Des chantiers finalisés et d’autres en cours
Parmi les chantiers qui ont avancé récemment, il y a la traversée de Tournai par l’Escaut désormais accessible aux bateaux de classe Va, 2 500 tonnes depuis fin janvier 2020 et qui s’inscrit dans le cadre du projet européen Seine-Escaut. Egalement en perspective de ce projet, il y a la modernisation des trois sites éclusiers du versant Sambre du canal Charleroi-Bruxelles. « En renouvelant les stations de pompage de ces trois sites et en modernisant toute leur électromécanique, le SPW Mobilité et Infrastructures sécurise l’approvisionnement en eau du canal et ouvre la porte au dédoublement des écluses en classe Va dans les années à venir ».
Sur le canal Nimy-Blaton-Péronne, la navigation est devenue possible avec 11,40 mètres de large. « Il s’agit, ici, d’utiliser l’infrastructure existante au maximum de ces capacités. La largeur de 11,4 mètres permet à certains projets industriels spécifiques de voir le jour dès à présent en attendant des améliorations complémentaires qui interviendront dans le cadre de Seine-Escaut ».
D’autres travaux ont commencé sur les voies navigables, par exemple la remise en navigation et l’approfondissement du canal Condé-Pommeroeul, « lien emblématique entre la Wallonie et la France », avec une réouverture programmée pour 2022. En 2021, la nouvelle écluse d’Ampsin-Neuville de 225x12,5 mètres sera achevée, une étape sur le chemin du dédoublement du site en classe VIb. En 2023, celui-ci comportera une écluse de 225mx25 m et une de 225mx12,5 m. « Avec ce chantier, cofinancé par l’Europe, la modernisation des écluses du bassin de la Meuse s’achèvera ».
Pour le barrage de Monsin, « un ouvrage critique pour le bassin liégeois, les travaux prévus au printemps ont dû être reportés en 2021. Trois pertuis supplémentaires du barrage seront réalisés à ce moment-là. Il subsistera un pertuis à rénover pour achever la modernisation complète du barrage ».
Un schéma stratégique des voies navigables 2050
Sur le plan politique, le 9 juillet 2020, le gouvernement wallon a adopté une « stratégie régionale de mobilité des marchandises ».
« Ce texte, en cours de finalisation grâce à la consultation de plusieurs acteurs du secteur, fera l’objet d’un plan d’actions prochainement. Le SPW Mobilité et Infrastructures travaille à l’ébauche de ce plan qui sera largement concerté avec les différents acteurs. Comment diminuer de 7 % la part modale des routes pour 2030 ? Comment le secteur contribuera-t-il à la diminution drastique des gaz à effet de serre ? Des questions auxquelles la stratégie veut apporter une solution concrète ».
Le SPW Mobilité et Infrastructures a élaboré un « schéma stratégique des voies navigables 2050 ». C’est « à la fois une vision et une méthodologie pour objectiver le développement de son réseau fluvial. Au sein de six thématiques principales (transport fluvial, gestion des eaux, mobilité, environnement, autres fonctions, asset management), le schéma stratégique identifie les besoins des usagers, ainsi que les évolutions probables ou envisageables des activités et de l’environnement de la voie hydraulique : nouvelles technologies, évolutions de l’activité économique, changement climatique, etc ». Le schéma a été remis au gouvernement wallon.
Seine-Escaut en service en 2028
A ce dernier, le SPW Mobilité et infrastructures a également confié une programmation 2021-2028 pour le projet Seine-Escaut en Wallonie. Trois engagements sont listés, dans la suite de ce qui est prévu dans l’Acte d’exécution : réouverture du canal Condé-Pommeroeul, construction de quatre nouvelles écluses et adaptation du tracé de la dorsale wallonne entre Pommeroeul et Namur au gabarit 2500 tonnes, développement des services à la navigation sur tout le secteur.
« Au terme de cette programmation, Seine-Escaut cessera d’être un projet pour devenir un véritable service complet pour les usagers du transport fluvial ».
Plus proche en termes de calendrier, il y a le démarrage du projet européen « Towards more efficient and resilient Inland waterways in Wallonia » et le lancement de trois études pour poursuivre la transition du réseau fluvial wallon avec une échéance de réalisation pour 2023. Les trois études sont : rehaussement des ponts du canal Albert pour harmoniser cet axe à 4 couches de conteneurs entre Liège et Anvers, résilience au changement climatique du réseau à travers ses ressources en eaux, besoins futurs du réseau en carburants alternatifs.
Enfin, en mai 2020, le nouveau plan wallon d’aides aux transports alternatifs pour la période 2021 à 2025 a été adopté par le gouvernement de la région. « Il prolonge ses objectifs essentiels en les adaptant : développer le transport fluvial, ferroviaire et intermodal de marchandises en Wallonie et pérenniser une flotte de navigation intérieure performante. Un exemple d’adaptation pour les bateaux : un accent renforcé pour les innovations logistiques ou en matière de motorisation avec une prime allant jusque 50 % des montants investis ». Le plan doit être validé par la Commission européenne avant d’être définitivement adopté par la Wallonie.