« Le comité scientifique de Smart Rivers 2019, que j’ai animé avec l'appui précieux de Fabrice Daly, du Cerema, travaille depuis un an et demi en coordination avec le comité d'organisation international de l’AIPCN et le comité d’organisation locale. Nous proposons un programme qui, je l’espère, va satisfaire les 300 participants attendus pour ce congrès », raconte Jean-Bernard Kovarik, directeur adjoint de l’Ifsttar et président du comité scientifique.
Ce nombre de participants est similaire au niveau des précédents congrès Smart Rivers, organisés tous les deux ans, le dernier ayant eu lieu à Pittsburg et le précédent à Buenos-Aires. « C’est la première fois qu’un congrès Smart Rivers a lieu en Europe et en France, plus particulièrement. Le choix de Lyon est opportun vu la situation de cette ville sur le corridor européen mer du Nord-mer Méditerranée et avec la présence de la Compagnie nationale du Rhône, opérateur impliqué dans le transport fluvial, dans les énergies renouvelables, dans l’aménagement du territoire », poursuit Jean-Bernard Kovarik.
Des sessions spéciales
Le programme de Smart Rivers comprend des « sessions spéciales ». Parmi elles, le 30 septembre après-midi, il y a une demi-journée d’hommage à Claude Gressier, décédé fin 2018 et qui a été le premier délégué de la France à l’AIPCN. Cet hommage prend la forme d’un séminaire intitulé « transport maritime, ports, logistique et corridors de fret ». Jean-Bernard Kovarik précise : « Participeront notamment à ce séminaire Peter Balász, coordinateur du corridor européen mer du Nord-mer Méditerranée, Catherine Rivoallon, préfiguratrice de l’intégration des trois ports de l’axe Seine, le préfet François Philizot, Hervé Martel, président du directoire du grand port maritime de Marseille, Geoffroy Caude, past-président de l'AIPCN, et bien d'autres encore ».
Une autre session spéciale, le 1er octobre, est celle de l’association Initiatives pour l’avenir des grands fleuves (IAGF), créée par la CNR, à laquelle participeront notamment Erik Orsenna, académicien et président de l’IAGF, ainsi que Catherine Trautmann, ancienne ministre et présidente du port autonome de Strasbourg.
Une autre session spéciale, « originale, c’est-à-dire nouvelle et stimulante », selon le directeur adjoint de l’Ifsttar, se déroule autour du développement des grands fleuves africains le 2 octobre. « Nous allons notamment aborder les problématique des fleuves Congo, Niger, Nil, Sénégal. C’est aussi une belle manifestation de francophonie ».
Smart Rivers 2019 est l’occasion de relancer « la Task force universitaire » qui cherche à développer des liens entre les universités et l’AIPCN. « Autour de 3 tables rondes, les universitaires et les étudiants pourront échanger sur des thèmes qui apparaissent les plus porteurs dans l'enseignement, la recherche et les métiers de demain ».
38 sessions techniques
L’autre partie du programme de Smart Rivers 2019 comprend un total de 38 sessions techniques.
L’un des thèmes de ces sessions techniques porte sur les nouveaux bateaux : design, énergies, automatisation, échanges de données dans le cadre des services d’information fluviale. « Et nous allons encore plus loin, en parlant de platooning ou mise en convoi », indique Jean-Bernard Kovarik.
Un autre thème des sessions techniques concerne tout ce qui tourne autour des stratégies de corridors et des ports, des relations entre le fleuve et les collectivités territoriales. Le sujet des énergies renouvelables et hydrauliques est bien présent également au programme.
« Il y a bien évidemment aussi tous les thèmes traditionnels de ce genre de congrès : génie civil, écluses, matériaux, gestion hydraulique, automatisation, aspects environnementaux comme la végétalisation et l’entretien des berges, comment concilier les différentes fonctionnalités des ouvrages et infrastructures et l’environnement », détaille Jean-Bernard Kovarik. Il ajoute : « Nous avons bâti un programme très international. Les papiers que nous avons reçus viennent du monde entier, avec des auteurs chinois, argentins, américains, coréens, brésiliens, colombiens, paraguayens, vietnamiens. Les pays d’Europe ont aussi largement répondu présent : France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Hongrie, Autriche, Roumanie, Espagne, Royaume-Uni, Suède ». Au total, 151 papiers ont été retenus par le comité scientifique de Smart Rivers. Ce congrès est l’occasion pour toute la communauté de l’AIPCN de faire part de ses travaux.
L'après-congrès
« Pour l’Ifsttar, il est important d’être présent à ce congrès. Nous soutenons l’initiative Think Climate lancée par l'AIPCN lors de la COP 21 à Paris en 2015. Nous conduisons des recherches sur beaucoup des thèmes abordés lors de ce congrès : l’environnement, les infrastructures, la lutte contre les inondations, etc. Et nous rejoignons ainsi les sujets de la communauté de l’AIPCN », conclut Jean-Bernard Kovarik.
Au-delà du temps fort d’échange et de mise en relation que représentent les 4 jours Smart Rivers 2019 du 30 septembre au 3 octobre à Lyon, l’après-congrès permet aux groupes de travail de l’AIPCN de poursuivre la rédaction de leurs rapports, dont les sujets sont largement abordés dans les sessions. Ces rapports deviennent des documents de référence internationale pour les professionnels. Un congrès comme Smart Rivers permet aussi à des sujets nouveaux d’émerger.
L’Ifsttar est en cours de transformation avec une fusion programmée le 1er janvier 2020 avec 5 organismes d'enseignement supérieur : l’université Paris Est-Marne-la-Vallée, l’école d’architecture de Marne-la-Vallée, l’Esiee (école de l’innovation technologique de la CCI de Paris), l’école des ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP) et l’école nationale des sciences géographiques et géomatiques (ENSG-Géomatique) de l'IGN.
La nouvelle structure va porter le nom d’université Gustave Eiffel, son siège sera à Marne-la-Vallée avec de nombreuses localisations sur le territoire national. Ce sera une université expérimentale au sens de l’ordonnance du 12 décembre 2018 relative à l’expérimentation de nouvelles formes de rapprochement, de regroupement ou de fusion des établissements d’enseignement supérieur et de recherche.
« Le rapprochement va permettre aux 6 fondateurs de travailler ensemble sur la ville, les mobilités, le transport des voyageurs et des marchandises et leurs infrastructures. Il s’agit de créer un lien encore plus fort entre la recherche, l’enseignement, les partenaires socio-économiques et l'appui aux politiques publiques », précise le directeur adjoint de l’Ifsttar, Jean-Bernard Kovarik.