Début octobre 2019, le comité exécutif de l’International Port Community System Association (IPCSA) s’est réuni au Havre à l’invitation de Soget, spécialiste français des systèmes intelligents et sécurisés pour le passage portuaire.
Sous la houlette du secrétaire général de l’IPCSA, Richard Morton, et de son président, Hans Rook, les opérateurs et /ou éditeurs de Port Community System (PCS) venus d’Allemagne (Brème et Hambourg), des Pays Bas (Rotterdam), d’Espagne (Barcelone), de Belgique (Anvers), d’Angleterre et un représentant marocain ont planché durant deux jours. L’IPCSA était déjà venu au Havre, il y a trois ans, dans le cadre d’un comité de recherche. « Cette association est née en 2011 à Bruxelles. À l’époque, elle n’avait qu’une dimension européenne d’où son nom d’alors, l’EPCSA avec E pour European. L’objectif de départ était de faire reconnaitre les PCS comme tiers de confiance et d’expliquer le rôle des PCS à la Commission européenne. Dans le monde, nous sommes en effet les rares plateformes à être collaboratives et neutres, capables de traiter tous les standards. Soget est connecté, par exemple, aux douanes françaises, autrichiennes, allemandes, jamaïcaines, etc. Dans l’univers des plateformes digitales, les PCS sont un peu dans un monde à part. Tout le monde peut s’y connecter », explique Hervé Cornède, directeur général de Soget.
Stratégies futures
Soget (France), Portbase (Pays-Bas), MCP (Royaume Uni), Portic (Espagne), DBH (Allemagne-Brème) et Dakosy (Allemagne-Hambourg) sont les membres fondateurs de l’association. Ces différentes plateformes digitales sont privées et indépendantes.
À partir de 2014, l’association EPCSA prend une dimension internationale en devenant IPCSA (I comme International). La structure devient l’interlocuteur privilégié d’autres organisations internationales comme les Nations Unies, l’Organisation mondiale des douanes, l’Organisation mondiale du commerce ou encore l’Organisation maritime internationale. « Nous nous sommes également orientés vers des sujets plus maritimes liés notamment à l’évolution des réglementations puisqu’aujourd’hui nous traitons les flux des armateurs. Ce qui était un sujet très européen est devenu aujourd’hui international. Il s’agit d’améliorer le passage de la marchandise, d’accélérer les flux un peu partout dans le monde », prècise Hervé Cornède.
Les travaux menés au Havre, début octobre, ont consisté à faire un point annuel et à évoquer les stratégies futures. « Nous réfléchissons à de nouveaux services pour nos clients, à de nouvelles coopérations. Aujourd’hui, on parle beaucoup de technologies, de Blockchain mais un des gros dossiers que nous étudions de près, c’est de pouvoir bénéficier pour nos process respectifs de standards communs au niveau mondial pour faciliter les échanges et la qualité des données. Cette question de la qualité des données est très importante. L’interopérabilité des systèmes, l’interconnexion des plateformes sont également des sujets d’actualité. Les organisations internationales travaillent également sur la question des standards », indique Hervé Cornède. Le responsable ajoute que la finalité est d’apporter toujours plus de valeur ajoutée aux clients quelle que soit la technique utilisée. L’IPCSA travaille sur des sujets relatifs à l’innovation dans le domaine des PCS, la cybersécurité, la sécurisation des plateformes, des données pour le compte des clients ou encore sur toutes les thématiques liées aux douanes. L’IPCSA se penche sur le volet des réglementations internationales. « Il faut savoir s’adapter à l’évolution de ces réglementations. Lorsque l’Europe a décidé de mettre en place l’ICS (Import Control System) au début des années 2000, il a fallu l’intégrer automatiquement. Soget a dû modifier, par exemple, sa plateforme sur tous les ports de l’axe Seine. Et c’est quelque chose qui a représenté un investissement non négligeable. Nous nous engageons à chaque fois à prendre en compte l’évolution des réglementations. On essaye d’anticiper les choses pour qu’il n’y ait pas d’impact au final sur la clientèle ».