La digitalisation du fluvial vue par les chargeurs

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Deux chargeurs, grands utilisateurs du fluvial, ont donné les raisons pour lesquels ils ont besoin que le mode évolue vers davantage de digitalisation, lors de Riverdating 2020. VNF a expliqué les contours de la transformation numérique envisagée par l’établissement. « Le fluvial est un mode sûr et écologique qui représente 30 % des volumes transportés pour les granulats pour nous. Nous avons besoin d’aller vers davantage de digital, plus d’outils numériques pour une meilleure planification des transports et une optimisation de la logistique pour faciliter les échanges avec les clients et tous les autres acteurs », a indiqué Jean-Yves Ollivier, directeur supply-chain granulats Nord chez Cemex France, lors d’une table ronde de Riverdating le 2 décembre 2020. Cemex France possède 80 barges en propre, 13 pousseurs de ligne et de manœuvre. « Nous avons besoin d’identifier de manière claire et réactive la position des barges en temps réel sur le réseau, c’est un enjeu majeur. Il s’agit aussi de sécuriser les barges en cas de rupture d’amarrage. Nous avons besoin d’indicateurs de performances robustes et la digitalisation pour cela est nécessaire. La digitalisation des documents de transport est aussi très importante en permettant de simplifier et fluidifier les échanges d’informations en interne et avec nos partenaires », a continué Jean-Yves Ollivier. Il a donné l’exemple des formalités pour les déclarations de chargement et les péages, des opérations actuellement très « chronophages » pour les équipes. Pour lui, il faut des outils numériques pour automatiser ces procédures, réduire la saisie manuelle ce qui permet aux collaborateurs de se consacrer à d’autres responsabilités à plus haute valeur ajoutée.

Concernant la géolocalisation et le suivi des barges, Cemex participe au projet FluvIote.

Des besoins communs à tous les chargeurs

Un deuxième témoignage a été celui de la coopérative agricole Ceremis, qui représente 3,5 à 4 millions de tonnes de céréales et d’oléo-protéagineux transportés par an sur le bassin nord parisien dont 51 % par le fluvial, 3 % par le rail, le reste par la route. La coopérative travaille principalement avec le groupe Scat à Compiègne.

Pour Charles Descamps, directeur logistique et exécution : « Nous avons besoin d’informations et d’une meilleure visibilité sur la disponibilité des bateaux pour gagner en compétitivité et bénéficier des meilleures opportunités de transport  et améliorer le coût de la chaine logistique du champ au client. Cela doit nous permettre de gagner en compétitivité à l’international et de mieux rémunérer les agriculteurs-producteurs que nous représentons. Cela doit permettre de mutualiser plus de bateaux, de faciliter les retours chargés, et donc de diminuer l’empreinte carbone des activités ».

Il a ajouté le besoin de dématérialisation des documents pas seulement les factures, mais aussi les connaissements fluvial, lettres de voiture… « Passer à l’envoi digital et non plus papier ». Il a mis en avant l’importance du canal Seine-Nord Europe pour la coopérative : « Nous attendons ce canal pour aller vers le Nord de l’Europe (depuis le nord du bassin parisien, NDLR), il faut prévoir suffisamment de silos connectés à cette nouvelle infrastructure ».

Pour Eloi Flipo, responsable de la division transport et report modal au sein de la direction du développement de VNF : « Avec ces deux chargeurs, nous avons deux marchés historiques du transport fluvial mais leurs besoins sont communs à tous les autres : localisation de la marchandise et du bateau qui les transporte, simplifier les formalités, réduire la charge administrative, amélioration de la compétitivité qui passe notamment par l’optimisation des moyens de transport, indicateurs de performance ».

Au-delà des technologies, apporter des services

Benoit Hollebecq, DSI adjoint de VNF, a détaillé la manière dont l’établissement se prépare à la transformation numérique pour répondre aux besoins croissants de digitalisation : « Nous avons, jusqu’à présent, l’habitude de développer des appli pour les usagers et les collaborateurs. Ce qu’on voudrait, au-delà des technologies, c’est revoir les parcours des usagers, (re)-comprendre les besoins. Nous avons à mettre à disposition des appli, des données, des technologies, des services. On peut imaginer que demain, l’usager se connecte à notre site avec identifiant et mot de passe, accède à son espace client où se trouve l’ensemble des informations qui le concerne et toutes réunies en un seul endroit. Alors qu’aujourd’hui, son parcours est compliqué, il a plusieurs appli pour diverses démarches, formalités... L’idée est de re-centraliser les informations et d’améliorer son parcours pour lui permettre de gagner en temps, en efficacité. Nous sommes là pour apporter des services au-delà des technologies ».

Eloi Flipo a précisé : « Il s’agit de prendre en compte les besoins de tous les acteurs de la chaine logistique et d’essayer de simplifier les choses, pour les clients comme pour l’établissement, tout en donnant en retour un bénéfice : accéder à un ensemble de données, d’informations, d’indicateurs ».

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