Comportement réel d’un bateau sans risque
Le simulateur de navigation représente une réponse aux besoins liés à l'augmentation du trafic sur l'axe Rhône-Saône qu'il soit de marchandises ou de passagers.
Dans son aménagement, il s'agit d'une timonerie avec un poste principal et 4 postes secondaires pour interagir, qui reprend toute l'instrumentation des configurations d'un bateau de commerce avec des commandes dîtes « shuttle » et de contrôle, tous les instruments de bord, les écrans de caméras latéraux ou arrière, y compris le radar, soit 75 instruments. Il permet une conduite à 240° avec un défilement de paysages entièrement numérisé (ponts, berges, balisage et écluses), auquel s’ajoute un écran pour la vue arrière. 70 kilomètres de linéaire du bassin Rhône-Saône sont simulés. L’écran est de 1,7 mètres de hauteur.
Ce sont les mariniers qui ont identifiés « comme des secteurs à risque » les 9 tronçons du Rhône (Vienne, La Voulte-sur-Rhône, le canal de Donzère, Montfaucon, Avignon, Tarascon, Arles et seuil de Terrain). « Le travail a été fait en amont avec les mariniers qui sont très expérimentés », souligne Gilles Durel. L'idée était d’aller chercher « les endroits où il y a le plus de difficultés pour naviguer ». Il y a aussi 6 sites sur la Saône pour lesquels les difficultés de navigation ont été reprises (Lyon, île Barbe, Cauzon-au-Mont d'Or, Chalon-sur-Saône, Verdun-sur-le-Doubs et Charnay-lès-Chalon).
Le simulateur reproduit également le comportement réel d'un bateau selon la météorologie, soit la pluie, le vent, l'inclinaison du soleil, tous les courants, les ordres de barre et de machines, l'hydrologie (étiages, hautes eaux). « On gère les débits, les limites de navigation et on peut faire aussi des combinaisons », relève Gilles Durel qui ajoute : « Le détail du paysage sur le simulateur n'est pas anodin, les mariniers utilisent des repères pour les manœuvres ».
Et puis, afin d'exercer les stagiaires, le simulateur déclenche des avaries qui n’entraînent aucune casse et permettent de se perfectionner. Cela est possible sur le comportement de cinq types de bateaux chargés ou vides, des automoteurs de 128 et 135 mètres ou un pousseur avec une ou deux barges, un paquebot à passagers. La réalisation du simulateur a représenté un investissement global de 2,7 millions d’euros financé par des fonds européens, la CNR, Cerema, le Comité des armateurs fluviaux, l'institut Fluvia, VNF et Promofluvia. Les formations bénéficient du financement de l'OPCA. Elles sont dispensées par l’organisme de formation Fluvia dans les locaux de Promofluvia.
Il faut aussi noter qu'il est possible d'assister à une démonstration, par exemple, pour les artisans-bateliers qui voudraient « quand même venir voir durant des périodes de chômage des écluses » le fonctionnement du simulateur. La démarche est simple, il suffit de s'inscrire par internet (https://promofluvia.fr/simulateur/). Bien sûr, la démonstration sera réalisée uniquement pour un groupe.