Le port de Paris atteint 25 Mt de trafic fluvial en 2019

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Pour la première fois depuis les années 1980, le trafic fluvial en Île-de-France a cumulé 25 Mt en 2019. Cette annonce, faite lors d’une cérémonie des vœux de Haropa le 14 janvier 2020 à Paris, n’a pas été suivie de celle de la ville qui accueillera le siège de Haropa après la fusion des trois ports de l’axe Seine. Le Havre ? Rouen ? Paris ? Le choix, très attendu, de la ville qui accueillera le futur siège de Haropa après fusion des trois ports de l’axe Seine n’a pas été dévoilé lors de la cérémonie des vœux de Haropa, qui s’est tenue à Paris le 14 janvier 2020. Présidente du Port autonome de Paris, Catherine Rivoallon, qui mène depuis près d’un an une mission de préfiguration du futur ensemble portuaire unique de la Seine, a annoncé avoir rendu ses propositions au gouvernement, auquel il revient de prendre la décision. Elle a aussi rappelé le peu de temps qu’il reste avant de mener à bien la fusion des trois ports : « La date du 1er janvier 2021 est proche, et nous tiendrons les délais ».

Catherine Rivoallon, à l’occasion de ces vœux, n’a fait qu’un bref bilan de l’année 2019 : « une année particulière, car marquée par une activité francilienne significative : nous avons passé le cap historique des 25 millions de tonnes ». Un tel tonnage n’avait pas été atteint par le Port autonome de Paris depuis les années 1980. La présidente du port a aussi souligné l’ambition collective de tous les acteurs « de faire rayonner les ports du Havre, Rouen et Paris, d’améliorer la compétitivité et la résilience de notre écosystème portuaire, de bâtir des solutions logistiques innovantes et attractives, et de développer notre hinterland en renforçant notre offre de service multimodale, et en capitalisant sur nos bonnes pratiques. Cette ambition est rendue possible grâce à ce projet inédit et de grande envergure d’intégration des trois ports de l’axe Seine. Il nous permettra de basculer – collectivement – d’un port aménageur vers un véritable port entrepreneur, c’est-à-dire agile, innovant, smart et green ».

« Libérer les énergies entrepreneuriales »

Seine Port Union, association qui réunit les communautés portuaires de Paris, Gennevilliers, Rouen et Le Havre, a placé ses vœux sous le signe de la fusion à venir des ports de l’axe Seine. Olivier Jamey, président de cette association et président de la Communauté portuaire de Paris, a coloré son discours sous la couleur vert d’eau, qui allie le bleu de la mer et le vert du fleuve : « La création d’un port unique doit être le point de départ d’une nouvelle manière d’approcher les problématiques de transport, en profondeur jusqu’à la porte des clients, avec une valeur cardinale : la fluidité ». Parmi les propositions de Seine Port Union : des formations polyvalentes pour que les travailleurs portuaires puissent passer facilement d’un poste à l’autre, ou encore la création au sein du port de binômes pour allier compétence et proximité, le client ayant ainsi pour interlocuteur « un contact qui suivrait le client sur l'axe, et aurait la compétence du métier, associé à un contact local, qui aurait la compétence du terrain ».

Olivier Jamey a aussi exhorté l’État à « voir dans son domaine une ressource économique, et non plus un sanctuaire, et à libérer les énergies entrepreneuriales, pour nous mettre à égalité de nos compétiteurs. La gestion du domaine par les ports n'incite pas à l'investissement en cours de convention, il ne permet pas aux acteurs qui sont censés incarner la compétitivité d'être agiles et réactifs, et il contribue à les fragiliser en fin de convention ». Enfin, il a terminé son propos en évoquant le choix à venir de l’implantation du siège de Haropa : « Peut-être serez-vous surpris que je ne prononce pas des vœux sur la localisation du futur siège du port unique. La chronique s’alimente d’elle-même. C’est le seul vrai sujet, où finalement entre nos Communautés nous pourrions nous chercher querelle, car il ne nous est pas possible, par nature, d’être d’accord. Consacrons-y donc une énergie mesurée, et espérons que la chose sera vite tranchée pour préserver tout notre influx pour le contenu du projet ».

Un nouveau directeur des Ports de Paris

Antoine Berbain, directeur général délégué de Haropa, a répondu aux demandes des communautés portuaires. Celui qui est fortement pressenti pour être nommé par le gouvernement pour succéder à Régine Bréhier à la direction des Ports de Paris, puisqu’un avis en ce sens a été rendu par le conseil d’administration du port, s’est engagé à « faciliter le plus possible les investissements privés sur le domaine public portuaire ».

Il a aussi réaffirmé la « nécessaire concrétisation de la transition écologique et énergétique dans laquelle nous devons prendre un rôle plus actif et plus déterminé et c’est ce que nous comptons faire en 2020. Bien évidemment, le développement du transport fluvial, qui constitue notre ADN, est et continuera d’être au centre de notre action en la matière car il est un atout réel et consensuel pour réussir cette transition ».

Antoine Berbain a aussi souligné que le transport fluvial devait réduire ses émissions polluantes, en particulier avec l’électrification des sites d’escales pour que les bateaux de croisières comme ceux de transport de marchandises puissent couper leurs moteurs à l’arrêt. Un objectif qui sera atteint à Paris pour 100 % les paquebots fluviaux dès 2021. Enfin, il a conclu en invitant à faire le « pari de la Seine » pour les Jeux olympiques de Paris 2024, afin que cet évènement profite au tourisme fluvial comme au transport de déblais, de matériaux de construction ou encore à la logistique urbaine.

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