La démarche « territoires d’innovation », lancée en 2017, s’est concrétisée par l’annonce des 24 lauréats de l’appel à projets mi-septembre 2019 par le Premier ministre. Pour celui-ci, « cet appel à projets a suscité une mobilisation exceptionnelle, reflet d’une volonté de transformation et de projection des territoires pour accélérer, grâce à l’innovation, la transition écologique, l’investissement dans les compétences, l’évolution des pratiques agricoles, la revitalisation des centres-villes, la reconquête industrielle, les nouvelles mobilités, les opportunités numériques, l’innovation dans les modes de prise en charge de notre système de santé ».
« Territoires d’Innovation » est une action du « grand plan d’investissement », adossée à la troisième vague du « programme d’investissements d’avenir » (PIA 3). Le document du gouvernement précise : « Les territoires retenus seront financièrement soutenus à hauteur de 450 millions d’euros sur 10 ans, soit un financement réparti entre deux enveloppes distinctes : des subventions pouvant aller jusqu’à 150 millions d’euros, un soutien à l’investissement pouvant aller jusqu’à 300 M millions d’euros de fonds propres mobilisable dans une logique d’investissement avisé ». Il s’agit de « financer des mises en conditions réelles de technologies et nouveaux services, des déploiements expérimentaux de taille suffisante pour figurer les modèles de développement territorial de demain ».
« Le Havre Smart Port City »
Parmi les lauréats, il y a le projet « Le Havre Smart Port City » dont le chef de file est la communauté urbaine Le Havre-Seine métropole qui rassemble un grand nombre d’acteurs du territoire normand dont Haropa-port du Havre, l’université Le Havre-Normandie, Synerzip LH, la CCI Seine Estuaire, la région Normandie et près de 80 partenaires publics et privés. Tous ces acteurs se sont réunis « autour d’une ambition commune de compétitivité, d’attractivité, et de fierté pour le Havre, sa région et les grands ports de la vallée de la Seine, Paris, Rouen, Le Havre, précise Haropa. A l’horizon 2030, ces partenaires visent une transformation profonde de ce territoire qui ouvre le premier bassin de production et de consommation national sur la mer et le monde, transformation qui se doit d’être à la hauteur des défis qu’imposent les transitions économiques, écologique et sociale du XXIè siècle ».
Parmi les objectifs stratégiques du projet « Le Havre Smart Port City » :
- Créer de nouveaux services urbains par la création d’une infrastructure de données mixant les usages portuaires, maritimes, environnementaux et urbains ;
- Devenir un territoire pionnier sur la mobilité connectée et la cybersécurité par des partenariats stratégiques avec des acteurs économiques français et européens de premier plan ;
- Aménager un Port Center de nouvelle génération qui devienne le lieu emblématique des échanges et des idées, lieux de rencontres des citoyens avec les acteurs de l’économie qui façonnent la ville durable, digitale et humaine
- Favoriser les transformations industrielles pour tourner toute une industrie riche de 32000 emplois par la coopération, vers la moindre dépendance au carbone et l’économie circulaire.
Au total, le budget prévisionnel prévu par « Le Havre Smart Port City » atteint 241 millions d’euros autour de 21 projets d’équipement et de démonstrateurs.
« Dunkerque, l’énergie créative »
Autre lauréat, le projet « Dunkerque, l’énergie créative » dont le chef de file est la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) accompagné de la Communauté de communes des Hauts-de-Flandres, de la CCI Hauts-de-France, du Grand Port Maritime de Dunkerque et d’acteurs économiques du Dunkerquois.
« Face à la concurrence accrue de grands ports internationaux et en constatant sa dépendance aux énergies carbonées, le territoire Flandre-Dunkerque accélère sa transformation pour répondre aux enjeux des transitions économiques, énergétiques, écologiques et sociales », précise la CUD. Le projet doit permettre à la communauté urbaine et aux autres acteurs du territoires « d’inventer l’écosystème industrialo-portuaire du XXIè siècle en conjuguant compétitivité, préservation de l’environnement et qualité de vie de ses habitants ». Il s’agit de « construire une symbiose territoriale qui incarne la transition énergétique et une nouvelle génération d’écologie industrielle qui préserve l’environnement et la qualité de l’air ».
Le budget prévisionnel atteint 288 millions d’euros.