Le port d'Arles a reçu une deuxième grue modèle MHC 65

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Le port d’Arles a reçu une deuxième grue mi-décembre 2019, une opération qui a nécessité une coopération entre plusieurs acteurs. Un nouvel équipement dont l’objectif est de renforcer la qualité de l’offre de services proposés par le port d’Arles. Le déchargement de la nouvelle grue a été réalisé le 17 décembre 2019 sur les quais du port d'Arles. De nombreux intervenants ont assisté à cet événement qui a eu lieu sous la supervision de Benoît Ponchon, directeur du port d'Arles, et en présence du président de la CCI du pays d'Arles Stéphane Paglia. La marge de manœuvre pour sortir le colis de la barge relevait « de l'horlogerie suisse. On avait une marge de 20 cm de chaque côté, il fallait que le colis soit dans l'axe médian de la cale. C'était vraiment cela que l'on se devait de maîtriser » a indiqué Jérôme Dumas, chargé d'affaires colis lourds XXL chez CFT, lors de cette opération de manutention assez exceptionnelle. « Un port digne de ce nom doit avoir la capacité de décharger de la marchandise et de la dispatcher en un temps record », souligne le port d'Arles. L'arrivée de cette nouvelle grue intervient donc dans la continuité des objectifs de qualités des offres de services du port. « Le projet d'avoir une nouvelle grue qui corresponde à l'activité du port en développement date d'au moins 4 ans, lors de la précédente mandature », précise le président de la CCI du pays d'Arles Stéphane Paglia.

Cette grue à câbles sur pneu de marque Fantuzzi Reggiane, modèle MHC 65, d'une capacité de 40 tonnes pour un budget global (grue + transport) d'environ 500 000 euros, vient en remplacement de la grue Duro Felguera qui sera retirée prochainement après 30 ans d'activité.

Benoit Ponchon, le directeur du port d’Arles, qui travaille en réseau avec Medlink Ports a pu bénéficier de l'information de la vente d'une grue MHC 65 au port de Valence dans le bon timing et celle-ci n'avait que peu d'heures de fonctionnement. « On peut suivre sur le réseau les choix des stratégies d'aménagement des autres ports et la vente d’une grue est tombée au moment où nous conduisions nos recherches », explique Benoit Ponchon.

Davantage de polyvalence

Il s'agit d'une grue thermique mobile de 160 tonnes, très souple, elle peut lever 40 tonnes à 16 mètres et 16 tonnes à 35 mètres. « On peut armer quai nord/quai sud très vite, en une demi-heure. On peut faire du transbordement en directe, c'est-à-dire 35 mètres de portée à la benne », selon les chiffres officiels. « Cela peut nous offrir de la flexibilité, et, de fait, on sera plus réactif. On ne sait pas de quoi l'activité portuaire sera faite d'ici cinq ans, donc, pour nous, la polyvalence est cruciale. Avec cette grue, on gagne grandement en polyvalence. Le but du port d'Arles est d'avoir une offre de service améliorée », continue Benoît Ponchon.

Sachant que le port est déjà reconnu par les armateurs pour sa capacité de traiter 3 200 m3 de bois en conventionnel en un jour. Le port d'Arles demeure le seul à offrir ce rendement sur l'axe Rhône-Saône. Un atout mis en exergue sur son niveau d'expertise. Pour Benoît Ponchon : « Le port d’Arles a un niveau international respectable, les bateaux sont très vite déchargés. Il faut maintenir cette flexibilité que le port a acquise ».

Une démarche de territoire

L'un des avantages de cette nouvelle grue pour le port d'Arles est qu'elle est du même modèle que celle dont le port a déjà fait l'acquisition il y a quelques années. Ce qui va permettre une maintenance plus facilitée : « On a des organes qui sont permutables ». Cela offre aussi la possibilité au port de travailler les deux grues en tandem qui pourront lever 70 tonnes au lieu des 40 tonnes actuelles.

Cette démarche est en cohérence avec les objectifs de développement du port. « L'achat de la grue intervient dans une vraie démarche du territoire. Cela rentre dans un vrai contexte global industriel. On souhaite mettre à disposition sur Arles pour les sociétés arlésiennes une grue polyvalente qui permette de traiter l'activité locale, le vrac et le conventionnel », relève Stéphane Paglia le président de la CCI du pays d'Arles. D'ailleurs, une commande est déjà planifiée au mois de janvier 2019. Il s'agit d'un colis pour la CFT« une grosse cuve de 50 tonnes ».

Les deux grues en tandem permettent dorénavant au port de la ville d'Arles d'être plus compétitif. Un taux estimé à -30 % par Benoît Ponchon « Pour le cas d'école, -30 %, c'est la marge directe qui sera récupérée par le client ». Une économie significative lorsqu'on sait que le coût intervient fortement dans le choix du moyen de transport par les sociétés.

Une solution logistique sur-mesure

Quant au moyen de transport pour l'acheminement de cette nouvelle grue, une réflexion a été menée par l'équipe afin de trouver une solution logistique car il ne pouvait être envisagé d'autre solution que la voie d'eau.

Suite à un appel d'offres, c'est la société MCC (Mécanique charpente chaudronnerie), basée dans l'Hérault à Saint Thibéry, qui tout en n'étant pas un spécialiste du levage a proposé une solution « très élaborée et très technique » pour le démontage partiel de la grue. « Il y a un minimum de démontage, ce qui fait une économie, et, surtout, une certaine sécurité pour le remontage », précise Benoît Ponchon. Ils ont désaccouplé la flèche car l'ensemble, le mât et sa flèche, représentaient un colis au total de 40 mètres de long, assez impressionnant avec quelques pièces détachées (apparaux et patins). De plus, la partie tournante et le châssis parvenaient, à elles deux, à 80 tonnes. La société MCC, en concertation avec la CFT, avait opté pour un minimum de démontage alors qu'il s'agissait d'un transport exceptionnel avec le fluvial. Ce qui a nécessité une barge ballastable avec une expertise pour les colis lourds. Un service entièrement dédié à cela existe chez CFT.

Jérôme Dumas, chargé d'affaires colis Lourds XXL chez CFT, était présent lors des opérations de manutention plutôt spectaculaires au cours desquelles deux grues de levage ont été utilisées simultanément pour sortir les colis. Avant de réaliser cette dernière opération de manutention, le chargé d'affaires explique qu’il a fallu « une bonne coordination avec la société MCC et le levageur Lafont, ce qui nous a permis de travailler sereinement. L'anticipation préalable a fait le succès de l'opération ».

Suite à l'appel d'offres, une délégation est allée visiter la grue sur le terrain afin de connaître les contraintes de chacun. La première difficulté a été, lors du convoyage, de surveiller le tirant d'air, la hauteur libre des ponts afin que le convoi puisse passer sur le Rhône qui est garanti à 6,30 mètres. C'est ce qu'explique Jérôme Dumas : « Il fallait être en dessous des 6,30 m, c'est pourquoi on a choisi une barge ballastable » (un ballast est un réservoir d'eau de grande contenance équipant certains navires. Il est destiné à être rempli ou vidangé d'eau afin d'optimiser la navigation). C'est l'équipage du pousseur Europa qui a conduit la barge de 1 200 tonnes. Le châssis de 96 tonnes et la flèche de 40 tonnes ont été chargés en premier pour assurer la stabilité de la barge afin de faciliter le chargement du reste des colis.

« Le levage, c'est toujours exceptionnel. C'est ce qu'on appelle un transport XXL. Chaque transport est différent, il ne peut pas y avoir de routine », conclut Jérôme Dumas.

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