Les voies navigables, destinations phares du cyclotourisme

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Des offres touristiques associant vélos et voies d’eau se développent, portés par la demande de touristes à la recherche de dépaysement et de proximité avec la nature, ce qui ouvre de nouvelles perspectives dans l’utilisation des bords de canaux. Exemple avec l’agence le Vélo voyageur. Prendre son temps » est le mot d’ordre de la nouvelle forme de tourisme qui au fil des années gagne en popularité et qui, de fait, est en nette augmentation. Elle a fait son apparition au début des années 2000. S’imprégner de la nature environnante aux abords des fleuves, rivières et canaux semble être la forme de « slow tourisme » la plus appréciée par les adeptes de ce type de concept à l’heure actuelle. Emprunter ces voies à vélo de façon « organisée » ouvre de nouvelles perspectives dans l’utilisation des abords des cours d’eau. Le slow tourisme offre en effet, une réponse, une alternative aux autres formes de tourisme plus conventionnels, une nouvelle façon de voyager comme à ses débuts le « slow food » qui le premier a permis de réapprendre à découvrir les plaisirs de la gastronomie en prenant le temps nécessaire à la dégustation. De la même façon le slow tourisme permet d’être libre, d’avancer à son rythme, plus à l’écoute de la nature. Il permet à quiconque le pratique de renouer avec la notion « prendre son temps » par philosophie de vie ou simplement par besoin de déconnexion. {{IMG:1}}

Ses adeptes ont un autre « état d’esprit », ils sont en quête d’un contact réel avec la nature qui englobe aussi le choix des moyens de transport moins polluants comme des bivouacs à cheval, à pied mais surtout à vélo. Les voies navigables sont les premières destinations à vélo. De plus, le tourisme à vélo a l’avantage grandement recherché de permettre d’accéder à des lieux, à des sites bien souvent inaccessibles en voiture. Dans ce contexte, les voies navigables offrent des « super parcours » parfois aménagés avec des pistes cyclables ce qui en fait l’une des clés de leur succès. Des itinéraires qui seraient d’autant plus appréciées si des pistes cyclables existaient tout du long de la voie d’eau. L’autre atout non négligeable réside dans le peu de dénivelé sur ce type de parcours, les rendant accessibles au plus grand nombre et, bien sûr, parce qu’elles offrent un cadre, des points de vue et une végétation particulièrement appréciés.

Une agence de voyage 100 % vélo

Le voyage à vélo par l’agence en ligne le Vélo Voyageur est un exemple des offres existantes à ce jour. Créée en 2011, l’agence apporte une réponse concrète aux demandes et attentes bien précises des nouveaux touristes à la recherche de vacances tout à la fois stimulantes par leurs itinéraires, les rencontres qu’elles peuvent entraîner aux abords des canaux, rivières et fleuves mais aussi selon les itinéraires avec moins de ou sans tracas car toute la logistique peut parfois être prise en charge par les deux créatrices de l’agence Eugénie et Bérangère ce qui permet vraiment de déstresser du quotidien. « Ce qui nous a démarqué sur le marché, c’est que nos offres parlaient à des personnes qui avaient envie de changer de point de vue sur leur quotidien plus que de se lancer dans un défi sportif même si ça reste une activité physique, souligne Bérangère. Et notre valeur ajoutée, c’est qu’on connaît très bien les circuits que l’on propose ». Certes, on peut avoir des courbatures mais les circuits sont accessibles sans avoir d’entraînement préalable. Et l’offre propose des vélos à assistances électriques ce qui a permis à des personnes « pas spécialement sportives de s’y mettre ».

Leur objectif est de faire découvrir le plaisir des vacances à vélo pour tous. « Au Vélo Voyageur, on a décidé de ne faire que du vélo, parce qu’on aime être des spécialistes et parce qu’on fourmille d’idées pour faire (mieux) voyager à vélo ». Car, à la base, ce sont deux citadines pas très sportives qui se sont lancées dans un challenge assez ambitieux descendre le Danube à vélo de Passau en Allemagne à la mer Noire, soit plus de 2 200 km. Au lieu d’être découragé par ce périple et se détourner du vélo, les deux jeunes femmes ont, diplôme de commerce en poche, décidé de repartir à vélo afin de sillonner les routes de France et d’Europe afin de rechercher les meilleurs itinéraires « pour découvrir, échanger, s’émerveiller, se dépenser, bien manger » pour le proposer ensuite sur leur site à leurs clients. Elles déclinent ainsi pas moins de 114 séjours de « facile à sportif », d’une durée de 1 à 15 jours, en couple, en famille, en groupe ; sur-mesure ou encore des séjours dits « Marguerite » pour ceux qui veulent faire du vélo à partir d’un lieu fixe, c’est-à-dire avec un hébergement fixe.

Si aux débuts de leur installation, le tourisme à vélo « semblait une demande plutôt incongrue, davantage axée vers des sportifs, aujourd’hui, c’est une pratique assez courante ». Et le critère principal de leurs clients est de vouloir randonner près d’une voie d’eau, de canaux. « Nos clients nous disent : nous voulons être près d’une voie de halage parce que ce sont des pistes cyclables sécurisées et c’est plat », précise Eugénie.

Des retombées économiques positives

La première région de France à vélo, la Loire qui propose de très beaux itinéraires très bien aménagés autour du fleuve et des châteaux, a compris l’intérêt de cette forme de tourisme et a aménagé de grands itinéraires pour les cyclistes. Aujourd’hui, chaque région de France, s’est engagée dans cette même démarche touristique et a réalisé des aménagements avec un grand itinéraire à vélo tel que la Via Rhôna (815 km d’itinéraire cyclable du Lac Léman à la mer Méditerranée bien qu’il y ait encore certaines portions partagées avec la route). Le canal de Garonne a beaucoup de succès et est « remarquablement bien aménagé ».

« La situation change d’une voie d’eau à l’autre. On peut partir sur quelque chose de plus aventureux que ce qui était envisagé avec des portions où l’on est secoué sur tout le trajet », souligne Bérangère. Ce que France Vélo Tourisme relève le long du canal du Midi : « super parcours s’il y avait une piste cyclable tout du long ». L’Aude est, en effet, épinglée pour son manque d’infrastructures. À l’inverse, sur certaines zones en France, on peut trouver des aires de pique-nique, parfois des toilettes avec des points d’eau pour remplir les gourdes. « La Vendée va proposer d’installer des stations de gonflage ». Des services qui vont améliorer l’expérience d’une escapade à vélo. « C’est un cercle vertueux, si l’expérience est positive, elle va augmenter la fréquentation de la piste cyclable ».

Les retombées économiques sont d’importance. Suite à une étude approfondie menée en 2015 par la Loire à vélo, il apparaît que le vacancier à vélo restait plus longtemps sur le territoire que le vacancier dit « classique » qui se déplace en voiture. Par ailleurs, l’étude a relevé qu’il a davantage envie de se rendre au restaurant et recherche des hébergements pour chaque nuitée. Sachant qu’un séjour est en moyenne d’une semaine. Donc, il dépense plus : le montant, selon l’étude, de ses dépenses journalières étaient évaluées à 80 € par jour. Ce qui crée bien évidemment de l’emploi sur un territoire.

La problématique à l’heure actuelle du voyage à vélo est l’hébergement car toutes les régions de France ou d’Europe n’ont pas l’antériorité et la logistique adaptée telle qu’elle est organisée dans la région de la Loire pour accueillir cette nouvelle forme de tourisme avec des besoins bien spécifiques sur leurs parcours. Aussi, l’association péniche et vélo semble une bonne alternative pour répondre à cette problématique et pour ceux désireux de ne pas rechercher chaque soir un nouveau lieu d’hébergement.

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