Dans une communication « point de situation au 31 mars 2020 » sur le transport maritime dans le contexte du Covid-19, l’Association des utilisateurs de transport de fret (Autf) alerte ses adhérents sur un risque de « capacity crunch » et non plus seulement de « blank sailings ».
Dans sa note, l’Autf rappelle tout d’abord que « l’activité portuaire française répond à la demande de la période, c’est-à-dire une activité réduite en raison de la baisse ou de l’arrêt de certaines filières économiques », et précise n’avoir « pas observé de blocage majeur sur les ports hexagonaux ».
À l’heure actuelle, il est quasi impossible « d’estimer clairement le maintien ou non de certains flux dans le temps, étant donné que chaque pays, chaque filière réagit et interréagit différemment », poursuit la note. Du fait de la baisse des flux de certaines filières, les chargeurs exportateurs sont confrontés, dans un premier temps, au manque de matériel (conteneurs reefers, entre autres). « À cela s’ajoute le manque de place sur les navires, ce qui peut surprendre étant donné que nous parlons de diminution des flux. »
Un effet sur les prix
L’Autf souligne que « des déséquilibres se créent » d’où son « alerte sur les risques de “capacity crunch” qui se profilent ». En effet, « ce ne sont plus des “blank sailings” isolés qui sont à prévoir mais bien des suppressions complètes de service avec des baisses de desserte de certains ports et donc une réduction des choix de concurrence sur certaines destinations ».
Maerks et MSC ont annoncé qu’ils retireraient deux services complets chacun, mais sans dire encore lesquels, indique la note.
L’Autf conclut : « Tout cela aura un effet sur le prix, même si nous observons une baisse significative du cours du fuel. Chargeurs, apprêtez-vous à être agiles, certains ports risquent d’être moins desservis. »