Fluv’iote et éco-pilotage, des projets innovants pour la transition numérique du fluvial

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Présentation des projets Fluv’iote et éco-pilotage lancés par Voies navigables de France (VNF), avec différents partenaires, et qui permettent de faire progresser la transition numérique du fluvial. Le projet Fluv’iote associe Voies navigables de France (VNF) à la start up Antiote, à Logistique Seine Normandie (LSN) et à Normandie Maritime pour étudier et démontrer le potentiel de l’Internet des objets (IoT) autour de la voie d’eau, à l’échelle de la vallée de la Seine. Il a d’ailleurs été retenu à l’été 2020 dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « transition écologique et valorisation économique » lancé par l'Ademe en partenariat avec les régions Normandie et Île-de-France dans le cadre du CPIER de la vallée de la Seine. « Avec ce projet, nous souhaitons mettre en place le suivi et la géolocalisation des barges qui ne sont pas équipées d’AIS. Il s’agit aussi de mener une expérimentation pour déterminer une solution d’optimisation du suivi des zones de stationnement pour les barges fluviales utilisées dans le cadre des chantiers du Grand Paris Express », explique Vincent Morel, chef de projet innovation de VNF bassin de la Seine. Actuellement, il n’existe aucune solution informatique pour le suivi des barges alors que leur nombre est d’environ 200 sur le bassin de la Seine en additionnant celles de CFT, de Lafarge et de Cemex et qui sont largement mobilisées dans le cadre des chantiers du Grand Paris Express (GPE). « Ne pas connaître leur géolocalisation ni les stationnements disponibles constituent une contrainte dans le cadre des chantiers du Grand Paris Express », indique Vincent Morel. Ces chantiers nécessitent un nombre important de barges qui doivent stationner à proximité. « La situation est à flux tendus pour les barges évacuant les terres extraites par les tunneliers. Il est nécessaire d’avoir suffisamment de barges vides disponibles, de connaître où elles stationnent, de savoir où se trouvent celles qui sont chargées et avec quel type de terres, polluées ou non », poursuit le responsable. Avec le projet Fluv’iote, il s’agit de trouver une solution fondée sur l’IoT et l’intelligence artificielle (IA) à ces questions. Concrètement, il s’agit d’équiper, d’un côté, des barges de capteurs et, de l’autre côté, des quais de capteurs et caméras et, par l’Iot et l’IA, les données sont traitées et l’information finale délivrée indique si des stationnements sont disponibles ou non. L’IoT et l’IA traitent les données et donnent une représentation de la réalité. Le projet vient tout juste de démarrer à l’automne 2020 pour une durée de deux ans. Pour l’expérimentation, six quais/zones de stationnement vont être équipés parmi ceux situés à proximité des chantiers du GPE ainsi que des barges. Cette solution numérique utilisant l’IoT et l’IA va permettre aux professionnels d’éviter de perdre du temps pour la recherche de stationnement disponible et donc d’économiser du carburant. Les informations vont être intégrées dans le « Sif mobile » (voir article), et dans les cartes Ecdis.

Après l’expérimentation, il sera temps de voir s’il est intéressant et pertinent d’étendre la solution à davantage de quais/zones de stationnement et de barges.

Trois modules innovants

« Un autre projet est l’éco-pilotage que nous conduisons avec le Cerema basé à Compiègne dans le cadre d’une convention de partenariat », précise Vincent Morel.

Le partenariat vise à mettre au point trois modules « un peu innovants » dans le contexte du Sif Seine. Le premier est un module de prévision des hauteurs libres dans le bief maritime à Rouen. L’objectif est parvenir à de déterminer à l’avance (36 heures) quelle sera la hauteur sous les ponts à telle heure. Cela peut contribuer à favoriser le trafic des conteneurs. Le Cerema a livré un prototype à l’été 2020 qui est actuellement en cours de test.

Le deuxième module concerne les ETA en utilisant un « machine learning » qui est une technologie d’intelligence artificielle qui apprend de la réalité sans avoir été directement programmée pour cela mais utilise le Big Data pour fournir des analyses prédictives. « C’est de la recherche et développement intéressant pour le Sif mobile ainsi que pour le réseau petit gabarit où il n’y a pas d’antenne et où les bateaux ne sont pas équipés d’AIS ».

Le troisième module vise à l’optimisation des sassées. Sur la base du trafic sur la voie d’eau et la disponibilité des ouvrages, il s’agit de recommander une heure de passage et une vitesse d’approche. Le module propose une réduction de la vitesse pour arriver exactement à l’heure calculée à l’ouvrage.

« C’est un outil d’aide à la décision pour les navigants, dit Vincent Morel. La plupart le font déjà mais cela peut aider ceux qui n’ont pas l’habitude de naviguer sur le bassin de la Seine. L’idée est d’allier ce module avec l’éco-pilotage qui comprend des informations sur la bathymétrie, le vent, le régime moteur, le chargement. L’avantage est, là aussi, une économie de carburant mais également une diminution des nombres de sassées et une réduction des temps d’attente. Le potentiel de l’éco-pilotage est très élevé et intéresse les armateurs ». Pour ce troisième module, il s’agit d’un projet de long terme, entamé en 2017 (voir article).

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