Les travaux de l’« observatoire de la performance portuaire et des chaînes logistiques »

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L’observatoire des coûts du passage portuaire, prévu dans la stratégie nationale portuaire, est en cours de mise en place. Son nom a évolué vers un « observatoire de la performance portuaire et des chaînes logistiques ». De premiers travaux ont été conduits pour évaluer la perception des différents acteurs économiques sur la compétitivité des ports qu’ils utilisent. Chacun devait aussi classer les critères les plus importants lors de l’utilisation d’un port. Présentation des premiers résultats. Le Comité interministériel de la mer (Cimer) qui s’est tenu en décembre 2019 avait prévu, dans le cadre d’une nouvelle stratégie nationale portuaire, de « mettre en place un observatoire des coûts de passage du fret dans les ports dès 2021 ». Une recommandation issue du rapport sur la « Transformation du modèle économique des grands ports maritimes », établi en novembre 2018 par le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et l’Inspection générale des finances, qui proposait de « Redynamiser l’observatoire des coûts de passage portuaire et produire régulièrement son analyse, notamment sur un certain nombre d'indicateurs à harmoniser entre GPM ». L’observatoire en question, mis en place en 1997 par le ministère chargé des transports suite à une décision du Cimer 1996, n’avait en effet pas publié de données depuis 2014.

Evolution du nom de l’observatoire…

La mise en place de l’observatoire se fait depuis le début de l’été 2020, pilotée par la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) du ministère de l’écologie, qui s’est adjoint les conseils de Boston Consulting Group. Il s’est tenu le 7 juillet 2020 un premier « comité des parties prenantes », réunissant de nombreux représentants des acteurs de la logistique portuaire : Agents maritimes et consignataires de France, Armateurs de France, Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF), Association française des ports intérieurs (AFPI), Association France logistique, Entreprises fluviales de France (E2F), Fédération française des pilotes maritimes, Groupement national du transport combiné (GNTC), Transport et logistique de France (TLF Overseas), Union des ports de France (UPF) et Union nationale des industries de la manutention (UNIM). Business France, MGI, Soget, SNCF et VNF sont aussi associés à la démarche

Axé sur la performance des ports en général

Le nouvel observatoire ne concerne plus seulement le coût du passage portuaire, mais la performance des ports dans leur ensemble, avec la mise en place de KPI (indicateurs-clés de performance) homogènes dans l’ensemble des grands ports maritimes, s’intéressant aux quatre grands domaines de la stratégie nationale portuaire : compétitivité, développement économique, transition écologique et innovation numérique. La compétitivité opérationnelle des ports entre ainsi dans le champ de l’observatoire avec, pour parvenir à l’objectif de la stratégie nationale portuaire de faire passer par les ports français 80 % des marchandise en provenance ou à destination du pays à l’horizon 2050, quatre axes à observer pour pouvoir les améliorer : le temps moyen d’escale, la productivité des opérations de manutention, la fluidité du passage des marchandises et la facilité des démarches administratives. Au total, environ 150 indicateurs seront évalués pour chaque port.

De premiers résultats et des différences…

C’est donc un « observatoire de la performance portuaire et des chaînes logistiques » qui doit être mis sur pied avant la fin de l’année 2020. La fréquence des publications du nouvel observatoire n’est en revanche pas encore décidée. Pour évaluer la perception des différents acteurs économiques sur la compétitivité des ports qu’ils utilisent, Boston Consulting Group a interrogé 15 armateurs, agents maritimes et consignataires, 11 transitaires, commissionnaires et logisticiens et 14 chargeurs, tant à l’import qu’à l’export. Chacun devait classer les critères les plus importants lors de l’utilisation d’un port.

Parmi les chargeurs, transitaires et commissionnaires, 71 % plaçaient dans les trois éléments les plus importants la « compétitivité prix de la prestation globale », 57 % la « fiabilité des services du port et des compagnies maritimes », 36 % la prise en compte de « phénomènes exceptionnels bloquant la marchandise » et 32 % la « compétitivité opérationnelle ». Ils n’étaient en revanche que 7 % à classer la « qualité des services de transbordement intermodal » dans le top 3 de leurs critères de choix. Quant à la « prise en compte des enjeux environnementaux », elle n’a été mise par personne dans le haut de la liste.

Entre chargeurs, transitaires, commissionnaires et armateurs

Du côté des armateurs et consignataires, c’est encore la « compétitivité prix » qui vient en tête, placée dans le top 3 des critères de choix pour 73 % des personnes interrogées, suivie par la « compétitivité opérationnelle », que 47 % des sondés placent parmi les trois critères principaux. Principale différence avec les chargeurs et transitaires : le critère de « qualité des services de transbordement intermodal » est le troisième plus apprécié des armateurs, puisque 33 % d’entre eux en font un des trois critère principaux pour le choix d’un port. Ils déclarent aussi une plus grande sensibilité à la « prise en compte des enjeux environnementaux », même si seulement 13 % d’entre eux classent ce critère parmi les trois plus importants.

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