En service depuis moins de trois ans, la navette fluviale de Forwardis pour Senalia, solution mutualisée de transport pour des céréales, a dépassé les 500 000 t. Un succès fêté mi-juin.
Forwardis et Senalia ont fêté le 15 juin 2018 à Rouen le succès de leur navette fluviale qui a transporté plus de 500 000 t de céréales depuis sa création il y a trois ans. Plus précisément, le tonnage a atteint 559 000 t à la fin du premier trimestre 2018, il était de 239 000 t lors de l’année de lancement, et a su traverser la grave crise céréalière de 2016/2017. L’événement a rassemblé à bord du bateau L’Escapade des représentants des organismes stockeurs, des coopératives céréalières, de Forwardis et de Senalia. L’occasion de voir ou revoir les installations portuaires installées au bord de la Seine à Rouen en naviguant et de partager un moment convivial à bord.
La navette fluviale Nord Seine est une solution mutualisée de transport mise en place en fédérant plusieurs coopératives pour transporter des céréales depuis les zones de collecte à destination des installations portuaires de Senalia.
« Notre idée est née sur la Seine pour répondre à un besoin de massification des flux et à une volonté d’équilibrer les trois modes de réception des céréales chez Senalia », a rappelé Alain Charvillat, directeur céréales export du groupe Senalia. L’idée, avantageuse d’un point de vue environnemental et financier, a convaincu les organismes stockeurs.
Forwardis, qui propose des solutions de transport de bout en bout par wagons isolés, trains entiers, combiné rail-route ou barges fluviales en France et en Europe, a été le prestataire choisi pour la mettre en œuvre. Senalia travaillait déjà avec Forwardis pour une navette ferroviaire mise en place en 2014. Celle-ci présente globalement un tonnage similaire à la navette fluviale.
« La navette, c’est vous, c’est nous, c’est le résultat d’un travail commun, a déclaré Nicholas Giraud, PDG de Forwardis, filiale du groupe SNCF Logistics. Elle a permis d’atteindre une part modale de 25 % pour le transport fluvial à destination des installations de Senalia à Rouen. La navette constitue un exemple concret de report modal. Le fluvial, quand la volonté est là, il est possible de le développer ». La réussite de la navette repose sur une industrialisation des besoins avec la mise en place d’une logistique partagée. Le pari de mettre ensemble les volumes, d’avoir un planning précis prévu et rempli à l’avance, un service régulier a été relevé pour aboutir à une chaîne globale et de bout en bout.
Pour Alain Charvillat, la navette permet de répartir davantage les flux, de massifier les tonnages, d’apporter de la régularité. La massification signifie davantage de souplesse et de volume de manière régulière. Parmi les axes de travail à l’avenir, il y a la gestion du manque de cale et la nécessité de maximiser les capacités. La navette fonctionne actuellement avec trois bateaux et fait appel à des unités supplémentaires avec un planning connu 1 mois à l’avance. Cela permet aux bateliers d’avoir une visibilité avec un planning ferme, de charger la barge à pleine capacité et d’optimiser les coûts.
Enfin, Senalia et Forwardis ont annoncé le projet d’une nouvelle navette fluviale adaptée au gabarit Freycinet sur la zone de la Champagne. Cette nouvelle navette fonctionnerait sur le même schéma que celle de Rouen.