« En 2024, le port de Marseille et les collectivités territoriales aurons investi 50 M€ pour arriver à 50 MW et multiplier par cinq la capacité. L’avenir sera à la production d’électricité avec du photovoltaïque », expliquent les dirigeants du GPMM Jean-Marc Forneri et Hervé Martel.
Systèmes mobiles à Toulon et Nice
Toulon et Nice devraient bénéficier de 6 M€ chacun. Le directeur des ports du Var Jérôme Giraud s’est réjoui de cette annonce : « C’est un moment historique pour les ports de la façade méditerranéenne puisqu’une approche globale a été initiée. A Toulon, les premiers travaux vont nous permettre d’électrifier un premier quai dès la fin de cette année. L’objectif étant d’électrifier les trois quais du centre de Toulon en 2021. Ce dispositif sera complété par une pile à combustible de manière à être certain d’avoir suffisamment de capacité électrique pour brancher trois bateaux de Corsica Ferries. Nous engagerons ensuite des actions sur le terminal de Brégaillon où escalent les rouliers. Reste la question du terminal croisière de la Seyne-sur-Mer qui nécessite une forte capacité. Je compte sur les relations partenariales avec le port de Marseille pour apporter une réponse technique et économique à ce défi majeur ».
Le port de Nice, pour sa part, envisage une solution mobile, là encore alimentée par une pile à combustible, pour le branchement électrique à quai pour un investissement de 6 M€. Pour le maire de Nice Christian Estrosi, il s’agit « d’une stratégie globale. C’est sur la mobilité globale qu’il faudra agir ». Il a aussi félicité la ministre d’avoir retenu le projet de ligne nouvelle Provence-Alpes-Côte d’Azur dans la loi d’orientation des mobilités en cours d’adoption.
5 M€ et du suramortissement pour les armateurs
Le plan « Escales zéro fumée » comprend également une aide de 5 M€ pour accompagner les compagnies maritimes à adapter leurs navires. Ainsi, la Méridionale a bénéficié d’un soutien pour tester un « scrubber sec », un filtre à particules déployé cet été à bord du Piana.
Corsica Linea a également obtenu des aides régionales pour équiper sa flotte vieillissante de scrubbers d’ici à fin 2020. « C’est la seule solution disponible pour notre flotte actuellement. Nous avons commandé un premier navire au GNL et envisageons la commande d’une deuxième unité au gaz l’année prochaine. Nous sommes en train de finaliser les accords pour l’avitaillement qui se fera par camion au démarrage », a annoncé le 5 septembre 2019 Pascal Trojani, président de Corsica Linea.
Une solution que regarde également Pierre Mattei, président de Corsica Ferries : « Nous sommes en négociations avec les chantiers navals pour la construction d’un ferry au GNL livré d’ici deux à trois ans. Il semble que le GNL sera disponible dans le Sud de la France. Nous travaillons avec des partenaires italiens qui sont très avancés sur cette question puisqu’ils possèdent déjà un navire de soutage. Dès lors que les régions prendraient l’initiative d’équiper les navires à quai en courant électrique, nous allons prendre en charge l’équipement de nos navires avec l’aide de la Région Sud. A Nice, nous avons eu une rencontre avec les responsables du port et nous avons convenu de l’importance de gérer cette problématique. Avec des escales courtes de trois quarts d’heure à une heure, le branchement à quai n’a pas de validité technique pour l’instant. Nous avons également une autre option pour convertir nos navires au méthanol ».
L’aide de la région aux armateurs sera plafonnée à 300 000 € par navire. Néanmoins, ces investissements en faveur de la transition énergétique bénéficieront d’un suramortissement comme l’a confirmé à Marseille lors de sa venue la ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne : « Nous discutons avec la Commission européenne. Les motorisations GNL ou hydrogène bénéficient d’un dispositif de suramortissement de même que les scrubbers ».
En complément, le président de la région débloque 1 M€ pour le développement d’une filière GNL à Fos, 2M€ pour soutenir la filière hydrogène et le « mix énergétique » sur les ports de la façade, 1 M€ en soutien aux associations de défense de l’environnement et de mesure. Visiblement en France, les régions sont la cheville ouvrière de cette stratégie nationale visant à répondre aux objectifs de réduction de 50 % des émissions liées au transport maritime d’ici à 2050.