Sur les neuf premiers mois de 2018, le tonnage transporté en fluvial sur les différents bassins français a augmenté de 3,6 %, grâce à la reprise des trafics liés au BTP et surtout aux bons résultats de la filière céréalière. Le transport fluvial de conteneurs, en revanche, a souffert en 2018, et affiche globalement, avec 399 542 EVP, un recul de 4,1 % du nombre de boîtes transportées.
Le bassin de la Seine a été durement frappé par les crues du début de l’année 2018 : à fin juin, le trafic fluvial conteneurisé y était en baisse de 9,4 % par rapport au premier semestre 2017. L’été a été marqué par une nette reprise, puisque sur les neuf premiers mois de 2018, un total de 172 760 EVP ont été transportés, ce qui ramène la diminution du trafic fluvial à 3 % depuis le début de l’année. Dans le même temps, Haropa, annonce un trafic de conteneurs maritime en repli de 2 %. Quant aux conteneurs ferroviaires au port du Havre, ils affichent à fin septembre un recul de 15 % : il n’en a été manutentionné que 56 000 EVP sur neuf mois, essentiellement à cause de la grève SNCF du printemps 2018.
Le bassin du Rhône a aussi souffert d’une chute de trafic fluvial conteneurisé au cours des neuf premiers mois de l’année, VNF annonçant un trafic de 60 485 EVP (-7,4 %). La tendance s’inverse depuis juillet sur le Rhône, puisque le recul atteignait près de 12 % pour le seul premier semestre. Les conteneurs transportés sur le bassin pourraient à fin 2018 tendre vers un trafic équivalent à 2017, autour de 85 000 EVP, selon les estimations de la CNR. Une amélioration est encore attendue en 2019, avec une plus grande régularité des navettes fluviales au départ de Fos.
Le bassin du Rhin est celui dont le trafic conteneurisé a le plus souffert en 2018 : sur la partie française, VNF a recensé seulement 84 139 EVP sur neuf mois (-19,1 %). Une longue période de basses eaux, entamée dès le mois de juin, a réduit la capacité d’emport des bateaux, le Rhin atteignant des niveaux d’eau historiquement bas. La situation s’est dégradée jusqu’à fin novembre, avec des arrêts de trafic pour certains opérateurs. La grande crainte des transporteurs fluviaux était de voir la situation empirer à l’arrivée de l’hiver, habituellement synonyme de basses eaux puisque les précipitations sont retenues à l’amont sous forme de neige. La douceur et les pluies du mois de décembre ont heureusement fait remonter le niveau d’eau du Rhin.
Le port de Strasbourg, à fin octobre, affichait un plongeon de 22 % de son trafic toutes marchandises confondues, avec seulement 5,3 Mt manutentionnées. De janvier à novembre 2018 inclus, Strasbourg n’a manutentionné que 63 000 EVP (-36 %). Au cours du mois de novembre, seulement 1 115 EVP sont passés par Strasbourg, soit sept fois moins qu’en novembre 2017.
Le Nord au plus haut
La Moselle tire son épingle du jeu, avec une hausse de trafic fluvial conteneurisé de 23 %, mais dans un volume total encore modeste de 1 672 EVP. C’est le bassin du Nord qui affiche les meilleures performances : le transport fluvial de conteneurs y a augmenté de 18,2 % au cours des neuf premiers mois de l’année. Avec 80 486 EVP, le Nord, qui n’a développé que depuis peu les conteneurs fluviaux, fait désormais jeu égal avec le Rhin, premier fleuve français où des conteneurs ont été chargés sur bateau. La croissance du trafic fluvial de conteneurs, particulièrement vive dans le Nord depuis 2015, a encore accéléré cette année avec le renforcement de l’offre Nord Ports Shuttle, qui aligne désormais quatre navettes entre Dunkerque, Dourges et Lille et a étendu ses rotations jusqu’à Valenciennes.