Le Premier ministre s’est rendu sur le site de Valenton/Bonneuil-sur-Marne le 27 juillet 2020 en compagnie de deux de ses ministres, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Jean-Baptiste Djebarri, ministre délégué aux Transports.
Un déplacement dont l’objectif affiché était de « parler du fret ferroviaire, un sujet majeur », a déclaré le Premier ministre, rappelant que cette visite avait lieu juste après la réunion du conseil de défense écologique, « qui scande la mise en œuvre de l’action gouvernementale en faveur de la transition écologique ».
Dans sa prise de parole, Jean Castex a indiqué : « Comment faire circuler les marchandises par le train plutôt que par la route ? Tout le monde voit les effets positifs que cela peut avoir, en termes de CO2, de sécurité routière, sur l’environnement, etc. Sauf que c’est un sujet qui progresse avec beaucoup de difficulté. Le fret ferroviaire est dans une situation défavorable par rapport à la route ».
Pour lui, « il est évident » que le fret ferroviaire fait partie des moyens pour atteindre les objectifs de la transition écologique et des mesures à mettre en œuvre parmi les propositions retenues de la convention citoyenne. Le fret ferroviaire et ses développements futurs seront l’un des points importants du plan de relance dont la présentation est prévue pour le 24 août.
Gratuité des péages jusque fin 2020 puis division par deux en 2021
« Nous allons prendre un certain nombre de dispositions très structurantes pour ce secteur dans le cadre du plan de relance. Mais d’ores et déjà, le conseil de défense écologique a décidé de donner une impulsion nouvelle » et validé deux mesures.
La première mesure est la gratuité des péages pour les sillons des trains de fret jusqu’à la fin 2020 et une division par deux de ceux-ci en 2021. « C’est un effort significatif, un signal fort donné par le gouvernement. C’est une première étape dans le plan de reconquête du fret ferroviaire », a précisé le Premier ministre.
Interrogé pour savoir qui compensera les pertes financières des péages de sillons en moins pour la SNCF, il a répondu que « ce serait évidemment l’État ». Cela représente 63 millions d’euros en 2020 et 63 millions en 2021, selon Matignon. Grâce à ces incitations, l’État espère voir 20 000 poids lourds de moins sur les routes en 2021, correspondant à 425 000 tonnes de CO2 émis en moins.
« Nous voulons développer les autoroutes ferroviaires »
La deuxième mesure annoncée par Jean Castex est : « Nous voulons développer les autoroutes ferroviaires ». Il a ajouté concernant la fermeture de « la ligne des primeurs » entre Perpignan et Rungis : « C’est une situation peu compréhensible, on ferme une solution de transport écologique, un mode de transport qui doit être plus efficace et robuste ».
Il a cité comme nouvelles lignes d’autoroute ferroviaire : Bayonne-Cherbourg, Sète-Calais, et donc Perpignan-Rungis mais qui serait étendue vers Anvers et Barcelone. Il faut noter, ici, que les deux premières lignes listées sont des projets portés par des opérateurs eux-mêmes. Pour Perpignan-Rungis, il a évoqué « des questions de tonnage pour la rendre compétitive » tout en insistant sur la volonté de « la faire redémarrer dans de bonnes conditions dans les prochains mois ». Des appels à projets vont être lancés d’ici fin 2020 « pour les aspects techniques ».
« Il faut investir dans le fret ferroviaire »
Les aspects investissements, travaux de modernisation du réseau, restructuration de la gestion, amélioration de la compétitivité ont été abordés en fin d’allocution.
« Nous devons investir parce qu’il y a aussi besoin de travaux de modernisation, on le voit bien. Le transport combiné, c’est l’avenir. Il s’agit donc d’un sujet essentiel dans le cadre du plan de relance vers la transition écologique, qui en sera l’un des marqueurs. Nous sommes engagés dans un travail de longue haleine ».
Pour le Premier ministre, « des efforts ont déjà été faits », il faut aller plus loin : « Il faut restructurer la gestion du fret ferroviaire, sa compétitivité,ce n’est pas un gros mot, car il y a de la concurrence. Mais pour mettre tout le monde à arme égale, il faut investir dans le fret ferroviaire ».
Interrogé sur le montant des investissements prévus, Jean Castex a précisé que « le budget alloué sera rendu public lors des annonces concernant le plan de relance ».