Le port de Nantes-Saint-Nazaire dans une dynamique de croissance

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Porté par une conjoncture favorable, le grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire termine l’année 2018 avec un trafic de 32,5 Mt. Une hausse de +8,8 % imputable à la croissance du GNL mais aussi aux nombreux aménagements et actions commerciales engagées ces dernières années. Le port commence à récolter le fruit de ces investissements.

Une croissance de 27 % en tonnage et de 20 % en chiffres d’affaires (75 M€ en 2018) en deux ans. « Nous n’avions pas connu ça depuis des années. On a enfin un bilan présentable. Le taux de remboursement de la dette a été ramené de 8 à 4 ans. Elle est devenue digeste et nous permet de poursuivre nos investissements », s’est félicité Françis Bertolotti, président du conseil de surveillance du grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire (GPMNSN), au regard d’une année 2018 venue confirmée l’embellie de 2017 (+17,3 %).

Avec 32,5 Mt, l’activité a progressé de 8,8 % en 2018 par rapport à 2017. L’énergie, comptant pour les deux tiers du trafic, reste l’activité dominante et la raison d’être de Nantes-Saint-Nazaire, qui entend s’affirmer comme le grand port de l’Ouest. « Ce qui nous qualifie comme grand port d’Etat, c’est l’énergie mais ce qui nous a sauvé pendant les périodes d’attrition du gaz, ce sont les trafics régionaux », précise Françis Bertolotti.  Si sur les vracs liquides (22,9 Mt), le pétrole brut accuse un fléchissement de 7,7 %, le gaz naturel a lui bondi de plus de 100 % pour culminer à plus de 7,2 Mt. De fait, depuis la construction du terminal méthanier à Montoir-de-Bretagne dans les années 1980, Nantes-Saint-Nazaire a acquis une véritable légitimité dans ce secteur. Au point d’avoir démontré sa capacité de transbordement de gaz entre des méthaniers brise-glace russes et des navires au long cours en 24 heures, ainsi que le chargement de camions et l’expédition par la route.  « Le site est devenu un vrai hub pour le gaz naturel (GNL) et porteur de sens à l’heure de la transition énergétique », souligne le représentant du port. En ce sens, le GPMNSN doit réceptionner, en février 2019, la drague Samuel de Champlin après une remotorisation complète pour fonctionner au GNL. Malmené par un trafic de charbons en baisse de près de 30 %, les vracs solides terminent l’année à -5 %, soutenus par la reprise de la campagne céréalières en forte hausse (+31,5 %), notamment à l’export (+34 %). Même si les importations ont, elles, diminué de moitié.

153 rotations pour le service fluvial Flexiloire

Considérées comme une illustration de la diversification et du dynamisme industriel et logistique du port, les exportations ont, tous secteurs confondus, progressé de +14,3 %, et les importations de +6,3 %.

En progression constante depuis trois ans, le trafic roulier a largement bénéficié des flux maritimes (+5,1 %) d’Airbus, notamment depuis l’ouverture de la ligne transocéanique Milk Run Atlantic, entre les sites de Montoir-de-Bretagne et de Mobile aux Etats-Unis. Le port a investi 40 M€ pour accroître et renforcer les quais de débarquement, où l’entreprise TGO investit dans une nouvelle génération de portiques pour accompagner la croissance de ce secteur. Si l’essor est modeste (+5 %), le potentiel d’évolution est là. L’an dernier, le terminal roulier a vu transiter 107 000 véhicules, 16 000 remorques et 730 tracteurs à destination de l’Espagne, de la Méditerranée et de l’Europe du Nord. Ce secteur a aussi permis l’expédition de vedettes, de tramways ou encore du satellite Aeolus, conçu par Airbus Defence and Space. L’année 2018 aura aussi été marquée par un fort développement de l’activité conventionnelle. Grâce à l’activité navale, le transport de bobines d’acier a progressé de 20 %. Fruit des investissements réalisés ces dernières années (110 M€ depuis 2015), le port a notamment vu le nombre de colis lourds se développer fortement. La réfection et le redimensionnement XXL du boulevard des Apprentis à Saint-Nazaire (15 M€) ont permis d’accompagner la multiplication par deux des exportations du motoriste Man Energy Solutions et l’expédition de nacelles d’éoliennes offshore produites par General Electric pour le parc en mer de Merkur en Allemagne. Encalminé par les difficultés rencontrées par la filière agroalimentaire des Pays-de-la-Loire, le trafic de conteneurs boucle, lui, une année stable, malgré un premier semestre de bonne tenue à +6,7 %.

Lancé en janvier 2018, le service fluvial Flexiloire a réalisé 153 rotations. Au-delà d’Airbus, le principal client, ce nouveau service a attiré le fabricant de moteur XXL Man Energy Solutions et cherche à s’ouvrir aux transports de conteneurs et de déchets. « Il est essentiel que le port s’ouvre à de nouveaux services innovants comme on peut le voir ailleurs dans les Smart Ports (dit ports intelligents ou connectés), jusqu’à présent non développés ici », observe Olivier Trétout, le nouveau directeur général du GPMNSN. « Des potentiels existent… tout n’est pas exploités à 100% », affirme ce professionnel du transport maritime, passé par le public et le privé (CMA CGM) fraichement débarqués de Jamaïque où il dirigeait le Kingtson Freeport Terminal et pilotait un programme d’investissements permettant à ce hub d’opérer les grands navires New Panamax.

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