Dans ce cadre, l’AIVP a publié au premier semestre 2019 un guide de bonnes pratiques intitulé « Faire la ville avec le port », conçu comme un outil d’aide à la décision et disponible via une plate-forme web dédié. Il compte 116 exemples de bonnes pratiques et « sera enrichi régulièrement ». Son objectif est « de proposer aux décideurs et aux acteurs un outil d’aide à la décision face aux problèmes qu’ils rencontrent lorsqu’il s’agit de traduire concrètement l’ambition de faire la ville avec le port ».
Des territoires complexes
Ce guide est organisé en quatre parties. La première, intitulée « organisation de l’espace », concerne les interfaces ville-port « qui sont des territoires complexes où se cristallisent les enjeux de la concurrence et de la complémentarité urbaine et portuaire face à des ressources en espace souvent contraintes et limitées. La recherche du juste équilibre passera par des solutions visant à assurer une mixité à la fois spatiale et fonctionnelle propre à dynamiser non seulement la seule interface ville-port, mais tout le territoire de la ville portuaire ».
La deuxième partie, titrée « défis environnementaux », aborde le changement climatique et la prise en compte de la montée des eaux « qui occupent une place prépondérante dans les projets de grande échelle pour les aménageurs des villes portuaires ». Une nouvelle façon de penser l’urbanisme sur le waterfront est en train de naître, selon l’AIVP, qui pourrait permettre de développer des solutions innovantes non seulement pour se protéger mais aussi pour en faire une opportunité de créer de nouveaux espaces. « Pour autant, faire la ville avec le port impose aussi d’optimiser la performance environnementale. Le territoire Ville Port s’avère propice à la mise en œuvre de stratégies et de mesures permettant de minorer l’empreinte environnementale avec pour maîtres-mots l’anticipation et la coopération ». La troisième partie porte sur les « stratégies de développement économique » et précise : « Le potentiel économique des territoires ville-port dépasse largement la seule activité croisière et s’articule aujourd’hui autour du développement et de la mise en valeur de nouvelles filières traditionnelles ou très innovantes portées par les caractéristiques spécifiques des interfaces ville-port ».
La dernière partie est consacrée à la gestion de projets et gouvernance. « Des implantations de logements ou des comblements de bassins peuvent constituer des stratégies irréversibles obérant pour le futur la totalité ou une partie des activités portuaires existantes. Pour éviter cet écueil, un inventaire des emprises portuaires, des dessertes existantes et de leurs évolutions potentielles au regard de scénarios de développement du port permettra de mesurer les compatibilités et les incompatibilités entre projets de redéveloppement ou d’extension portuaires d’une part, et projets d’aménagements urbains d’autre part ». Il est ici nécessaire « de poser les différentes options de (re)développement urbain et portuaire et de se doter pour cela des moyens permettant de rendre le dialogue et la concertation possibles. L’enjeu est aussi celui de l’ouverture sur la société civile pour une meilleure compréhension des projets et leur appropriation par la population au fur et à mesure des différentes étapes de leur mise en œuvre ».