Le transport fluvial et le report modal ont été au cœur des échanges lors de la journée organisée le 9 décembre 2019 par le Medef Lyon-Rhône, la CNR, le port de Marseille-Fos et la métropole de Lyon. L’objectif de la rencontre, qui a eu lieu à Lyon, était de présenter auprès des entreprises régionales l’intérêt et l’attractivité de ce mode de transport. Une rencontre interactive et informative entre les divers acteurs logistiques et portuaires des régions lyonnaise et marseillaise qui a démontré, une fois de plus, que le transport fluvial est encore sous-exploité alors que les ports et les acteurs du fluvial continuent de progresser dans leurs offres de services. « L’attractivité d’un territoire tient à sa multimodalité et le Smart Port est nécessaire pour avoir un territoire gagnant », a affirmé Laurent Fiard, président du Medef Lyon-Rhône, afin que les entrepreneurs lyonnais en recherche de solutions économiques innovantes puissent évoluer et adhérer au transport fluvial.
Dès le début des échanges, le ton a été donné par Hervé Martel, président du directoire du port de Marseille : « Cette journée sera un succès si on a réussi à convaincre que le port de Marseille est tout à fait au standard européen des chaînes logistiques les plus efficaces ». La région Rhône-Alpes étant le premier client du Grand port maritime de Marseille (GPMM), « il était tout à fait normal de rencontrer nos clients », a continué Hervé Martel. Il a été aussi important, selon plusieurs intervenants, d’évoquer la question des émissions de CO2 et de rappeler la réalité du port de Marseille aujourd’hui. « Hervé Martel n’est plus la tête de file des ports en grève, c’est fini », a assuré son président du directoire. Les différents acteurs du GPMM ont souligné que Marseille est bien connecté à son hinterland. « Avec 5 barges par semaine, on a une fluidité qui répond aux exigences des grands logisticiens. On a beaucoup d’acteurs qui investissent sur les capacités de stockage », a expliqué Hervé Martel. Le port dispose de réserves foncières importantes pour favoriser son développement.
Massification et complémentarité
Le thème des échanges étant les connexions entre les deux ports, celui de Lyon-Edouard Herriot a été présenté. Premier port industriel sur le Rhône et port avancé du GPMM, « Lyon est ouvert sur le monde et raccordé à la Méditerranée mais c’est aussi un port de proximité au travers d’activités comme les granulats. On a ainsi cette possibilité d’offrir le monde et une proximité sur la ville », selon Pierre Meffre, directeur valorisation portuaire et missions d’intérêt général à la CNR. Le port de Lyon n’est pas tout seul sur l’axe, il se situe à 60 km de celui de Salaise (Vienne Sud). Cela permet « une complémentarité pour mettre le bon fret au bon endroit. On travaille avec le GPMM, VNF, Medlink Ports. On mène des actions de lobbying en faveur de la massification sur l’axe Rhône-Saône Méditerranée en émettant le moins de CO2 possible ». Pour Pierre Meffre : « Aujourd’hui, on le voit partout, les territoires veulent être partie prenante de leur port ». Aussi, celui de Lyon se dit au service de la région et se projette à l’horizon 2050 et, à moyen terme, en 2030.
Près de 12 Mt de marchandises par an transitent par le port de Lyon, dont 1,5 Mt transportées par voie d’eau, de ou vers le port de Marseille-Fos principalement, soit 95 % des conteneurs circulant entre les deux villes. Pourtant, « le Rhône peut accueillir cinq fois plus de trafic », selon Christian Heimburger, président de Lyon Terminal, qui préconise « la complémentarité avec Marseille-Fos car nos destins sont forcément liés. Travaillons à bâtir des outils annexes, avec notamment des systèmes d’informations connectées entre les différents acteurs, engageons une communication positive sur les atouts du transport de marchandises par le fleuve et grâce à la multimodalité ».