les voies d’eau. Lors du colloque annuel de l’association « la Seine en partage et ses affluents », tenu en format web en raison du contexte sanitaire, l’un des thèmes abordés a été « le fluvial au cœur de la logistique urbaine de demain ». Emilie Mallet, chef de projet logistique urbaine d’Haropa-Ports de Paris, a rappelé des fondamentaux : « La logistique urbaine fluviale, c’est utiliser le fleuve et le réseau des ports pour faire circuler des marchandises entrantes ou sortantes de la zone urbaine dense d’une agglomération. Le réseau des ports d’Haropa-Ports de Paris est un outil qui permet de structurer la logistique en Ile-de-France de façon efficace et respectueuse de l’environnement ». Ce réseau de ports se décline en grandes plates-formes comme Gennevilliers ou Bonneuil-sur-Marne, elles-mêmes reliées au réseau international grâce aux liaisons qu’elles ont avec les GPM de Rouen et du Havre. Il compte aussi des ports de taille plus restreinte situés en zone urbaine plus ou moins dense. « C’est l’ensemble de ce réseau qui permet à Haropa d’être efficace et d’être utilisé par différentes filières dont celle de la logistique urbaine ». Celle-ci concerne de nombreuses marchandises : le BTP, les magasins d’approvisionnement des matériaux implantés sur les ports dans Paris, qui sont livrés par bateaux (palette, big-bag, sac), les produits valorisables comme les déblais de chantier, les expérimentations de déchetterie fluviale. Il y a aussi des produits à plus haute valeur ajoutée comme ceux de l’enseigne Franprix depuis 2012.

De nouveaux chargeurs apparaissent

« Depuis quelque temps, nous voyons arriver de nouveaux chargeurs qui s’intéressent au fluvial pour de la distribution urbaine, notamment des acteurs du e-commerce et de la messagerie. Nous avons aussi de grandes enseignes, par exemple Ikea. Ils s’intéressent tous au fluvial qui permet de rentrer dans la zone dense de l’agglomération sans le souci, notamment, de la congestion routière », a précisé Emilie Mallet.

Elle a souligné que la mise en place d’une logistique urbaine fluviale suppose un certain nombre de conditions pour une efficacité optimale. « Il faut disposer d’une chaîne logistique globale ». Cela signifie qu’il faut un accès à un port ou un quai pour accueillir le bateau, le charger, un autre port ou quai pour le déchargement. Le bateau peut-être une barge, il faut alors des moyens de manutention sur place ou recourir à un bateau auto-chargeant comme les Zulus ou Fludis. Sur le quai d’arrivée, une fois le bateau déchargé, pour le dernier kilomètre, il faut prévoir des véhicules qui peuvent être des vélos-cargos, des triporteurs, des camions si ce sont des caisses mobiles par exemple. Les véhicules pour le dernier kilomètre participent ou non à une réduction encore plus importante des émissions polluantes en plus de celles en moins grâce au fluvial.

Selon Emilie Mallet : « En 2020, de nouveaux acteurs ont réalisé des tests de logistique urbaine fluviale, certaines expérimentations ont été assez longues. Des territoires ont renouvelé une expérimentation, il s’agit de la déchetterie fluviale éphémère du quartier des Deux Rives, qui travaille désormais à une pérennisation du modèle pour une utilisation à l’année. En 2021, nous comptons sur des engagements pérennes d’acteurs ».

Réduire l’empreinte environnementale

« Il y a un regain d’intérêt pour la voie d’eau et la logistique urbaine fluviale en est une illustration, a expliqué Dominique Ritz, directeur de VNF bassin de la Seine. Le regain d’intérêt concerne les marchés traditionnels de la voie d’eau, transports de vracs, de pondéreux sur moyenne et longue distance, mais il y a aussi l’émergence de nouvelles utilisations dont la distribution urbaine et toutes ses facettes. Ce sont les chantiers du bâtiment en général, pas seulement les travaux publics, avec des expérimentations de la filière bois pour du transport de charpentes et d’éléments préfabriqués ». Dominique Ritz a également cité les colis exceptionnels.

Pour ce responsable, « le regain d’intérêt n’est pas encore une explosion de la demande, malgré tout, il y a une sensibilité de fond pour la voie d’eau chez nombre d’acteurs qui veulent réduire leur empreinte environnementale avec une prise de conscience que la Seine peut jouer un rôle dans ce contexte-là ». Il a rappelé que le mode fluvial est performant à la fois au niveau économique et environnementale, compétitif, fiable, sûr.

Un atout pour les territoires

Comme le colloque de la « la Seine en partage et ses affluents » rassemble notamment des élus de diverses collectivités, il a été demandé aux deux intervenants sur la logistique urbaine fluviale quel pouvait être le message fort à faire passer auprès d’eux.

Pour Emilie Mallet : « L’un des points importants est la mixité des usages dans les différents ports urbains entre les activités industrielles et de loisirs. En dehors des plages horaires des activités industrielles, les ports sont rendus à la circulation piétonne. Cela participe à l’acceptabilité des activités industrielles et de logistique comme la mise en lumière des centrales à béton au bord de la Seine, les aménagements paysagers des plates-formes et des quais…

Il faut également retenir que la voie d’eau est un atout pour les territoires pour réduire l’empreinte environnementale des activités industrielles et pour leur logistique en diminuant la part du routier et améliore la qualité de vie des habitants. Il est très important de conserver des usages logistiques au bord de la voie d’eau et d’adopter une réglementation prescriptive sur le recours au fleuve qui concerne les problématiques d’aménagement du territoire et de gestion des marchandises dans ceux-ci ».

Pour Dominique Ritz : « Intéressez-vous au fluvial au-delà des activités récréatives et de promenade ! La voie d’eau permet de multiples usages de loisirs et économiques. Il faut être vigilant pour ne pas aller vers un déséquilibre entre les différentes activités. Le transport fluvial ne fonctionne que sur la voie d’eau, sans elle, il n’est plus là et rien n’est possible. Faites en sorte que les activités récréatives, d’aménagements urbains, immobiliers, paysagers ne chassent pas les activités économiques de la voie d’eau ».

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