Haropa-Ports de Paris se prépare à accueillir les Jeux

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Deux axes s’imposent de façon prioritaire à Haropa-Ports de Paris pour la préparation des Jeux olympiques de 2024 : la facilitation des chantiers par la mise à disposition de quais et l’amélioration de la qualité des eaux de la Seine. La construction du village olympique à Saint-Denis, Saint-Ouen et l’Île-Saint-Denis va produire une grande quantité de déblais, et nécessite l’arrivée de matériaux de construction. Pour cela, Haropa-Ports de Paris s’est mis en ordre de marche, pour que des quais soient disponibles afin que le chantier ait recours au transport fluvial. « Nous devons faciliter l’utilisation du fluvial pour ces chantiers par la mise à disposition de quais pour les transports de déblais et de matériaux, à l’instar de ce que nous avons fait avec la Société du Grand Paris. Ces Jeux olympiques sont l’occasion de faire ce que nous avons appelé le « pari de la Seine ». Le fleuve est en effet un atout pour l’organisation de Paris 2024, et nous devons relever ce pari, en particulier pour la construction du village des athlètes », explique le directeur général du port, Antoine Berbain. Pour privilégier le fluvial pour le transport des matériaux et déblais du chantier de construction du village olympique, une convention de partenariat a été passée en janvier 2020 entre l’État, la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), Haropa-Ports de Paris et VNF. Il s’agit de faire en sorte que les ports et les berges puissent être utilisés par les acteurs du chantier. Dans ce cadre, les chantiers qui ont démarré utilisent d’ailleurs déjà la voie d’eau. « Conjointement avec VNF, nous apportons une bonne connaissance de l’état des infrastructures, afin que les responsables des chantiers puissent identifier les sites les plus adaptés. Pour la construction du village, nous mettons à disposition les quais existants, parfois renforcés si nécessaire, ou encore des emplacement pour le stationnement des barges au plus près de sites où cela est utile. Mais nous n’envisageons pas, à ce stade, de construction de nouvelles installations. À Bruyère-sur-Oise, nous disposons d’une plateforme trimodale et plusieurs entreprises y sont installées, qui sont en capacité de traiter les déblais de chantier lorsqu’ils sont pollués. Ce site est déjà utilisé comme base arrière pour les chantiers du Grand Paris. La Seine a aussi un rôle à jouer lors de la tenue des Jeux. Le fleuve et les entreprises de transport fluvial sont disponibles pour faire des Jeux olympiques une vraie réussite. À ce stade, il est néanmoins trop tôt pour entrer avec précision dans le détail des escales utilisables pour les passagers », souligne Antoine Berbain.

Accélérer la transition énergétique

Les Jeux olympiques, espère Haropa-Ports de Paris, apporteront un regain au secteur du tourisme, particulièrement affecté par la crise du coronavirus. Les Jeux sont aussi l’occasion d’accélérer la transition énergétique du tourisme fluvial à Paris, déjà engagée par le port, en collaboration avec la Communauté portuaire de Paris et Entreprises fluviales de France (E2F). Cela passe par l’électrification des quais, pour permettre aux paquebots de faire des escales « froides », sans faire tourner leurs groupes électrogènes. Deux branchements sont déjà disponibles à Paris au port de Javel. Pour les bateaux de marchandises, des bornes, qui permettent l’approvisionnement en eau et en électricité des bateaux, sont déjà déployées par VNF et Haropa à Rouen et au Havre et, en ce qui concerne le port de Paris, à Conflans, Gennevilliers et Bonneuil. Le 16 juillet 2020, au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe, l’Union européenne a décidé de financer à hauteur de 20 % ce programme de bornes électriques. Au total, 78 bornes sont prévues pour un budget de 9,2 M€.

Les établissements flottants et les bateaux à passagers de Paris, même s’ils naviguent avec des moteurs thermiques, sont déjà raccordés au réseau électrique lorsqu’ils sont à quai. Mais si la flotte passe à l’hybride rechargeable, il faudra apporter sur chaque port d’attache la puissance électrique nécessaire. Le port de Paris y travaille, en collaboration avec Enedis. Car les professionnels font déjà évoluer la motorisation de leur flotte, avec quelques bateaux électriques emblématiques comme ceux de GreenRiver ou le bateau-restaurant Ducasse sur Seine. Pour généraliser ce mouvement, la Communauté portuaire de Paris a lancé une étude, dont les résultats sont attendus fin septembre 2020, et qui chiffrera la puissance nécessaire à quai pour chaque type de bateau électrique, les investissements à envisager et les gains écologiques attendus. Sur cette base, Haropa mettra en place un dispositif pour favoriser les investissements privés en faveur du verdissement de la flotte en jouant sur un des leviers dont le port dispose : l’augmentation de la durée des amodiations.

Pour Antoine Berbain : « Les Jeux de 2024 sont un objectif, un accélérateur, un aiguillon qui nous oblige collectivement à faire évoluer notre offre. Les entreprises sont cependant très affectées par la crise, l’objectif de verdissement devenant, de ce fait, encore plus difficile à atteindre. L’été 2020 est très particulier, et toute l’année sera mauvaise pour le tourisme. En 2021, nous n’atteindrons probablement pas le niveau d’activité d’avant la crise. La reprise ne sera pas complète avant 2022 ».

L’amélioration de la qualité des eaux de la Seine est aussi au programme de Haropa-Ports de Paris. En effet, pour deux disciplines olympiques, les épreuves sportives doivent se dérouler en Seine, au pied de la tour Eiffel : le triathlon et la nage en eau vive. La ville de Paris et le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) sont les premiers concernés, mais le port prend aussi sa part de cette vaste tâche. Il s’agit, en particulier, de créer un réseau d’assainissement sur différents ports, afin qu’il n’y ait plus de rejet en Seine des eaux usées par des bateaux.

Une eau de qualité pour la natation

Pour cela, un programme d’investissement d’un montant de 15 M€, cofinancé par l’Agence de l’eau Seine-Normandie, est mis en œuvre par Haropa pour le bief de Paris. Il s’agit principalement de sites dans la capitale intra-muros, mais aussi de ports de proche banlieue comme Sèvres, Boulogne, Charenton et Alfortville. Sont concernés des bateaux-logements, mais aussi des bateaux de tourisme ou des établissements flottants événementiels. Tous devraient, en théorie, avoir un dispositif de stockage de leurs eaux usées et procéder régulièrement à sa vidange. En pratique, c’est loin d’être toujours le cas. Les travaux engagés par le port seront achevés à l’été 2022, et l’ensemble des bateaux concernés ont l’obligation de se raccorder au réseau dans les deux ans pour être au rendez-vous des Jeux.

Le Siaap et la ville de Paris, de leur côté, ont des programmes d’investissements encore plus conséquents que celui du port, qui concernent principalement, pour la ville, les rejets d’eau en Seine en cas d’orage, qui font déborder les bassins, et pour le Siaap l’amélioration de la qualité bactériologique des eaux avant rejet. La bonne qualité des eaux, pour la baignade comme pour la biodiversité, sera un des héritages des Jeux. Cela pourrait, en effet, permettre de multiplier les sites de baignades en Seine, ouvert au public de façon permanente, comme c’est déjà le cas au bassin de la Villette depuis l’été 2017.

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