Le « scrubber sec », une solution d’avenir, selon la Méridionale

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Afin de se mettre en conformité avec la réglementation Marpol qui impose au 1er janvier 2020 un plafond de soufre de 0,5 % du fuel utilisé par les navires, la Méridionale a expérimenté durant trois mois un filtre à particules industriel qu’elle a « marinisé » sur le Piana. Une première mondiale, fruit d’un partenariat réalisé en collaboration avec l’Autrichien Andritz et le groupe Solvay. Les résultats sont bien au-delà des espérances, selon le président de compagnie maritime du groupe STEF. Explications. Alors que la plupart des armateurs équipent à toute vitesse leurs navires de scrubbers dits humides, la Méridionale a testé une autre voie en « marinisant » un filtre à particules terrestre. Marc Reverchon, président de la compagnie a présenté le 5 septembre 2019 au secrétaire d’Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari en déplacement à Marseille, les premiers résultats : « Nous avons testé ce filtre à particules sur le Piana durant trois mois et les résultats vont bien au-delà de nos espérances avec une teneur en soufre inférieure à 0,1 %. Nous obtenons la même performance que le GNL avec une réduction de 99,9 % de réduction de particules fines et ultrafines ». La campagne de tests a été effectuée sous le contrôle d’un organisme indépendant certifié NF. {{IMG:1}}

La Méridionale a annoncé avoir obtenu l’approbation de la société de classe pour ce filtre à particules (FAP). Elle attend désormais le feu vert de l’État du pavillon (commission centrale de sécurité) pour passer à la phase industrielle et équiper le deuxième moteur du Piana d’un FAP supplémentaire. La technologie consiste à capturer, dans un premier temps, les soufres et les particules fines et ultrafines contenues dans les gaz d’échappement au moyen d’un procédé chimique à base de bicarbonate de soufre. Ce premier test sera suivi d’une autre campagne d’essais.

Un deuxième test pour traiter les NOx

Cet été, quand les autres navires crachaient leur épaisse fumée noire, le Piana n’émettait qu’une fumée orange qui correspond aux émissions d’oxyde d’azote (Nox) qui seront traités l’année prochaine. « Début 2020, nous testerons une chaussette dotée d’un catalyseur pour traiter les Nox », a annoncé Marc Reverchon.

Ainsi, le retrofit total du navire amiral de la compagnie est programmé l’année prochaine avec un système trois en un (traitement des Sox, Nox et particules). Par ailleurs, le retrofit du Kallisté est à l’étude avec une possibilité d’intégrer les FAP, pour le moins volumineux, dans les cheminées.

Le pdg de la Méridionale explique que ces filtres peuvent être intégrés dès l’origine au moment de la construction du navire. Des compagnies maritimes étudieraient cette possibilité.

Ce procédé, d’un coût global de 4,5 M€, a bénéficié du soutien financier de l’Ademe et de la Région Sud et du partenariat avec Andritz (spécialiste des technologies d’épuration des gaz d’échappement), Solvay (pour la poudre de bicarbonate de sodium) et également les Chantiers de l’Atlantique.

Marc Reverchon a précisé que les résidus étaient récupérés et le bicarbonate retraité par Solvay.

Cette solution, si elle était déployée à grande échelle devrait permettre à la Méridionale de continuer à s’avitailler en HFO à 3,5 % dont les prix devraient chuter à compter du 1er janvier 2020. Seule ombre au tableau, le manque de perspectives de la Méridionale, écartée de Bastia et Ajaccio sur la prochaine délégation de service public de quinze mois.

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