Elle a ajouté : « Nous sommes face à un virage important, il s’agit de construire un nouveau modèle de Jeux olympiques avec une intégration de la ville et de la Seine, c’est aussi le moment de repenser cette intégration.
Nous sommes également dans le concret avec les aspects concernant la motorisation des bateaux, les rejets de polluants dans la Seine, l’amélioration de la qualité de l’eau et, plus généralement, de la qualité de vie des riverains du fleuve. Toutes ces avancées ne seront pas remises en cause après les Jeux ».
« Engager de nouvelles manières de faire »
Pour Célia Blauel, adjointe à la maire de Paris en charge, entre autres, de la délégation Seine, le fleuve présente l’atout de ne pas connaître les frontières administratives et oblige à penser « global et coopération ».
Selon cette élue, « le plus important pour la ville, c’est la dimension héritage des Jeux à l’horizon 2030 et 2050. Les JO peuvent permettre d’engager de nouvelles manières de faire et qu’on ne changera plus après : réduire l’empreinte énergétique et écologique de la logistique. Il faut conserver une vocation industrielle au fleuve et favoriser la mixité des usages, lui redonner l’une de ses vocations de livraison en circuit court, transformer les énergies utilisées ».
Elle a nuancé ce propos en indiquant : « La Seine est un élément d’un écosystème global. Il y a des changements à opérer et les Jeux vont nous y aider mais ils ne feront pas tout ».
Parmi les héritages cités par Célia Blauel, il y a aussi la possibilité de se baigner dans la Seine, une mise en valeur de l’eau qui constitue une ressource à préserver. Pour elle, la Seine, ce sont bien aussi des usages agricoles, l’eau potable pour les habitants. Elle a fait part d’une volonté de « dynamiser la communauté des acteurs autour du fleuve avec des objectifs positifs comme la transformation sociétale et des territoires ».
Des points de vigilance
Catherine Rivoallon a abordé les différentes actions conduites par les Ports de Paris en vue des Jeux de 2024, en partenariat avec VNF et la Solideo pour le transport des déblais du village olympique, une réalité depuis juin 2020 Le port investit 15 millions d’euros pour améliorer la qualité de l’eau, la collecte des eaux usées. Un travail est en cours pour livrer par le fleuve les matériaux pour la construction du village. Une réflexion est conduite pour faire en sorte d’utiliser la Seine pendant les Jeux. L’un des points de vigilance est d’ailleurs d’assurer la gestion des infrastructures et de permettre l’accès aux bateaux pendant la période des JO.
« Nous visons avec les Jeux pour le fluvial davantage de transport de marchandises, une logistique durable du dernier kilomètre, du transport de passagers. Faire en sorte que des marchandises qui n’utilisent que très peu la voie d’eau aujourd’hui y viennent plus massivement », a continué Catherine Rivoallon.
Dans la perspective des Jeux, le « verdissement » de la flotte fluviale constitue un enjeu majeur. Haropa et VNF conduisent un projet de réalisation de 70 bornes eau et électricité à quai supplémentaire à l’horizon 2024 et qui bénéficie d’un financement européen.
Pour la présidente du conseil d’administration des Ports de Paris : « Les Jeux sont utiles mais on ne les pas attendus non plus pour avancer et faire cohabiter les différentes activités. Il ne faut pas oublier que la Seine approvisionne le cœur de la ville et cela même si la logistique ne plaît pas toujours aux riverains des installations. Il faut continuer à faire cohabiter les activités de loisirs et de logistique ».
« Etre créatif et disruptif »
Pour Dominique Ritz, directeur de VNF bassin de la Seine : « Nous participons aux Jeux à plusieurs titres : faire en sorte que le fluvial soit pris en compte avant, pendant et après l’événement, permettre la continuité de la navigation et du trafic. Le transport fluvial de passagers doit profiter de cet événement. Le fluvial a toute sa place dans les Jeux 2024 dont l’ambition est qu’ils soient exemplaires ».
Olivier Jamey, président de la communauté portuaire de Paris, souhaite que « les Jeux stimule la créativité » et a fait référence à l’élan d’innovation et de visiteurs qu’avait créé l’Exposition universelle de 1900 dans la capitale. Pour lui : « Les Jeux peuvent être un accélérateur pour la transition énergétique, nous visons le zéro émission pour les bateaux de passagers dans Paris, c’est un objectif collectif. Ils peuvent être une vitrine pour le fleuve en montrant ce qu’on n’a pas l’habitude de voir, par exemple pourquoi ne pas prévoir des tribunes pour des spectateurs sur des barges ? Ils peuvent être un désinhibiteur pour lancer des idées et des projets, permettre d’être disruptif ».
En conclusion, Catherine Rivoallon a rappelé que les Jeux olympiques et paralympiques sont aussi un moment festif et populaire, ils créent de la valeur mais aussi une énergie et une fierté collectives pour tous ceux qui y participent.