Le port de Sète mise sur le ferroviaire et l’intermodalité

Le port de Sète mise sur le ferroviaire et l’intermodalité dans le cadre de son plan stratégique 2021-2025 entre autres priorités. Une dynamique appuyée par le développement des autoroutes ferroviaires, dans la suite des annonces du Premier ministre fin juillet 2020 sur le transport combiné. « Le fluvial est toujours une priorité au même titre que le ferroviaire sur le port de Sète », affirme Olivier Carmes, directeur général de l'établissement public régional (EPR) Port Sud de France. Premier port de commerce de la région Occitanie, Sète propose des solutions au report modal grâce à son offre multimodale. Ce qui lui permet de fournir à ses opérateurs des interfaces mer/rail et mer/fluvial. Tout en participant, selon le directeur général, « à la lutte contre les gaz à effet de serre ». La desserte multimodale de ce port est un atout grâce à sa liaison directe avec le réseau d'autoroute sud-européen, son interconnexion avec le réseau ferroviaire et son accès direct à la voie fluviale via le canal du Rhône à Sète. Des axes clairement définis comme prioritaires dans sa stratégie de développement.

Plan stratégique 2021-2025

Dans l'élaboration de son plan stratégique 2021-2025, l'objectif, devenu une priorité pour le port, est de répondre aux enjeux environnementaux avec la transition énergétique, l'écologie industrielle, l'intégration paysagère… Sans, pour autant, oublier de pérenniser les différents projets déjà réalisés.

Dans son plan stratégique 2021-2025, le port souhaite doubler la part de post-acheminement pour passer de 10 à 20 %. 10 millions d’euros vont être investis par la région Occitanie et l’EPR dans l’aménagement d’une nouvelle plateforme ferroviaire, attendue pour fin 2020. Celle-ci permettra le chargement de trois trains en simultané contre un seulement actuellement. Ces projets ferroviaires pourraient se concrétiser à court terme et la consultation de l’opérateur privé « serait en cours ».

Il faut rappeler que 2019 pour Sète a été l’année du trafic RoRo en provenance de Turquie, en lien avec le développement de l’activité ferroviaire grâce aux nouvelles connexions avec le Luxembourg et Calais.

Une première expérimentation en novembre 2019

Les déclarations du Premier ministre fin juillet 2020 sur le transport combiné, ont mis en avant les ports décentralisés de Sète et Calais pour participer au développement d’autoroutes ferroviaires. Jean-Claude Gayssot, président du port de Sète, et Olivier Carmes, se sont félicités « que le Premier ministre ait retenu la connexion ferroviaire Sète-Calais dans les trois projets d’autoroutes ferroviaires annoncés ».

Une première expérimentation a été menée entre les deux ports avec l’opérateur ferroviaire Viia en novembre 2019. Elle était basée sur le trafic DFDS de remorques et de conteneurs en provenance de Turquie, faisant escale trois fois par semaine au port de Sète. Au départ de la cité sétoise, ce sont plus de 10 000 remorques qui utilisent le mode ferroviaire. L'objectif est atteindre un nombre de 40 000 au cours des prochaines années.

Cette annonce gouvernementale a conforté l’orientation du projet stratégique 2021-2025 sur le verdissement des activités du port de Sète et le développement de l’intermodalité des trafics.

Premier port de France à avoir investi dans un terminal ferroviaire basé sur la technologie ModaLohr permettant la manutention de remorques non préhensibles, le port de Calais est déjà desservi par trois autoroutes ferroviaires en provenance d’Orbassano (Italie), de Le Boulou (66) et de Mâcon (71). L’ouverture d’une liaison ferroviaire vers Sète viendrait renforcer le nœud ferroviaire du port de Calais et permettrait de poursuivre l’objectif à atteindre des 100 000 remorques transbordées tout en contribuant à faire baisser les émissions polluantes.