Le responsable souligne que des représentants des salariés sont des parties prenantes de la gouvernance des ports, pourquoi alors s’opposer à la présence de représentants côté patronal ? Il ajoute : « Dans les trois ports de l’axe Seine, les entreprises sont les investisseurs et portent des projets de développement. Si les entreprises ne sont pas associées à la gouvernance, comment participer au développement économique futur de Haropa qui les concerne au premier plan ? Les clients du port, ce sont les entreprises qui les font venir. De son côté, la priorité d’un port est de faire fructifier son foncier et ses ressources sont limitées ». Comme principaux investisseurs dans les ports, elles demeurent engagées dans la transition écologique et l’économie circulaire, rejoignant ainsi les priorités gouvernementales.
Inter : Gestion transparente et équilibrée des relations
Pour SeinePort Union, la participation des entreprises à la gouvernance future de Haropa « est une garantie d’équité ». Ces entreprises peuvent être représentées notamment par les unions portuaires qui sont en permanence soucieuses d’une gestion transparente et équilibrée des relations entre les ports et chacune des entreprises présentes dans ces ports. Les entreprises, à travers leurs unions portuaires, peuvent apporter à l’ensemble de la gouvernance ce qui fait leur quotidien : agilité, flexibilité, expertises commerciale et financière face à la concurrence des autres terminaux dans les pays voisins.
Il ne faut pas oublier non plus que lors de l’annonce du projet d’intégration des trois ports du Havre, de Rouen et de Paris, suite au conseil interministériel de la mer (Cimer) à Dunkerque en novembre 2018, Edouard Philippe, alors Premier ministre, avait mis en avant qu’il s’agissait de « faire passer les grands ports maritimes d’un modèle de ports aménageurs à un modèle de ports entrepreneurs ».
Fusion entre fin mars et fin juin 2021
Ce sont trois ministères qui interviennent dans le projet de fusion des trois ports de l’axe Seine, la mer, les transports et Bercy, auquel s’ajoute Matignon. Des annonces seraient prévues sans tarder désormais, avant la fin du mois de novembre 2020, et pas forcément dans le cadre d’un Cimer.
Parmi les décisions attendues, en plus de celles portant sur la constitution de la gouvernance du futur établissement, il y a le nouveau calendrier pour l’intégration des trois ports qui n’aura pas lieu le 1er janvier prochain mais plutôt à la fin du premier trimestre ou du deuxième semestre 2021.
« Il y a une opportunité à ne pas rater à l’occasion de la fusion des trois ports de l’axe Seine, conclut Thomas Courtier. Il ne faudrait pas que la mise en place d’une organisation aussi importante se fasse au détriment de l’agilité dont les entreprises savent faire preuve et encore moins sans elles ».