CFT Rhône a maintenu ses activités pendant la crise sanitaire, davantage avec les marchandises dangereuses et les colis lourds qu’avec les conteneurs en très fort recul.
«En terme d'activité, fin 2019, le budget prévu était au rendez-vous, si on exclut la période de grève de décembre », selon Christophe Seux, responsable régional Rhône-Saône auprès de CFT. Le résultat a presque été atteint.
CFT Rhône développe principalement son activité autour du transport des marchandises dangereuses et des conteneurs. Il y a aussi l’activité colis lourds qui a maintenu un « bon calendrier de commandes et contribue à équilibrer le chiffre d'affaires par rapport à la baisse d'activité du premier semestre 2020 ». L’agence communique positivement sur l’absence de cas de Covid-19 et la continuité de l’activité pendant le confinement.
Le transport conteneurs a subi une chute de son activité, liée, dans un premier temps, aux mouvements de grèves puis à l’arrêt de la navigation pendant 6 semaines suite à l’accident à l'écluse de Sablons. La société a dû s’adapter en faisant des trajets Fos-Valence avec des déchargements de seulement 30 à 50 EVP et des transports en camion jusqu’à Lyon. Mais sans espace de stockage, le rendement a été limité. « Cette ligne palliative a permis de ne pas stopper l'activité mais, malgré tout, on n’a pas pu conserver le même niveau de rentabilité qu’habituellement », souligne le responsable régional.
Christophe Seux en ressortant les chiffres des années précédentes a relevé qu’en 2015, l’activité conteneur se chiffrait à 62 000 EVP. Ensuite, une nette dégradation s’était installée due, notamment, à la gestion des escales à Marseille-Fos. « Le manque de fluidité a entraîné la chute de l’activité. Le groupe a travaillé avec les acteurs portuaires et la CNR à la recherche de solution afin de la relancer avec un portique dans le port de Lyon plus rapide à utiliser. En 2019, nous sommes parvenus à une augmentation de 10 000 EVP supplémentaires, soit 50 330 EVP. Ce résultat démontrait une bonne inflexion des conteneurs. Entre Marseille-Fos, la CNR et le port de Lyon, on a essayé de fiabiliser les transports et on a vu que les chiffres parlaient avec une augmentation de l’activité ».
Deux pousseurs au lieu de trois
Le confinement et ses conséquences ont, de nouveau, fortement affecté le marché du conteneur sur le bassin Rhône-Saône. Cette situation « se fait encore sentir », précise Christophe Seux. La baisse d’activité est estimée à -40 %. « Notre objectif est d'arriver à maintenir 60 000 EVP. Nous sommes dans un volume de 22 000 EVP, alors que nous devrions parvenir à un résultat de 40 000 EVP à cette date », reprend le responsable de CFT. Cependant, une légère progression mois par mois est notée mais qui ne permettra pas « d'atteindre le volume attendu en fin d'année ».
Sur l’axe Rhône-Saône-Méditerranée où, habituellement, sont comptabilisés trois départs par semaine entre Lyon et Marseille-Fos, assurant l’activité de sept barges et trois pousseurs, le trafic n’est plus réalisé à sa pleine capacité. Cela représente un tiers des moyens de transport en moins que peut produire la compagnie de transport fluvial. Seulement un quart des effectifs de l’agence travaille sur les conteneurs. Pour l’instant, seuls deux pousseurs sur trois travaillent sur le Rhône. Christophe Seux annonce : « Nous n’avons plus que deux aller-retour par semaine. Nous restons préparés à reprendre l’activité et nous avons le matériel et les équipes nécessaires pour l’assurer. Mais pour l’heure, la reprise n’est pas encore là ».
Pendant la période de confinement, la compagnie a beaucoup travaillé avec le transport de produits chimiques. « Par exemple, certaines sociétés de la filière chimie ont modifié leurs productions pour la fabrication de gel hydro-alcoolique. Nous avons eu un pic d’activité au cours des mois d’avril, mai, juin et juillet 2020 » détaille Christophe Seux. Le maintien de l’activité par le biais des produits chimiques et des colis lourds a permis, partiellement, à CFT Rhône de rattraper le retard créé par l’accident de l’écluse de Sablons et la période de confinement en terme de chiffres d’affaires.