La Fédération des industries nautiques (FIN) a présenté les premiers résultats pour l’été 2020, un bilan des activités de la filière pour 2019 et les perspectives pour l’avenir lors d’une conférence de presse à Paris le 3 septembre 2020.
« La saison estivale 2020 a été une divine surprise, largement au-delà des attentes des professionnels. Les Français ont été au rendez-vous de la pratique nautique cet été au cours duquel la météo a été clémente, a indiqué Stéphan Constance, trésorier de la FIN. Le redémarrage s’est effectué très tôt, une fois les contraintes de navigation et de circulation levées. L’activité a repris progressivement sur la quasi-totalité du littoral et en eaux intérieures. Les professionnels ont eu à répondre à une forte demande, essentiellement nationale, qui traduit une importante envie d’être sur l’eau, après le confinement. La tendance se poursuit sur septembre ». Certains professionnels n’ont toutefois pas profité de ce redémarrage, il s’agit des services associés à la grande plaisance (brokers, agents maritimes, avitailleurs, etc.) et de la location de voiliers habitables Outre-Mer et vers les destinations lointaines. Cela s’explique principalement par l’absence des clients étrangers qui représentent, en général, deux tiers de la clientèle totale.
La bonne saison estivale 2020 ne compense toutefois qu’en partie les pertes d’activités suite à la crise sanitaire pour les professionnels du nautisme. La FIN estime que la filière nautique va présenter une baisse de l’ordre de 15 à 30 % de son chiffre d’affaires pour 2020 selon les métiers qui sont plus ou moins affectés par la crise. « La récession annoncée des marchés de l’Europe, notamment la Méditerranée, et de l’Amérique du Nord va handicaper l’industrie nautique qui exporte sa production à 75 % ».
Chiffres clés de la location fluviale
Le président de la FIN, Yves Lyon-Caen a détaillé les résultats de la filière pour 2019 en indiquant en préambule : « Cela peut paraître un peu désuet de parler de l’année passée mais les chiffres de 2019 sont précieux car ils resteront un repère, un cap pour reprendre le chemin de la croissance après la crise économique qui suit la crise sanitaire ». Les chiffres clés de l’année 2019 confirment la progression de la filière française, composée de 5 600 entreprises pour 43 700 salariés (+2,1 %), qui réalise un chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros, en hausse de 5 % par rapport à 2018.
Parmi les membres de la FIN, il y a la location fluviale pour lesquels les chiffres clés sur l’année civile 2019, dans le document distribué lors de la conférence de presse, montrent l’existence de « plus de 94 bases de location en France, 1 500 bateaux habitables proposés à la location, 120 000 passagers estimés, 600 000 euros de retombées économiques annuelles générées par une base de location moyenne au territoire qui l’accueille ». Les « loueurs fluviaux et lacustres exclusifs » sont au nombre de 100 entreprises, un chiffre d’affaire de 72,2 millions d’euros en 2019 (+5,4 %), un effectif de 622 personnes (+0,6 %).
Décision début octobre sur la tenue du Nautic
Concernant l’avenir, il se conjugue avec incertitude compte tenu des annulations des salons du début de l’automne à la Rochelle et à Cannes en France, Amsterdam et Southampton dans d’autres pays européens. Les salons de l’automne et de l’hiver représentent 70 % des ventes annuelles en France, ce sont aussi des lieux de contacts, de réactions des visiteurs autour des nouveautés présentés, des vitrines du savoir-faire, des points déterminants pour les carnets de commandes des industriels pour les mois suivants.
Pour le président de la FIN : « Avec l’annulation des salons, au-delà de la perte des ventes et des chiffres d’affaires, les entreprises de la filière ne vont plus disposer de leurs repères habituels pour se projeter dans l’avenir. Les salons leur permettent d’anticiper sur l’avenir d’un point de vue industriel. Dans ce contexte, la tenue du Nautic à Paris en décembre 2020 devient le socle de relance pour la filière et nous travaillons actuellement à son organisation dans les meilleures conditions possibles avec les autorités préfectorales ».
Selon la FIN, « organiser le Nautic n’est pas inaccessible », parmi les options envisagées, trois pavillons autour de thèmes pour permettre de gérer des flux de 5 000 visiteurs. Ce salon rassemble, en général, plus de 800 exposants et accueille 200 000 visiteurs sur une durée d’une semaine en décembre. La FIN travaille avec le ministère de la mer qui « a pleinement conscience de l’importance de ce rendez-vous ». La décision sur le maintien de ce salon sera annoncée vers les 5 ou 6 octobre.