« Toutes les réservations sont annulées. Il n’y a pas de date pour une reprise des activités touristiques. Il n’y a pas de visibilité, c’est le flou pour l’avenir. Il reste à attendre et espérer », témoigne Freddy Valat propriétaire de la péniche-hôtel Ibaia-le bonheur qui propose des sorties à la journée avec repas entre Frontignan et Villeneuve-lès-Maguelone. Des navigations en soirée à l’étang de Thau à Sète sont aussi programmées.
Les pertes ont été de 90% en mars 2020, de 100% en avril et mai. Pour juin, tout dépend de la possibilité de reprendre l’activité, des mesures sanitaires dans le cadre du déconfinement par âge, par région... « Pour juillet, on croise les doigts. Tout va être très compliqué. Il restera peu de temps jusqu’à la fin de la saison pour des réservations et pour amortir les coûts d’exploitation. La saison est perdue. » La difficulté est aussi liée à l’importance de la clientèle étrangère, quand et comment les frontières vont-elles rouvrir ? Les touristes viendront-ils ?
« Je suis auto-entrepreneur, les aides dans cette situation sont très réduites. La Région Occitanie m’a dit que je n’avais droit à aucune aide. J’ai tout de même perçu une somme par le fonds de solidarité. Pour le prêt à taux zéro, ma banque a dit non. Je viens de contacter la Banque de France ». Freddy Valat se demande comment payer les charges, les assurances, les crédits, le prix de l’appontement à l’année, la vignette de VNF… Quelle aide pourrait s’adapter à cette situation pour tenir jusqu’à la prochaine saison ?
Un risque de trop de bateaux en même temps
La péniche-hôtel peut recevoir jusqu’à 15 personnes au maximum, accueille beaucoup de réunions familiales ou d’événement entre amis. C’est peut-être là le seul avantage pour Freddy Valat, la possibilité d’accueillir un nombre restreint de personnes dans le contexte sanitaire à l’issue du confinement.
L’auto-entrepreneur met en avant un dernier point : « Même si l’activité reprend, comment cela va-t-il se passer sur les canaux ? Déjà, en temps normal, la navigation l’été, ce n’est pas simple, parfois même pénible quand il y a beaucoup de bateaux en même temps. Cela pourrait être pire cette année car la saison va être réduite à quelques semaines et tous les bateaux pourraient naviguer en même temps, y compris ceux de la plaisance et les locations. Il faut prévoir et organiser une gestion fine du trafic. »