La crise sanitaire ne doit pas faire oublier la crise climatique

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La conférence internationale sur le climat (COP 26), dont la tenue était prévue à Glasgow en novembre 2020, est reportée à 2021 à une date encore non définie. Si la raison du report fait l’unanimité, vu la situation sanitaire mondiale, l’ONU comme les ONG appellent les Gouvernements à ne pas négliger la lutte contre le changement climatique une fois la pandémie dépassée et dans les plans de relance économique.

Le report de la conférence internationale sur le climat (COP 26) a été pris d’un commun accord entre le Gouvernement britannique, le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ainsi qu’avec les partenaires italiens. La COP 26, dont la tenue était prévue à Glasgow en novembre 2020, aura lieu en 2021, au même endroit, à une date restant à définir. La raison du report fait l’unanimité, vu la crise sanitaire mondiale, l’absence de visibilité sur son évolution et le manque de précision sur un retour à une vie normale.

Toutefois, l’ONU par la voix de son secrétaire général, Antonio Guterres, a indiqué qu’il fallait « poursuivre les efforts pour accroître l'ambition et l'action contre le changement climatique. La science du climat n'a pas changé, les émissions de gaz à effet de serre sont aujourd'hui à un niveau record et les conséquences se multiplient et aggraveront les défis socioéconomiques que cette crise sanitaire va intensifier ».

Pour l’ONU, la crise du Covid-19 renforce l'importance de la science et des preuves pour éclairer les politiques et les décisions gouvernementales. « La science montre clairement que le comportement humain modifie la capacité de régulation du système terrestre, avec un effet sur la vie et sur les moyens de subsistance, allant de notre santé à notre économie mondiale. Cette crise humaine dramatique est également un exemple de la vulnérabilité des pays, des sociétés et des économies aux menaces existentielles. Les pays doivent travailler pour protéger la santé des personnes et la planète n'a jamais été aussi menacée. La solidarité et une plus grande ambition sont plus que jamais nécessaires pour passer à une économie durable et résiliente à faible émission de carbone qui limite le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. »

Allier relance économique et réponse à l’urgence écologique

Pour Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la CCNUCC : « Le Covid-19 est la menace la plus urgente à laquelle l'humanité est confrontée aujourd'hui. Mais nous ne pouvons pas oublier que les changements climatiques sont la plus grande menace à laquelle l'humanité est confrontée à long terme. Bientôt, les économies vont redémarrer. Ce sera une opportunité pour les pays de mieux se redresser, d'inclure les plus vulnérables dans ces plans et de façonner l'économie du 21e siècle de manière propre, verte, saine, juste, sûre et plus résiliente. En attendant, nous continuons à soutenir et à exhorter les pays à renforcer considérablement leurs ambitions en matière de climat, conformément à l'Accord de Paris. »

Ces avis et positions de l’ONU sont partagés par les ONG (organisations non gouvernementales). Une fois la pandémie maîtrisée, les ONG craignent que la lutte contre le changement climatique et la préservation de l'environnement ne passent au second plan par rapport à la relance de l'économie.

La directrice par intérim de l'association de lutte contre la pauvreté Oxfam appelle les Gouvernements à « éviter de répéter les mêmes erreurs que celles commises après la crise financière mondiale de 2008, lorsque les plans de relance ont provoqué un rebond des émissions de CO2 ».

Du côté de Greenpeace France : « S’il est justifié, le report de la COP 26 ne peut pas servir de prétexte pour que la France ralentisse les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il ne s’agit pas de choisir entre relance économique et réponse à l’urgence écologique. Les deux peuvent et doivent, au contraire, aller de pair. Le Gouvernement français doit mettre les impératifs écologiques et sociaux au cœur des mesures de sauvetage des entreprises et du plan de relance. Nous n’avons pas besoin d’un plan de relance qui oublierait les plus vulnérables, mais d’un plan de reconstruction écologique et social, créateur d’emplois. Ce plan doit nous emmener vers la sobriété. Il doit remettre à plat les règles économiques, telles que le pacte de stabilité ou le principe de concurrence libre et non faussée, qui entravent aujourd’hui l’action climatique et la préservation de la biodiversité. Il doit faire le tri entre les industries qui font partie du problème et celles qui font partie de la solution, tout en  proposant des solutions de reconversion compatibles avec la transition écologique aux salarié(e)s impacté(e)s. »

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