Haropa-port du Havre : une nouvelle gouvernance, un bilan et des projets en cours

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L'actualité ne manque pas sur le port du Havre, la direction en a fait le tour lors d’une conférence de presse le 9 avril 2019 : Brexit, parachèvement de Port 2000… L’occasion aussi pour Emmanuèle Perron, présidente du conseil de surveillance, de saluer le travail accompli depuis 2012 par Hervé Martel, en partance pour le GPM de Marseille, qui a dressé un bilan avant de laisser la parole à son successeur Baptiste Maurand.

Lors d’une conférence de presse, le 9 avril 2019, et suite à un conseil de surveillance le 30 mars, la direction d'Haropa-port du Havre a fait un tour d'horizon sur les dossiers en cours.

Mais cela a été également l'occasion d'annoncer officiellement la nomination d'Hervé Martel, directeur général d'Haropa-port du Havre, à la tête du Grand port maritime de Marseille à compter du 15 avril 2019. Son sucesseur n'est autre que Baptiste Maurand, jusque-là directeur général adjoint du Grand port maritime du Havre.

Emmanuèle Perron, la présidente du conseil de surveillance du port du Havre, a salué le travail effectué par Hervé Martel depuis 2012 : « Le bilan financier du port est exellent. Il y a cinq ans, nous avions une capacité d'autofinancement de 18 millions d’euros. Aujourd'hui, elle est de 55 M€. Et cela nous donne la capacité d'investir et de nous développer. Le remboursement de la dette, elle, passe de treize ans en 2013 à trois ans en 2018. Tous les indicateurs sont aux verts ».

Hervé Martel se souvient et dresse un bilan

Hervé Martel, quant à lui, se souvient qu'à son arrivée au Havre en 2012, la difficulté était le modèle économique du port : « La capacité d'autofinancement permettait à peine d'entretenir les ouvrages. L'objectif du plan stratégique a donc été de revenir à un niveau d'autofinancement suffisant. Aujourd'hui, nous sommes au-delà de nos objectifs ». Il précise que l'augmentation des recettes du port a contribué à ce bon équilibre financier. Ces recettes proviennent des droits de port mais aussi d'une augmentation importante des recettes domaniales avec de nouvelles surfaces logistiques. « Nous inaugurons près de 80 000 m2 d'entrepôts par an depuis cinq ans. Nous avons à présent un objectif de rééquilibrage entre nos recettes domaniales et nos recettes de droits de port ». Le port du Havre a dû également maitriser ses dépenses de fonctionnement ces dernières années. La masse salariale constitue la plus grosse dépense avec 100 M€. « Notre bonne santé financière s'explique aussi par des dotations supplémentaires de la part de l'Etat. C'est vrai, par exemple, pour nos travaux de dragage ».

Le Havre est prêt pour le Brexit, même « dur »

Beaucoup de dossiers d'actualité sont également sur la table. Pour la plupart, ces projets figurent dans le plan d'investissement de presque 600 M€ que porte aujourd'hui Haropa-port du Havre avec ses partenaires. Il s'agit du parachèvement de Port 2000 avec les postes 11 et 12, de l’accès fluvial direct (« chatière »), de l'aménagement des terminaux Nord, de la préparation de l'arrivée de la filière de l'éolien offshore ou encore de l'amélioration des axes routiers sur la zone logistique du Havre.

Baptiste Maurand a indiqué que le port a investi près de 1,5 M€ pour être prêt à l'éventualité d'un Brexit « dur ». Des aménagements autour du terminal de Grande-Bretagne, le terminal des ferries au Havre, ont d'ores et déjà été réalisés pour faciliter les flux de camions et de véhicules particuliers. Des investissements d'autant plus nécessaires que Brittany Ferries a augmenté depuis fin mars 2019 les rotations de son ferry (deux par jour au lieu d'une) sur la ligne Le Havre-Portsmouth. « Nous avons également prévu des parkings relais sur la zone portuaire si le besoin s'en faisait ressentir », a ajouté Baptiste Maurand. Le port a organisé un test à blanc pour les démarches dématérialisées en matière de procédures douanières.

Des candidats pour les nouveaux postes de Port 2000

Pour le parachèvement de Port 2000, là encore, Haropa-port du Havre veut aller vite. Les travaux sur les postes 11 et 12 devraient démarrer dès la rentrée prochaine, assure le nouveau directeur général. Dans le cadre d'une procédure spécifique, des candidats se sont d'ores et déjà manifestés pour exploiter les futurs terminaux. Mais au mois de mars 2019, lors d'un conseil de développement, une motion a été déposée laissant apparaître des inquiétudes et même une hostilité de la part des opérateur privés quant à un changement juridique lié à l'exploitation des terminaux à conteneurs. Le choix d'un régime de concessions de service serait, selon eux, plus contraignant que les conventions de terminal qui régissaient jusqu'alors leurs activités sur les terminaux existants.

« Nous avons étudié cette motion longuement lors du conseil de surveillance. La délibération sur la procédure en cours a été adoptée à l'unanimité et, je dis bien, à lunanimité. La motion était mal fondée juridiquement », a précisé Emmanuèle Perron. La la présidente du conseil de surveillance estime qu'un délai supplémentaire pour la procédure d'appel à candidatures en cours deux ans serait néfaste : « A-t-on envie de repousser un projet aussi important pour le port du Havre ? Si la réponse est oui, il faut me l'argumenter ».

Pour Baptiste Maurand, les principes de la loi de 2008 ne sont absolument pas remis en cause par ce nouveau régime juridique : « En aucun cas, la séparation entre l'opérateur de terrminal et l'opérateur portuaire n'est remise en cause. Avec « l'arrêt Verdon », les conventions de terminaux ont dû être requalifiés. Il n'y pas eu d'autres choix que d'opter pour une concession de service. Ce régime est le seul moyen que nous avons pour fixer des objectifs de trafics avec des pénalités associées ». Il explique que ce système s'applique d'ailleurs à Anvers, notamment. Prochaine étape en juin 2019 lors d'un nouveau conseil de surveillance avec les résultats de la procédure en cours. « Nous avons des candidats. Il y a des opérateurs qui sont prêts à s'engager », rappelle Baptiste Maurand.

Quant à la chatière, l'accès fluvial direct à Port 2000 très attendu, la bonne nouvelle vient de l’Union européenne qui a attribué tout récemment une enveloppe de 25 M€ pour mener à bien ce projet (voir notre article). Une enquête publique est prévue en 2020. La fin des travaux et la mise en service pourraient intervenir en 2023.

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