La Communauté portuaire de Gennevilliers a publié une lettre ouverte adressée à la préfiguratrice de l’intégration des 3 ports de l’axe Seine pour proposer la candidature de cette ville de la région parisienne pour accueillir les locaux du futur siège de l’établissement public unique.La Communauté portuaire de Gennevilliers a publié une lettre ouverte adressée à la préfiguratrice de l’intégration des 3 ports de l’axe Seine, Catherine Rivoallon, fin octobre 2019, pour proposer la candidature de cette ville de la région parisienne pour accueillir les locaux du futur siège de l’établissement public unique.« Notre lettre est la résultante d’une réflexion globale et stratégique que nous avons menée depuis plusieurs mois, explique un représentant de la Communauté portuaire de Gennevilliers qui réunit des entreprises présentes sur ce site, représentant près de 2000 emplois directs. Les primats économique et politique guident trop aisément les choix réalisés. Nous pensons qu’il faut sortir de cette vision et prendre conscience que la question n’est pas pourquoi Gennevilliers, mais comment pourrait-il en être autrement ? ».{{IMG:1}}
Cette lettre signée par Erwan Le Meur, président de la Communauté portuaire de Gennevilliers, indique : « Les primats économique et politique ne peuvent continuer à guider nos décisions si cela va à l’encontre du développement de la Seine. Mettre l’accent sur la taille impliquerait de choisir Paris alors que des années de parisianisme ont démontré la dangerosité pour le dynamisme du pays de concentrer nos efforts sur une seule ville. Si ce n’est pas Paris, ni Le Havre, ni Rouen ne semblent être des choix durables. Des ports aujourd’hui complémentaires deviendraient concurrents une fois que l’un aura eu la préférence sur l’autre. Seule Gennevilliers apporte la certitude de choisir une logique de coopération entre les ports plutôt que de confrontation ».
Le rôle central d’un port d’hinterland
Le courrier détaille les atouts de la candidature de Gennevilliers pour accueillir les locaux du siège d’un établissement portuaire « d’une toute nouvelle génération ». Ces atouts sont d’ordre géographique, sociale, économique, politique.Gennevilliers, commune située au nord-ouest de Paris dans le département des Hauts-de-Seine, est « la seule ville à se trouver à la rencontre des zones d’influence normande et parisienne mais aussi belge et néerlandaise via le futur canal Seine-Nord Europe ». La désignation de Gennevilliers« impliquera un accès rapide à trois espaces ouverts sur l’extérieur : l’estuaire de la Seine, la capitale, le range nord-européen ».Gennevilliers est le premier port intérieur français : l’installation siège du futur établissement portuaire unique « serait la démonstration d’une volonté manifeste de développement du transport fluvial et participerait à répondre aux engagements pris à la COP 21 ». C’est aussi un port d’hinterland, souligne la lettre de la Communauté portuaire, qui relève : « Or les ports maritimes français se meurent d’une liaison mauvaise avec leur hinterland. Inverser ce paradigme passe par un réinvestissement politique et économique de ces espaces. Choisir Gennevilliers serait le signe d’une juste compréhension du rôle central que jouent les hinterlands dans le dynamisme de notre pays ».D’un point de vue politique et social, cette commune est en pleine transition à laquelle la Communauté portuaire est associée de longue date. Le choix de cette ville conforterait les évolutions en cours et « serait la preuve que le projet d’intégration se soucie tout autant de la croissance économique que de la mixité sociale ».Interrogée sur le lieu où sera implanté le siège du futur établissement public lors d’une conférence presse organisée pendant l’Armada à Rouen en juin 2019, Catherine Rivoallon avait indiqué : « La question n’est pas encore tranchée. Peut-être le sera-t-elle avant la fin de l’année si nous sommes assez matures ». Elle avait également précisé que le plan stratégique devait être prêt pour octobre 2019 et le plan financier pour décembre. L’année 2020 doit être consacrée à la validation de l’ensemble du projet, des plans stratégique et financier par les différentes parties prenantes et autorités concernées. La mission de préfiguration de la fusion décidée des trois ports de l’axe Seine doit aboutir le 1er janvier 2021 sur la naissance d’un nouvel établissement public unique.