Alors que le trafic sur le réseau navigable wallon dans son ensemble s’est contracté de manière assez sensible (-5,8 %) en 2019, Liège est parvenu à maintenir sa vitesse de croisière. À 15,9 millions de tonnes (-0,4 %), le trafic par la voie d’eau dans le premier port intérieur belge et troisième port intérieur européen est resté quasiment inchangé par rapport aux deux exercices précédents.
Si la barre des 16 millions de tonnes n’a pas pu être franchie, c’est parce que la forte hausse des matières premières secondaires (+39 % à 1,71 Mt), qui se hissent à la troisième place dans le classement des catégories de marchandises, n’a tout juste pas suffi à compenser le recul des produits pétroliers (-2 % à 3,30 Mt), des flux de houille et lignite (-13 % à 1,46 Mt) et des métaux (-12 % à 1,16 Mt). Les minéraux et matériaux de construction (6,09 Mt) n’ont pour ainsi dire pas bougé. Ensemble, ces cinq catégories représentent plus de 85 % du transbordement par la voie d’eau à Liège.
Si le trafic fluvial et total reste stable, les flux conteneurisés continuent à grimper en flèche. Ils ont enregistré en 2019 une nouvelle progression à deux chiffres, avec un gain qui se place cette fois à 12,5 %. Il s’agit de la croissance la plus « faible » depuis 2013. Ce constat donne par lui-même une idée du rythme d’expansion qu’a connu Liège dans ce secteur, où son score était de 27 640 EVP cette année-là. En six ans de temps, il a été multiplié par 3,5. Les trois terminaux à conteneurs liégeois ont manutentionné 96 220 EVP (contre 85 520 EVP en 2018), un nouveau record absolu. Le cap des 100 000 EVP semble à portée de main, mais il faudra attendre de voir quelle conséquence aura la crise du Covid-19 sur les trafics.
Liège reste aussi un port maritime accessible par le canal Albert à des caboteurs à faible tirant d’air. Le port en a accueilli 156 en 2019, le nombre le plus élevé depuis au moins cinq ans. Ils étaient moitié moins nombreux (78) en 2015. Ces navires acheminent directement vers Liège des aciers spéciaux en provenance d’Espagne et de Grande-Bretagne ou en exportent vers le Royaume-Uni, l’Irlande et le Portugal.
Redynamiser le rail
Tous modes confondus, le trafic du PAL s’est établi à 21,17 Mt, soit 1 % de moins par rapport à 2018. Le port précise que ce chiffre s’appuie uniquement sur les « trafics facturés », ce qui implique une sous-estimation des volumes liés au transport routier. Celui-ci, repris dans les statistiques, note une légère augmentation à 3,92 Mt. Selon le PAL, la part des trafics non recensés se monte à 2,3 Mt, ce qui pousse le trafic total pour les trois modes à 23,4 Mt.
Le rail essuie une perte de presque 11 % à 1,35 Mt, « due à une baisse d’activité sur le terminal coils de Renory ».
Le port dit travailler à la redynamisation du fret ferroviaire au sein de ses zones portuaires. Cet effort comporte un important volet infrastructurel, qui se concentre sur l’accès ferroviaire de la plateforme trimodale de Trilogiport et sur la desserte de l’île de Monsin. « Diverses solutions d’exploitation ferroviaire sont en cours d’analyse pour ce port. »
Le chiffre d’affaires du port autonome de Liège sur 2019 s’inscrit en hausse de 2,6 % à 4,51 millions d’euros. Les investissements à venir concernent notamment l’extension de la dalle du terminal à conteneurs de Trilogiport.
Pour 2020, Liège attend la mise en service d’un troisième hall logistique sur Trilogiport, le premier pour le compte du nouveau concessionnaire Weerts Supply Chain (WSC). Il aura une superficie de 20 000 m² et devrait être opérationnel à la fin du printemps.