Après l’expérimentation, il sera temps de voir s’il est intéressant et pertinent d’étendre la solution à davantage de quais/zones de stationnement et de barges.
Trois modules innovants
« Un autre projet est l’éco-pilotage que nous conduisons avec le Cerema basé à Compiègne dans le cadre d’une convention de partenariat », précise Vincent Morel.
Le partenariat vise à mettre au point trois modules « un peu innovants » dans le contexte du Sif Seine. Le premier est un module de prévision des hauteurs libres dans le bief maritime à Rouen. L’objectif est parvenir à de déterminer à l’avance (36 heures) quelle sera la hauteur sous les ponts à telle heure. Cela peut contribuer à favoriser le trafic des conteneurs. Le Cerema a livré un prototype à l’été 2020 qui est actuellement en cours de test.
Le deuxième module concerne les ETA en utilisant un « machine learning » qui est une technologie d’intelligence artificielle qui apprend de la réalité sans avoir été directement programmée pour cela mais utilise le Big Data pour fournir des analyses prédictives. « C’est de la recherche et développement intéressant pour le Sif mobile ainsi que pour le réseau petit gabarit où il n’y a pas d’antenne et où les bateaux ne sont pas équipés d’AIS ».
Le troisième module vise à l’optimisation des sassées. Sur la base du trafic sur la voie d’eau et la disponibilité des ouvrages, il s’agit de recommander une heure de passage et une vitesse d’approche. Le module propose une réduction de la vitesse pour arriver exactement à l’heure calculée à l’ouvrage.
« C’est un outil d’aide à la décision pour les navigants, dit Vincent Morel. La plupart le font déjà mais cela peut aider ceux qui n’ont pas l’habitude de naviguer sur le bassin de la Seine. L’idée est d’allier ce module avec l’éco-pilotage qui comprend des informations sur la bathymétrie, le vent, le régime moteur, le chargement. L’avantage est, là aussi, une économie de carburant mais également une diminution des nombres de sassées et une réduction des temps d’attente. Le potentiel de l’éco-pilotage est très élevé et intéresse les armateurs ». Pour ce troisième module, il s’agit d’un projet de long terme, entamé en 2017 (voir article).