Hiérarchiser les synergies possibles

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L’audit des flux entrants et sortants des déchets, eaux, énergies des entreprises de la place portuaire de La Rochelle a mis à jour 36 synergies de mutualisation et 36 synergies de substitution possibles. La démarche d’écologie industrielle à La Rochelle a été baptisée « matières énergies rochelaises (MER) » et son animateur, Rémi Justinien, a pris ses fonctions en mai 2016. « On est alors 5 mois après la COP 21 à Paris. Il y a eu la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, davantage d’obligations autour des déchets, une prise de conscience autour des émissions de gaz à effet de serre, etc., souligne Rémi Justinien. Au niveau local, il y a des élus comme le maire de La Rochelle qui souhaite aider les entreprises dans le contexte du réchauffement climatique. Tout cela a permis à ma mission autour de l’écologie industrielle et territoriale de trouver un large écho favorable auprès des pouvoirs publics et des entreprises ».

Plus de 40 entités de la place portuaire de la Rochelle, soit une trentaine d’entreprises, ont accepté de participer au diagnostic des flux entrants et sortants autour de 3 points, déchets, eaux, énergies, de mai à novembre 2016. « L’idée était de dresser un état des lieux le plus précis possible des matières consommées et des déchets produits, des eaux utilisées et rejetées, des énergies consommées et des émissions, puis de proposer des solutions de synergies. Le diagnostic a aussi porté sur les services et les équipements ». L’analyse des données a été conduite avec un bureau d’études (Guris). « Le résultat a été 36 synergies de mutualisation et 36 synergies de substitution possibles. Un tel nombre signifiait beaucoup de propositions de synergies possibles et la nécessité de hiérarchiser les priorités. Nous avons estimé que cela devait revenir aux entreprises ». La restitution des synergies possibles conduit ainsi à la création de 9 groupes de travail sur des sujets comme motorisation alternative, biomasse/méthanisation, mobilité des salariés, énergies renouvelables. Les entreprises se sont inscrites de manière volontaire au groupe de travail qui les intéressait et les concernait le plus.

Les échanges au sein des groupes de travail ont abouti à des résultats concrets au cours de l’année 2018. Par exemple, pour les palettes galvanisées, deux entreprises ont découvert que l’une en recevait et les jetait alors que l’autre pouvait les récupérer pour les réutiliser. La société de services La Romane a valorisé en 2018 à hauteur de 85 % les résidus de poussières, céréales, bois, pâte à papier, etc. collectés sur les quais et dans les hangars au lieu de 24 % en 2016 « grâce à la mise en réseau, aux échanges entre les entreprises concernées », précise Rémi Justinien.

3 axes de travail

2019 marque une nouvelle orientation de la démarche MER qui est devenue une structure associative le 15 janvier. « Il s’agit de donner plus de place à la co-construction et aux entreprises », explique Rémi Justinien qui est devenu délégué général de l’association dont le président est Alix Deschamps, directeur du site de Solvay La Rochelle. Les adhérents versent une cotisation de 600 € pour les entreprises de -10 salariés et de 1 000 € au-delà de 10 salariés. Le port participe à hauteur de 200 000 € en 2019 et 2020, l’Ademe et la région ont renouvelé leur subvention pour 2 ans.

Le programme de travail de l’association comprend 3 axes de travail. Le premier porte sur le développement des énergies renouvelables avec notamment l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures, la méthanisation pour du biogaz et une station GNL/GNV. Le deuxième concerne la baisse des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040 en lien avec les objectifs définis au niveau de l’agglomération et présenté dans l’appel à projets « territoires d’innovation ». Le troisième axe a pour objectif d’accroître l’attractivité de la zone industrialo-portuaire en étant toujours plus vertueux sur les pratiques.

« Etre attractif, cela passe par l’économie circulaire, par l’écologie industrielle, par le partage des bonnes pratiques. Les ports ont un rôle à jouer en tant qu’acteur du territoire et de l’aménagement. Pour les acteurs économiques privés, cela leur apporte davantage d’attractivité car ils participent à une action collective, apprennent à mieux se connaître et peut-être, à terme, de nouvelles activités peuvent apparaître ».

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