Le Cargo Community System Ci5, un an d’exploitation

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Le système Ci5 de MGI a fêté son premier anniversaire en octobre 2019. Tour d’horizon de sa mise au point et de ses atouts pour une place portuaire. Depuis le 16 octobre 2018, les communautés portuaires de Marseille-Fos et de Lyon ont basculé d’AP+ à Ci5, soit du Cargo Community System au Cargo Intelligent System. Il s’agit « d’une réussite, autant pour la communauté portuaire que pour MGI, concepteur et opérateur du service ». MGI est l’entreprise informatique marseillaise à l’origine de la conception du Cargo Community System (CCS), le successeur d’AP+ déjà réalisé et commercialisé par la société afin d’optimiser la chaîne logistique des ports, un système d’information pour la place logistique. MGI est une PME née en 1985 dont la particularité est d’avoir pour client ses propres actionnaires (GPMM 38 % et 62 % UMF). Son chiffre d’affaires se situe entre 6 et 7 millions d’euros et la société regroupe 48 personnes. MGI a pour vision de « connecter les supply chains à travers un système intelligent permettant la visibilité et la fluidité door-to-door de la marchandise » et a guidé le développement du Cargo Intelligent System.

Le système relie les 15 métiers qui composent la logistique portuaire que ce soit les organes privés et les organes publics, comme les douanes « afin qu’elles aient les bonnes informations sur la marchandise au bon moment ». Dominique Lebreton, chef du développement des affaires chez MGI, précise : « Nos systèmes d’information sont vus par nos communautés portuaires, on relie 15 métiers et ils participent à la compétitivité des places portuaires en améliorant la fluidité du départ des marchandises. Nous innovons pour fluidifier et accélérer les échanges d’informations sur la marchandise entre tous les acteurs privés et publics ». Ci5 est donc un guichet unique qui connecte quinze métiers de l’industrie maritime et fluviale. Ce sont des acteurs privés (armateurs, transitaires, manutentionnaires, agents maritimes, chargeurs, commissionnaires, importateurs), mais aussi publics (douanes ou contrôles vétérinaires et phytosanitaires). « C’est un réel partenariat public-privé de la donnée qui est orchestré par Ci5 ».

Une traçabilité de Marseille à Lyon

Suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, il a fallu concilier les renforcements de contrôle par les autorités portuaires et continuer à assurer la rapidité du transport des marchandises. « La douane veut s’assurer que les produits qui arrivent sur le territoire soient contrôlés et que la protection du citoyen soit assurée. Notre système Ci5 permet de faire ce mariage entre cette nécessité de contrôle et la rapidité de départ des marchandises. Plus de 80 % des marchandises à l’import qui touchent le quai sont évacuées en moins de 48 heures ». Le temps de dédouanement est estimé à moins de 4 minutes.

Le besoin de dématérialiser les documents papiers tel qu’un OMP (ordre de mise à quai) est né de la volonté des professionnels portuaires « d’avoir une meilleure productivité au niveau du port, et ce fut la conception du premier système Protis », explique Dominique Lebreton. Dans les années 2000, Internet a permis l’arrivée d’AP+ et, dès 2010, « on a lancé le développement d’un nouveau Ci5 ». Le chiffre 5 symbolisant tout à la fois les 5 modes de transport, le cinquième élément « et une société de service avec la velléité de se déployer à l’international » visant les cinq continents, ce qui représente potentiellement une cible de 200 ports. « La plupart des ports de la planète ne possède pas de systèmes d’information aussi avancés, complets et performants que Ci5 », estime Rémi Julien, nouveau président du directoire de MGI.

Aujourd’hui, tous les opérateurs fluviaux de l’axe Rhône-Saône sont connectés au Ci5. Ce qui permet d’assurer une traçabilité complète des marchandises depuis le port avancé de Marseille-Fos jusqu’à Lyon. Ce qui permet aussi de savoir en temps réel où se trouve la marchandise et où en est son statut administratif. « On participe au report modal attendu sur cette axe », indique Dominique Lebreton. La traçabilité permet également de savoir si elle a été évacuée par un transporteur fluvial ou ferroviaire. « On dématérialise toutes les démarches, on contribue à la création d'un Smart Port », renchérit le chef du développement des affaires chez MGI. « C’est un système qui est vivant. Il a été mis en production le 16 octobre 2018, on a aujourd’hui 4 600 utilisateurs. Nos clients nous ont fait confiance ». C’est donc une date qui marque le traitement dans le nouveau CCS de toutes les marchandises sur les navires escalant à Marseille Fos.

Priorité à l’innovation

Plus de 1 200 professionnels ont été formés par MGI dès septembre 2018 sur les sites de Marseille, Fos et le Havre. En 2019, la formation est aussi assurée à Bordeaux et, de fait, on compte plus de 2 000 personnes formées qui ont pu avoir accès à Ci5 dès la fin de leur formation. « Aujourd’hui, nos utilisateurs sont répartis dans toute la France et les communautés de Tahiti, Mayotte et Fort de France », selon MGI. « Ce que l’on a devant nous, c’est la migration de nos 12 autres places. L’ancien système AP+ va être abandonné au profit de CI5, continue Dominique Lebreton. La force de notre système, c’est de pouvoir suivre la marchandise de son annonce jusqu’à la sortie du port et c’est ce qu’attendent nos clients ». La société assure en trois semaines le système ECS, la dématérialisation du justificatif fiscal. « On a une intégration très forte avec le système douanier ».

Lors de la création de l’entreprise, l’ancien président du directoire de MGI Jaap van den Hoogen se félicitait : « Avec nos équipes fonctionnelles et techniques de haut niveau, c’est dans un esprit start-up et en adoptant la méthodologie agile que nous avons développé Ci5 en moins de trois ans ». L’entreprise estime donc avoir réalisé, d’une manière globale, « une prouesse en termes de rapidité de développement d’un CCS destiné à relier une quinzaine de métiers ». Un record qui s’expliquerait, selon celle-ci, par le fait que « Ci5 est basé sur des technologies open sources et une architecture orientée services. Un choix stratégique qui permet de proposer un système évolutif et d’intégrer régulièrement les innovations, comme celles issues du big data (gros volumes de données à traiter), de l’IOT (Internet des objets), du Smart conteneur, de la Blockchain ou de l’IA (intelligence artificielle) ».

Pour chaque innovation, les utilisateurs sont consultés tout au long du développement, c’est la méthode agile.  Cela permet une interface intuitive, ergonomique et centrée sur les besoins des utilisateurs. MGI a choisi pour partenaires Thales Services et le CEA Tech. « CEA Tech nous accompagne autour du Ci5 en nous apportant une analyse prédictive avec un algorithme en fonction, entre autres, de la météo ou pour pouvoir dire de manière assez fine : demain, on attend 20 camions.  Cela permet de mettre en œuvre la barge et les moyens humains dans le cadre du Smart port ».

Dominique Lebreton conclut : « Nous sommes une société innovante. Toutes les places portuaires nous demandent de nouvelles innovations ». Le modèle économique du Ci5, consiste en un abonnement mensuel avec un paiement à la transaction plus un coût au volume.

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