Le simulateur de navigation fluviale de Promofluvia

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L’association Promofluvia a présenté lors d’une réunion récente le simulateur de navigation installé depuis le premier trimestre 2016 dans ses locaux situés au port de Lyon-Edouart Herriot. Ce simulateur de navigation fluviale, le premier développé en France intégrant une véritable cabine de pilotage, permet aux pilotes du Rhône de se former et de s'entraîner à naviguer, y compris dans des situations extrêmes, sur ce fleuve réputé difficile. L'association Promofluvia, créée en 1982, a pour vocation de valoriser le fluvial dans toutes ses approches. Son implication est totale afin que le fluvial, « grand oublié et grand sous-exploité des modes de transport », voit ses atouts mieux exploités. L’association compte une centaine d’adhérents, engagés et en majorité issus du monde fluvial, qui sont des professionnels, des collectivités mais aussi des particuliers, ce qui lui confère une réelle expertise et des compétences afin de conseiller, concevoir, innover et développer des idées qui ont pour objectif de (re)valoriser la voie d'eau et, de fait, son mode de transport. C'est dans ce contexte que s’inscrit le simulateur de navigation installé dans les locaux de Promofluvia au port de Lyon-Edouard Herriot. Il permet de renforcer la sécurité, l'efficacité mais aussi la fiabilité des pilotes sur le bassin Rhône-Saône. Il s'adresse à tout type de « population ». En particulier, précise Gilles Durel, président de l'association, « on travaille avec des navigants, des stagiaires qui viennent du monde du commerce, par le biais de la CFT avec Christophe Seux, souvent des jeunes pilotes issus du milieu fluvial ». Ce sont des jeunes gens qui ont acquis entre 3 et 4 ans d'expérience « qu'ils mettent en autonomie pour devenir des pilotes confirmés. Avec une mise en situation du passage sur les tronçons réputés délicats ». Ce qui apporte « un gain de temps dans l'apprentissage et des bons réflexes à la conduite ». La deuxième population est issue du lycée professionnel des Catalins à Montélimar en formation bac pro marinier. « Ils viennent pour découvrir, un peu, ce qu'est la navigation. Quand vous avez un apprenti, ici, il peut aller jusqu'au bout de son erreur et on peut, grâce au simulateur, le reprendre. En navigation, le pilote va intervenir avant qu'il y ait un sinistre ». La troisième population concerne les bateaux de croisière « qui ont beaucoup de turn-over ».

Comportement réel d’un bateau sans risque

Le simulateur de navigation représente une réponse aux besoins liés à l'augmentation du trafic sur l'axe Rhône-Saône qu'il soit de marchandises ou de passagers.

Dans son aménagement, il s'agit d'une timonerie avec un poste principal et 4 postes secondaires pour interagir, qui reprend toute l'instrumentation des configurations d'un bateau de commerce avec des commandes dîtes « shuttle » et de contrôle, tous les instruments de bord, les écrans de caméras latéraux ou arrière, y compris le radar, soit 75 instruments. Il permet une conduite à 240° avec un défilement de paysages entièrement numérisé (ponts, berges, balisage et écluses), auquel s’ajoute un écran pour la vue arrière. 70 kilomètres de linéaire du bassin Rhône-Saône sont simulés. L’écran est de 1,7 mètres de hauteur.

Ce sont les mariniers qui ont identifiés « comme des secteurs à risque » les 9 tronçons du Rhône (Vienne, La Voulte-sur-Rhône, le canal de Donzère, Montfaucon, Avignon, Tarascon, Arles et seuil de Terrain). « Le travail a été fait en amont avec les mariniers qui sont très expérimentés », souligne Gilles Durel. L'idée était d’aller chercher « les endroits où il y a le plus de difficultés pour naviguer ». Il y a aussi 6 sites sur la Saône pour lesquels les difficultés de navigation ont été reprises (Lyon, île Barbe, Cauzon-au-Mont d'Or, Chalon-sur-Saône, Verdun-sur-le-Doubs et Charnay-lès-Chalon).

Le simulateur reproduit également le comportement réel d'un bateau selon la météorologie, soit la pluie, le vent, l'inclinaison du soleil, tous les courants, les ordres de barre et de machines, l'hydrologie (étiages, hautes eaux). « On gère les débits, les limites de navigation et on peut faire aussi des combinaisons », relève Gilles Durel qui ajoute : « Le détail du paysage sur le simulateur n'est pas anodin, les mariniers utilisent des repères pour les manœuvres ».

Et puis, afin d'exercer les stagiaires, le simulateur déclenche des avaries qui n’entraînent aucune casse et permettent de se perfectionner. Cela est possible sur le comportement de cinq types de bateaux chargés ou vides, des automoteurs de 128 et 135 mètres ou un pousseur avec une ou deux barges, un paquebot à passagers. La réalisation du simulateur a représenté un investissement global de 2,7 millions d’euros financé par des fonds européens, la CNR, Cerema, le Comité des armateurs fluviaux, l'institut Fluvia, VNF et Promofluvia. Les formations bénéficient du financement de l'OPCA. Elles sont dispensées par l’organisme de formation Fluvia dans les locaux de Promofluvia.

Il faut aussi noter qu'il est possible d'assister à une démonstration, par exemple, pour les artisans-bateliers qui voudraient « quand même venir voir durant des périodes de chômage des écluses » le fonctionnement du simulateur. La démarche est simple, il suffit de s'inscrire par internet (https://promofluvia.fr/simulateur/). Bien sûr, la démonstration sera réalisée uniquement pour un groupe.

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